Unrevised French versions of the presentations at the hearings are
available on the National Assembly website. It takes the Assembly two
to four months to produce a final French text.
The same translation block numbers (T#) are used in both the Focus and
Full Parallel Transcriptions.
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T# |
Caution: raw machine translation
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(version non révisée)
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Unrevised version
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Le Président (M. Bergman) : Alors, je
souhaite la bienvenue à
NOVA Montréal. Dr Laplante, Mme
Mainville, bienvenue. Vous avez 15 minutes pour faire votre
présentation, suivie d'un échange avec les membres de la
commission. S'il vous plaît, donnez-nous vos noms, vos
titres, et le prochain 15 minutes, c'est à vous pour faire
votre présentation. Bienvenue.
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001 |
The Chairman (Mr.
Bergman):
So I welcome
NOVA Montreal.
Dr. Laplante,
Ms. Mainville,
welcome. You have 15
minutes to make your
presentation, followed by a discussion
with the members of the
commission. Please
give us your name,
your title,
and the next 15
minutes, it's up to you
to make your presentation.
Welcome.
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Bonjour. Tout
d'abord, on tenait profondément à vous remercier de nous
avoir invités, on a été très
touchés, NOVA Montréal et existe depuis 118 ans, mais
presque personne ne nous connaît. Donc, qu'on nous
reconnaisse et qu'on nous invite, ça a été... ça nous a fait
très chaud au cœur.
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002 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
Hello. Firstly,
we deeply
wanted to thank you
for inviting us, we were
very touched,
NOVA Montreal
and has been
118 years,
but almost nobody
knows us. So
we recognize
that and
we are invited, it was
... it made us
very warm
heart.
|
Alors, mon nom est Marie-Claude Mainville. Je suis de
formation une infirmière, actuellement, directrice générale
de NOVA Montréal, et j'ai plus... presque 30 ans d'expérience
en soins palliatifs comme infirmière. J'ai travaillé dans un
milieu hospitalier au tout début des soins palliatifs. J'ai
travaillé dans une maison de soins palliatifs et j'ai
travaillé à domicile, donc 30 ans d'expérience en soins
palliatifs. Dr Laplante.
|
003 |
So, my name is
Marie-Claude
Mainville.
I'm training
a nurse, currently
CEO of NOVA
Montreal,
and I have more ...
almost 30 years of experience
in palliative care
nursing. I worked in
a hospital
in the early
palliative care. I worked in
a hospice
and I worked at home,
so 30 years of experience
in palliative care.
Dr. Laplante.
|
M. Laplante (Michael) : Michael Laplante,
chirurgien en retraite. Je suis ici représentant le conseil
d'administration de NOVA Montréal. Alors, je suis président
du conseil, et ce n'est pas nécessairement complètement mes
vues personnelles que je vais essayer d'exprimer. Alors, je...
à Mme Mainville.
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004 |
Mr. Laplante
(Michael) Michael
Laplante, a retired
surgeon.
I'm here representing the
Board of Directors of
NOVA Montreal.
So I am
chairman, and
it is not necessarily
completely my
personal views I'm trying
to express.
So I ...
Ms. Mainville.
|
Mme Mainville (Marie-Claude): Donc, je vais
procéder à la lecture de notre mémoire, je crois qu'on va
arriver dans le 15 minutes et expliquer... répondre à vos
questions, on pourra expliquer davantage notre position.
N'hésitez pas.
|
005 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): So
I'll make
reading our memory,
I think it will happen
in 15 minutes
... and explain
your questions, we can
further explain our
position. Do not
hesitate. |
Donc, premièrement, c'est un constat qu'on n'est pas tous
égaux devant la mort, et la mort est un phénomène naturel :
je vous annonce qu'on va tous mourir. Évidemment, on ne
meurt pas tous de la même façon ni avec les mêmes
souffrances. Donc, dans la plupart des cas, lorsqu'un malade
est bien entouré, adéquatement traité et maintenu dans une
zone de confort, et que le personnel qualifié répond à ses
besoins, les derniers moments de sa vie se déroulent
habituellement dans le calme et la sérénité, et c'est notre
expérience.
|
006 |
So, first, it is a
fact that we are not
all equal before
death, and death
is a natural
phenomenon, I announce
you that we will all
die. Obviously, we
do not all
die in the same way
or with the same
suffering. So in
most cases,
when a patient is
surrounded adequately
treated and
maintained in a
comfort zone, and
that qualified personnel
meet its requirements,
the last moments of
his life is usually
conducted in a calm
and serenity,
and it is our experience.
|
Les soins palliatifs, ce n'est pas juste les soins en fin
de vie, pour nous, c'est l'ensemble des soins qui sont
prodigués à des personnes dont la maladie est
potentiellement incurable et l'espérance de vie limitée,
dont les objectifs sont la qualité de vie, le respect et la
dignité jusqu'à la mort. Et nous nous devons, comme
professionnels en soins palliatifs, de répondre aux besoins
multiples de ces malades physiques, psychologiques, sociaux
et spirituels. C'est une philosophie de transparence, de
franchise et de dialogue avec le malade et ses proches et
c'est accompagner ceux-ci dans leur cheminement dans la
maladie jusqu'à la mort. Nous visons à améliorer la qualité
de vie, nous ne visons pas au prolongement de la vie à tout
prix ni la précipitation de la mort.
|
007 |
Palliative care is
not just the
end of life care
for us is
all the care that is
provided to people
whose disease is
incurable and
potentially limited life expectancy,
whose objectives
are the quality of
life, respect and dignity
to death.
And we
must, as professionals in palliative care, to meet the multiple
needs of these patients physical, psychological, social
and spiritual. It is a philosophy of transparency,
openness and dialogue with the patient and family and it's
accompanied them on their journey in the disease until death. We
aim to improve the quality of life, we do not aim at prolonging
life at all costs or the precipitation of death.
|
Muni d'une longue expérience auprès des personnes
atteintes de cancer ou autres maladies en phase terminale,
NOVA Montréal désire soumettre sa position. Donc, juste un
petit peu pour l'histoire. Depuis 1898, NOVA Montréal,
anciennement le VON... et là il y a une petite erreur de
frappe, c'est la Victorian Order of Nurses ou l'Ordre des
infirmières de Victoria. Donc, les toutes premières
infirmières visiteuses, ici au Québec et au Canada, étaient
le VON, donc NOVA Montréal. On a toujours offert des
services infirmiers à domicile à la communauté de la
province de Québec, mais à l'arrivée des CLSC, nous nous
sommes concentrés à la communauté montréalaise. Il n'y a
plus de VON au Québec, excepté NOVA Montréal, trois branches
uniquement dans la région de Montréal.
|
008 |
With a long
experience in working with people with
cancer or
other terminal illnesses,
NOVA Montreal
wishes to submit his
position. So, just
a little to the
story. Since 1898,
NOVA Montreal,
formerly VON
... and then there
was a small
mistake, it is the
Victorian Order of Nurses
or the College of
Nurses of Victoria.
So the very first
visiting nurses here
in Quebec and Canada,
were the
VON, so
NOVA Montreal.
It has always offered
home nursing services
to the community in the province of
Quebec, but the
arrival of the CLSC,
we focused on
the Montreal community.
There are more
VON Quebec
except Montreal
NOVA,
only three
branches in
the Montreal area.
|
Donc, au cours des années, NOVA a cherché à aider ceux
qui en avaient le plus besoin sans faire un duplicata des
services, et on a commencé au début des années 90, quand ce
n'était pas encore très la mode, les soins palliatifs. Les
infirmières de NOVA se sont consacrées à aider les personnes
atteintes de cancer principalement, qui désirent finir leurs
jours à la maison et vivre ces derniers moments dans les
meilleures conditions possible. NOVA fait des soins
palliatifs depuis donc bientôt 25 ans, et nous sommes un
organisme communautaire, sans but lucratif. Nous offrons
gratuitement nos services spécialisés à la population et
nous sommes entièrement tributaires de nos donateurs et de
nos dons. Donc, on ne reçoit aucun autre argent à part les
gens qui donnent à NOVA.
|
009 |
So over the years,
NOVA has sought to
help those in
greatest need without
making a duplicate
services,
and we started in the
early 90s,
when it was not
very fashionable,
palliative care .
NOVA nurses
are dedicated to
helping people with
cancer mainly
wishing to end their
days at home and
live these
moments in the
best possible conditions.
NOVA is
palliative care since
then nearly 25 years,
and we are a
community organization, nonprofit.
We offer our
specialized services free
to the public and we
are entirely dependent on
our donors and
our gifts. So it
does not receive any
other money except
the people who give
to NOVA.
|
Voici ce qui ressort de cette longue expérience. Il est
illusoire de penser que les familles peuvent donner tous les
soins nécessaires au bien-être d'une personne atteinte d'un
cancer en phase terminale qui désire mourir à la maison, la
famille seule peut y arriver. Pour être efficace, le
contrôle de la douleur, la gestion des médicaments, le
support psychologique, entre autres, doit être supervisé par
des professionnels de la santé dans une équipe
multidisciplinaire. S'ils reçoivent des soins adéquats à
domicile qui les maintiennent dans une zone de confort, un
grand nombre de ces patients terminent leur vie entourés de
leurs proches dans le calme et la sérénité. Et là évidemment
c'est plus compliqué que ça, ça prend un milieu adéquat
apte, formé, etc.
|
010 |
This is what emerges
from this experience.
It is illusory to
think that families can
give all the necessary
care for the
well-being of a person
suffering from a
terminal cancer who
wishes to die at home,
only the family
can do it. To
be effective, pain
control, medication
management, psychological
support, among others,
must be supervised by
health professionals
in a multidisciplinary team.
If they receive
adequate care at home
that keep them in a
comfort zone, many of
these patients end their
surrounded by their
loved ones in peace and quiet
life. And then
of course it's more
complicated than that,
it takes a proper
medium capable,
trained, etc..
|
Pour d'autres qui vivent une
grande détresse causée par la douleur physique et/ou
psychique que la médecine n'arrive pas à soulager - et ça
représente de 3 à 5 % de notre clientèle - le choix de
mourir dignement au moment voulu devient une option
envisageable. C'est un constat.
|
011 |
For others who are
experiencing distress
caused by physical
pain and / or
mental that medicine
can not relieve
- and it is 3 to
5% of our customers
- the choice to die
with dignity at the right time
becomes a option.
It is a fact.
|
Donc, des exemples. Depuis plusieurs décennies, chaque
année, les infirmières de NOVA sont appelées au chevet des
patients, on en suit en moyenne 403 par année, donc c'est à
peu près ce qu'on suit dans notre organisme annuellement.
Voici les observations des statistiques maisons de notre
organisme : 36 % de nos patients suivis par NOVA,
évidemment, conjointement avec les divers CLSC de notre
territoire, parce qu'on couvre divers CLSC, 36 % voient leur
vœu se réaliser et meurent à la maison dans de bonnes
conditions. 30 % de ces patients de NOVA Montréal - pas du
36 %, mais de la totalité de nos patients - souffrent de
douleurs difficiles à contrôler et, à un moment donné ou un
autre, vocalisent le désir de mettre fin à leur vie. Mais
très souvent, après un contrôle efficace de leurs symptômes,
dans 27 % des cas, cette option n'est plus à l'avant-plan,
et nous reconnaissons plus une demande dans le sens de
vouloir être soulagé que d'en finir réellement. Cependant,
il existe encore toujours le même 3 à 5 % pour qui, malgré
tous nos efforts, il y a une grande détresse, et ils veulent
en finir.
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012 |
So examples.
For decades,
every year, NOVA
nurses are called
to the bedside, it
follows on average
403 per year,
so this is pretty much what
we follow in
our organization
annually. The following observations
statistics houses
of our organization:
36% of our
patients followed by
NOVA, of course, in conjunction with
local community health centers
in our area,
because we cover
various CLSC,
36% see their wish
come true and die
at home in good
conditions.
30% of
these
patients NOVA
Montreal -
not 36%, but
all of our patients
- suffering from
difficult to control
pain and, at one time
or another,
vocalize a desire
to end their lives.
But very often, after
effective control
of symptoms in 27%
of cases, this option is no longer in the
foreground, and we
recognize more
demand in the sense
of wanting to be
relieved to
actually end .
However, there is still always the same
3-5% for that,
despite all our efforts,
there is a great
need, and
they want to finish.
|
Quelques exemples que je vous ai donnés, c'est des cas
réels précis, je pourrais vous en donner 2 012, mais j'en ai
choisi quelques-uns. Françoise, 64 ans, atteinte d'un cancer
du côlon en phase terminale. Malgré la bonne volonté de ses
quatre enfants, ils font appel aux infirmières de NOVA
Montréal parce que c'est le chaos, c'est la panique.
Rapidement le calme fait suite au chaos, l'état de la
patiente est stabilisé, la famille rassurée, et soulagée,
réconfortée. Françoise voit enfin son vœu se réaliser, et
elle termine sa vie chez elle entourée des siens.
Évidemment, ça ne s'est pas fait en deux jours, on s'entend.
|
013 |
Some examples I have
given you is
the actual case,
I could give you
2012,
but I chose a
few. Frances,
64, diagnosed with
colon cancer in
terminal phase.
Despite the good will of his four
children, they call nurses
NOVA Montreal
because there is
chaos, there is panic.
Quickly calm
follows the chaos,
the state of the
patient is stabilized, the
family reassured
and relieved,
comforted. Françoise
finally sees his wish
come true, and she
ends her life at home
surrounded by her family.
Obviously, it has not
done in two days,
that is.
|
Pour Louis, dans la trentaine, atteint également d'un
cancer en phase terminale, c'est une agonie lente. Il
accepte éventuellement son décès imminent, il est calme, il
est prêt à mourir, mais il trouve ça trop long. Il se confie
à l'infirmière : Je m'endors en espérant mourir dans mon
sommeil. Chaque matin, je me réveille déçu; je suis encore
vivant. Moi qui veux mourir, dites-moi pourquoi est-ce que
je vis encore.
|
014 |
For Louis,
in the thirties,
also suffering from
terminal cancer, it is a
slow death.
He eventually
accepts his imminent
death, he is calm,
he is ready to die,
but he thinks it's
too long. He
confides in the nurse
I fall asleep hoping
to die in my sleep.
Every morning I wake
up disappointed
me, I'm still alive.
I want
to die,
tell me why I
am still alive.
|
Troisième cas, Aline, 83 ans, souffrant d'un cancer de
poumon en phase terminale, exprime son désir de terminer ses
jours chez elle, entourée des siens. Elle est stable, non
souffrante, elle a cependant de la difficulté à respirer,
cancer de poumon exige. Les enfants sont incapables de la
regarder mourir, ils veulent l'euthanasie pour leur mère :
On achève bien les animaux, pourquoi faut-il encore la
regarder mourir? Et ça, ça nous est très, très souvent dit.
|
015 |
Third case, Aline,
83 years old, suffering from
lung cancer in
terminal phase, expressed
his desire to end his
days at home,
surrounded by her family.
It is stable, non-suffering,
however it has
difficulty breathing, lung cancer
requires. Children
are unable to watch
him die, they want
euthanasia for their mother:
They Shoot animals,
why does he still
watch her die?
And that's very,
very often
said.
|
Notre position. Alors, évidemment, je pense que... je l'ai
entendu précédemment, il faut bien éclaircir le langage
utilisé. Le projet de loi mélange un peu les termes, ou du
moins c'est ce qu'il nous semblait, sans distinction. Dans
le chapitre 1.3.3, "soins de vie", "soins palliatifs",
"sédation palliative terminale", "euthanasie" est voilée
sous l'aide médicale à mourir, nous semble un peu mélangé et
pas bien défini.
|
016 |
Our position.
So, obviously, I think
... I've heard
before, we must
clarify the language
used. Bill
mixture a little
words, or
at least that's what
we felt without
distinction. In chapter
1.3.3,
"life
care", "palliative
care", "palliative
terminal sedation", "euthanasia"
is veiled under
medical assistance
to die, seems
a bit mixed
and not well defined.
|
Pour la définition des soins palliatifs, je l'ai dit
ci-haut, précédemment, mais ce n'est pas uniquement les
soins de vie : un client peut bénéficier des soins
palliatifs parce qu'il n'y a pas de soins curatifs à donner
possibles pour sa maladie, et sa maladie peut évoluer
pendant plusieurs années, et c'est pourtant un soin
palliatif, mais pas terminal. Donc, "soins palliatifs" n'est
pas juste "soins aux mourants", en d'autres termes. Et les
soins palliatifs incluent, bien sûr, les soins de fin de vie
aussi. Donc, il y a une distinction ici à faire. Et nous
devons parfois nous battre pour que des gens malades
acceptent nos services de soins palliatifs, afin que nous
puissions mieux contrôler leur douleur ou leurs symptômes,
et ils nous refusent parce qu'ils disent : Bien, je ne suis
pas encore mourant. Donc, on a de la difficulté, nous, à
voir que "soins palliatifs" existe juste sous la forme de
soins aux mourants. "Soins palliatifs" devrait être soins de
confort, soins pour qui... les gens pour qui il n'y a plus de
traitement curatif possible, mais ils ont encore du temps à
vivre, puis ils ne sont pas, par nous, considérés comme des
mourants. Alors, c'est une distinction qui est importante de
faire.
|
017 |
For the definition of
palliative care, I said
above, above, but
it is not only
life care:
a customer can
benefit from palliative care
because there is no
curative care
possible to
give her illness
and disease can
progress for many years,
and yet it is a
palliative care,
but not terminal.
So "palliative care"
is not just "life
care", in other words.
And palliative care
includes, of course,
end-of-life too.
So
there is a
distinction to make
here. And
sometimes we have to
fight for sick
people accept our
palliative care services,
so that we can better
control their pain or
symptoms, and
they refuse us
because they say: Well, I'm not
dying yet.
So we have trouble,
we see that to
"palliative care" is
just in the form of
caring for the dying.
"Palliative Care" should be
comfort care, care
for that
... people for whom
there are more
curative treatment
option, but they still have
time to live,
and they are not
by us considered
dying. So,
it is a distinction
that is important to do.
|
La sédation palliative terminale. Nous aussi, on utilise
plus le terme "sédation palliative". Nous avons, par
expérience, très rarement recours à la sédation palliative
terminale telle qu'on l'entend, mais elle est une option
légale et éthique, quant à nous, pour éventuellement
soulager le 3 à 5 % des patients non soulagés. Il ne s'agit
pas de mettre un terme à leur vie, ce n'est pas utilisé pour
achever leur vie, et ça, c'est très important, nous aussi,
que vous le compreniez dans ce sens-là, mais ça permet à ces
personnes de dormir quand
ça devient insupportable de se voir mourir, soit parce qu'on
a des souffrances physiques ou soit parce qu'on a des
souffrances... physiques ou psychiques, et ce n'est pas
utilisé six mois avant qu'ils meurent, c'est utilisé dans
les derniers jours, pour leur permettre de ne pas être
conscients qu'ils sont en train de mourir. Et j'ai déjà
vu... Je peux vous en dire plusieurs, cas, où les médecins
avaient finalement prescrit la médication d'aide à mourir,
et, quand je suis venue pour le leur donner : Non, je ne
veux pas mourir. Mais vous n'allez pas mourir, c'est un
médicament... vous l'avez demandé, vous aviez demandé à être
soulagé, c'est-à-dire de dormir. Donc, encore une fois, dans
les souhaits, parfois, des patients, ce qu'on entend, c'est
"Aidez-moi" plus que le souhait réel de mourir. Mais là, je
ne rentre pas dans ce débat-là.
|
018 |
Terminal palliative
sedation. We
also longer
term "palliative sedation"
is used. We have,
by experience,
very rarely use
the terminal
palliative sedation
as understood, but it
is a legal and
ethical option, for
us to eventually
relieve the
3-5% of
unrelieved patients.
There is
no end
to their lives,
it is not used to
complete their
life, and
that's very
important, we also,
as you understand it
in that sense,
but it allows
these people to sleep when
it becomes unbearable
to watch him die,
or because of
a physical or
because we
suffering suffering
...physical
or psychological, and it is not used six months
before they die, it is used in the last days, to
allow them to not be aware that they are dying. And
I've seen ... I can tell you several cases where
doctors had prescribed the medication eventually help to die,
and when I came to give it to them: No, I do
not want to die. But you're not dying,
it is a drug ... you asked, you asked to be
relieved, that is to say, to sleep. So,
again, what people want, sometimes,
patients, what is meant is "Help me" more
than the actual desire to die. But, I do not fit
into that debate.
|
L'aide médicale à mourir ou euthanasie, comme on
l'entend, comme nous le comprenons dans le texte de loi, va
à l'encontre de notre philosophie de soins palliatifs. Et,
quant à nous, n'est ni légal ni éthique. En 2013, on doit
encore se battre pour convaincre le grand public et
démystifier la morphine comme n'étant pas un médicament qui
tue mais un médicament qui va aider leur douleur. Donc,
associer les soins palliatifs à un milieu qui va leur donner
l'aide médicale à mourir, on pense que c'est une voie
dangereuse.
|
019 |
The medical
assistance to die
or euthanasia,
as we hear,
as we understand it
in the legislation
goes against
our philosophy of
palliative care. And as for
us, is neither
legal nor ethical.
In 2013, it
is still struggling
to convince the public and
demystify as
morphine is not a
drug that kills but
a drug that will help
their pain. Therefore,
involve a
palliative care
environment that will give them
medical help to die,
we think this is
a dangerous path.
|
Le suicide assisté - je sais que vous n'en avez pas parlé
dans votre projet de loi - qui est permis aux États-Unis
selon des critères bien établis, en Oregon et dans l'État de
Washington, permet aux médecins de prescrire une médication
mortelle que le patient prend lui-même lorsqu'ils ont eu,
lu... jugent le moment... et ça s'adresse aux personnes en
fin de vie... nous démontre que très peu de malades passent
à l'acte. Comme si le besoin de décider pour eux-mêmes était
plus fort que le désir vraiment d'en finir. Si toutes les
demandes d'en finir se terminaient par l'aide médicale à
mourir telle que décrite dans le projet de loi,
qu'arriverait-il de ceux qui avaient la possibilité de le
faire et ne l'auraient pas fait?
|
020
|
Assisted suicide -
I know you did
not mention in your
bill -
which is permitted in
the United States according to
well-established in Oregon
and Washington State
criteria,
allows doctors to
prescribe medication deadly as
the patient takes
itself when they had,
read ...
consider the
moment ... and it
is for people in
later life ...
shows us that very
few patients pass
the act.
As if the need to decide
for themselves was
stronger than the desire
to really
finish.
If all requests
to finish ended with
medical die
as described in the
bill helps, what would happen
to those
who were able to do
and have not
done?
|
Et, à domicile, on suit, comme je vous dis, 400 cas par
année. Ils ont tout ce qu'il faut à la maison éventuellement
pour passer à l'acte s'ils le souhaitaient, parce qu'ils ont
de la morphine, des... et ils ne passent pas à l'acte. Donc,
ça pose question aussi.
|
021
|
And at home,
it follows,
as I said,
400 cases per year.
They have everything
you need at home
to possibly
take action if they
wished, because they have
morphine and ...
and they do not pass
the act.
So it raises questions
too.
|
Nous croyons que le projet de loi va, à notre avis,
beaucoup trop loin. Et, pour nous, l'euthanasie est
éthiquement inacceptable alors que la majorité des gens
n'ont pas accès à des soins palliatifs égaux pour tous et un
bon contrôle de leurs symptômes. Il faut qu'il y ait des
ressources financières adéquates et des ressources humaines
compétentes et formées en soins palliatifs pour soutenir les
clients et leur famille dans leur cheminement face à une
mort probable. Nous ne souhaitons pas non plus que
l'euthanasie puisse être perçue... de la part du
gouvernement ou acceptée pour des raisons économiques. Nous,
NOVA, on se fait dire que les gens n'ont pas les moyens
financiers, le gouvernement n'a pas les finances pour nous
aider, donc c'est limité. Et on ne voudrait pas que, pour
des raisons économiques, l'euthanasie devienne accessible
mais plus pour des raisons de compassion. Lorsque tous les
malades auront des services de soins palliatifs adéquats au
Québec et qu'on répondra à tous leurs besoins, on croit
peut-être que l'on pourra rouvrir le débat. Mais, ce que
nous croyons, c'est que si une personne souffre et n'a pas
accès à des soins palliatifs, c'est plus facile de demander
l'aide médicale à mourir que si elle reçoit des soins et
qu'on s'occupe de son confort et qu'on s'occupe de sa
douleur ou de sa souffrance émotionnelle.
|
022 |
We believe that the
bill will, in our opinion,
much too far. And
for us, euthanasia
is ethically unacceptable, while
the majority of
people do not have
equal access to
palliative care for
all and a good
control of their symptoms.
There must have
adequate financial
resources and skilled human
resources and
training in palliative care
to support clients
and their families face
in their journey to a
probable death.
We do not want any
more than euthanasia
can be seen
... from the
government or
accepted for economic reasons.
We
NOVA, we are told
that people do not
have the financial resources, the
government does not have the
finances to help us,
so it is limited. And
we would not want
that, for economic
reasons, euthanasia becomes
more accessible, but
for reasons of
compassion. When
all patients will
have adequate palliative care
services in Quebec
and that meet all
their needs, it may
be that we can
reopen believes.
But what we believe
is that if
a person is suffering
and has no access
to palliative care, it is
easier to ask for
medical help to die
if it receives care
and that s
'caring for her
comfort and cared
for her pain
or emotional
suffering.
|
Et je rajouterais que, pour les soins palliatifs en
majorité, au Québec, peut-être que ça va changer, mais, pour
l'instant, il faut que vous ayez le bonheur d'avoir un
cancer. Et je dis bien "le bonheur d'avoir un cancer" pour
avoir accès aux soins palliatifs, parce que, si vous avez
une sclérose en plaques ou si vous mourez de la maladie de
Lou Gehrig, vous n'avez pas accès aux lits de soins
palliatifs ou aux résidences de soins palliatifs, qui se
limitent aux gens avec un cancer. C'est très triste pour
cette population-là aussi. Et c'est une réalité. Donc, on ne
meurt pas tous égaux, c'est évident. Merci.
|
023 |
And I would add
that for the majority
of palliative care
in Quebec, maybe
that will change,
but for now,
you must have
the happiness of having
cancer. And
I say "fortunate to have
cancer" to have
access to palliative care,
because if you have
multiple sclerosis or
if you die of
Lou Gehrig's disease,
you do not have
access to beds
hospice or
palliative care homes,
which are limited to
people with cancer.
It's very sad for
this population, too.
And it is a reality.
So you do not die
all equal, it is
obvious. Thank you.
|
Le Président (M. Bergman) : Merci pour
votre présentation. Pour le premier bloc du gouvernement,
Mme la ministre.
|
024 |
|
Mme Hivon : Bonjour. Alors, merci
beaucoup d'être ici. En fait, oui, on vous a invités. Vous
êtes peu connus, mais je vous avais entendus lors... j'ai eu
la chance de faire l'autre commission. Ce n'était pas vous
deux qui représentiez, je crois...
|
025 |
Ms. Hivon:
Hello. So
thank you so much for
being here.
In fact, yes, we
invited you.
You are little
known, but when
I heard you
... I had the
chance to do another
commission. It was
not that you
two are representing,
I think ...
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Non, c'était Marla
Stovin, je crois.
|
026 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
No, it was Marla
Stovin, I think.
|
Mme Hivon : Oui, c'est ça.
|
027 |
Ms. Hivon:
Yes, it is.
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Oui.
|
028 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): Yes.
|
Mme Hivon : Donc, votre
regroupement. Mais on avait été très impressionnés parce que
c'étaient des infirmières qui nous avaient parlé avec leur
coeur dans l'accompagnement qu'elles faisaient au quotidien
à domicile avec une grande expertise. Et, je vous dirais,
autant pour votre expertise, votre expérience que pour, je
dirais, votre transparence, tel que ça nous avait été
reflété quand on avait entendu NOVA, on avait tous été, les
membres de la commission, très impressionnés, puis on avait
trouvé que c'était un apport significatif. Et donc, pour
nous, c'était important de pouvoir vous entendre, parce
qu'on entend beaucoup, beaucoup de médecins. Et puis, c'est
très important les médecins, mais les infirmières, on sait à
quel point elles sont au premier plan dans la fin de vie
avec les soins palliatifs. Donc...je pense que c'est aussi
très important. Alors, merci beaucoup d'être ici.
|
029 |
Ms. Hivon:
So your group.
But it was
very impressed
because they were nurses who
we had spoken with
their heart in
the support they
were home
everyday with great
expertise. And
I tell you,
both for your expertise,
your experience as
I say,
your transparency,
as it was
reflected when
we had
heard NOVA
we had
all been members of the committee, impressed and it was found
that this was a significant contribution. And so
for us it was important to hear from you, because we hear many,
many doctors. And it is very important to doctors, but nurses,
we know how they are at the forefront in the end of life
palliative care. So ... I think it is also very important. So
thank you so much for being here. |
Je dois vous dire que, pour ce qui est de... puis je trouve
ça intéressant parce que, pour une fois, les gens... on a eu,
là, hier, beaucoup de regroupements en soins palliatifs, et
à peu près personne ne nous parle des soins palliatifs. Ils
nous parlent uniquement de l'aide médicale à mourir. Donc,
on a compris qu'il y avait beaucoup de gens en soins
palliatifs qui n'étaient pas à l'aise, mais je pense qu'il y
a tout un volet du projet de loi aussi et du chantier qui
est entrepris qui porte sur les soins palliatifs. Donc, je
suis heureuse de voir que vous parlez quand même de la
réalité des soins palliatifs dans ce que vous nous avez
transmis comme mémoire.
|
030 |
I must tell you that
when it comes to
... then I think it's
interesting because, for once,
people ... we got
there, yesterday,
a lot of consolidation
in palliative care,
and almost
nobody speaks
palliative care. They talk
only of medical
assistance to die.
So, we realized that
there were many people
in palliative care
who were not comfortable,
but I think there
a whole section of
the bill and
also the site
is being undertaken bringing
on palliative care.
So I'm happy
to see that you still
speak of the reality
of palliative care
that you
have given us as a
memory.
|
Donc, à ce sujet-là, je voulais peut-être vous faire part
de quelques éléments. C'est certain qu'on n'est pas... on est
tout à fait d'accord avec vous - je vais prendre le dernier
point - sur le fait que... bien, l'avant-dernier, je pense ...
mais que les soins palliatifs doivent intervenir plus tôt et
en parallèle - je dirais même, parfois avec du curatif - où,
dès lors qu'on sait qu'il n'y a plus de possibilité
curative. Mais le projet de loi, je veux juste... ça ne fait
pas en sorte qu'on ne travaille pas sur ce front-là
effectivement, mais le projet de loi est un projet de loi,
c'est vrai, dédié à la période qui est la fin de vie, parce
qu'on pense que c'est une période qui est très importante,
où l'accompagnement requis doit être présent, et on doit
pouvoir répondre aux souffrances de la meilleure manière
possible. Ça n'exclut pas l'autre partie.
|
031
|
So,
about that, I wanted
perhaps to share
some elements.
It is certain
that we are not ...
we all
agree with you
I'll take the
last point -
the fact that ...
well,
the penultimate, I think ...
but that care
palliative must
intervene earlier and
in parallel -
I would say, sometimes with
healing -
where, since
we know that there is
more possibility
of healing.
But Bill,
I just ... it does
not so
we do not work on
that front actually,
but the bill is
a bill
that is true,
dedicated to the period
is the end of life,
because we think it
is a period that is
very important where
the support required
to be present,
and must be able to
respond to the suffering of
the best possible way.
It does not exclude
the other.
|
L'autre chose que je suis très contente de vous entendre
dire, c'est qu'il y a encore beaucoup de difficultés - bien,
contente et pas, mais c'est pour ça que j'apprécie votre
transparence - pour les personnes qui ne souffrent pas de
cancer, qui ont par exemple une maladie dégénérative,
d'avoir accès aux soins palliatifs en fin de vie, parce
qu'on a un son de cloche parfois différent d'institutions
qui nous disent qu'il n'y a aucune discrimination, qu'on
accepte tout le monde. Mais, quand on regarde dans les
faits, c'est à peu près exclusivement des gens qui souffrent
de cancer. Évidemment, c'est beaucoup plus complexe
d'accompagner, je pense - et c'est plus long parce que la
fin de vie d'une personne qui a une maladie
neurodégénérative, une SLA ou tout ça, est beaucoup plus
longue et complexe... La fin de vie... C'est pour ça que, des
fois, je dis que la fin de vie ne se mesure pas de la même
manière selon la maladie, mais c'est quelque chose qu'on
constate et sur quoi on travaille très fort, tout comme la
bonification, en général, des soins palliatifs, et surtout
en mettant l'accent sur les soins palliatifs à domicile.
Donc, on a bon espoir qu'on puisse changer les choses pour
faire ce virage-là qui, je pense, est demandé aussi par la
population.
|
032
|
The other thing that
I am very glad to hear you
say is that there are
still many difficulties
- well,
happy and not, but
that's why I appreciate
your transparency
- for people who
do not suffer from
cancer, who have
such a degenerative
disease, access to
palliative care at end of life,
because we have a
bell sometimes
different institutions
that tell us that
there is discrimination,
we accept everyone.
But when you look
at the facts,
it is almost exclusively
of people who suffer
from cancer.
Obviously,
this is much more complex to support, I think - and
it's longer because the end of life of a person who has a
neurodegenerative disease, ALS or it is much longer and more
complex ... the end of life ... this is why, sometimes, I
say that the end of life is not measured in the same way
according to the disease, but it is something we
see and what we are working very strong, as the
improvement in general palliative care, especially
focusing on palliative care at home. So we hope we can change
things to make this shift then that, I think, is
also required by the population. |
Je voulais vous amener sur la question du... Je trouve ça
très intéressant quand vous nous - parce que c'est
documenté, là, puis moi, j'aime ça quand c'est clairement
documenté - donc, vous nous dites combien de personnes que
vous suivez peuvent, à un moment ou l'autre vous exprimer le
souhait dans... que ce soit fini, qu'ils n'en peuvent plus
puis tout ça, et que quand, par exemple, ils sont bien
accompagnés, ça diminue significativement, puis vous évaluez
à 3 %, à 5 % le nombre de personnes à qui vous n'êtes, en
quelque sorte, pas capables d'amener une réponse
satisfaisante. Puis, ça correspond, je vous dirais... Michel
Sarrazin nous disait 5 % à 6 %, et puis on avait une étude,
hier, dont je faisais mention qui l'évaluait à 5,8 %, donc
des gens qui, au fil du temps, continuent à demander à
chaque jour, et tout ça.
|
033 |
I wanted to bring
up the issue of
... I find it very
interesting when
we -
because it is
documented here, and
I like it when
it's clearly
documented - so
you tell us how many
people you can
follow,
at one time or another
you express
the desire in
... it's over,
they can do more
then just
that, and when, for
example, they are
together, it
decreases
significantly, then
you rate 3%
to 5% the
number of people you
are, somehow,
not able
to get a satisfactory
answer. Then
it is, I would say
... Michel
Sarrazin told us
5% to 6%,
and then
we had a study
yesterday, I referred
to the
estimated 5.8%,
so people who, over
time, continue to
ask every day,
and all that.
|
Donc, votre position, je l'entends. Vous dites que
personnellement... en tout cas, Nova ne souhaite pas
l'ouverture à l'aide médicale à mourir. Je serais quand même
curieuse de vous entendre, parce que, quand vous étiez venus
dans l'autre commission, vous aviez une position différente.
Donc, en demandant que le droit de chaque personne de
décider de la fin de sa vie soit respecté et tout ça. Donc,
peut-être nous expliquer ce qui a modifié les choses, mais
ma question, plus fondamentalement, c'est : si 3 % à 5 % des
personnes, avec les meilleurs soins palliatifs - parce que
je pense que vous offrez pas mal la Cadillac des soins
palliatifs - continuent à formuler une telle demande,
qu'est-ce qu'on fait avec ces gens-là?
|
034 |
So your position,
I hear. You say
personally ... anyway,
Nova does not want
to open
medical assistance
to die.
I would still be curious
to hear from you,
because when you came
in the other board,
you had a different position.
So, asking
the right of each
person to decide the
end of his life is
respected and all that.
So maybe
explain what has
changed things, but my
question, more fundamentally, is:
if 3% to 5%
of people with the best
palliative care -
because I think you
not bid the
wrong Cadillac
palliative care -
continue to make such
a request, what do we do
with these people?
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
035 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : C'est qu'en règle
générale... Premièrement, comme je dis, c'est ça, tous les
efforts sont faits dans le sens d'essayer de combler leurs
besoins, essayer de voir où est-ce que ça... où est-ce qu'on
ne répond pas à leurs besoins pour qu'elles en arrivent à
demander ça. Soit c'est une souffrance physique et, à cause
du cancer, de la maladie, de l'atteinte nerveuse,
neurologique ou neuropathique de tout ça qui fait que les
douleurs sont plus difficilement contrôlables malgré toute
l'expertise qu'on a en 2013 - on est capables d'aller sur la
planète Mars - donc, des fois on est aussi capables de les
soulager, mais c'est au prix de la conscience. Alors, des
fois, la personne veut rester lucide, veut rester en
contrôle, mais souffre, et là, bien, on a tout le débat avec
eux de dire : Bien, écoutez, on pourrait éventuellement
soulager davantage vos souffrances physiques, mais ce serait
peut-être au prix de votre conscience. Donc, on serait
obligé d'arriver à des doses de morphine extrêmement
élevées, ou de Dilaudid, ou peu importe la médication, qui
feraient que vous seriez éventuellement soulagé, mais vous
dormiriez les trois quarts du temps, ou alors on pourrait
aller - et ça, c'est un plan thérapeutique qui doit être
discuté avec les médecins ou avec les infirmières, mais
nous, on pousse pour que le dialogue soit ouvert - vers la
sédation terminale si la souffrance est telle, physique, on
n'hésitera pas à donner des médicaments pour les faire
dormir ou du moins les déconnecter de leurs souffrances, on
prendra tous les moyens qu'il faut, mais on ne précipitera
pas, donc on ne donnera pas une dose létale qui va faire :
Ah, inquiétez-vous pas, on est bonne, nous autres, vous
allez voir, vous ne souffrirez plus, mais on leur explique
qu'évidemment, s'ils dorment les trois quarts du temps et
qu'ils sont rendus là, là, qu'on est rendu dans les derniers
jours, bien, ils ne mangeront plus, ils vont boire de moins
en moins, et évidemment la mort va arriver, mais ils ne
seront pas conscients. Donc, on l'offre. On offre, en équipe
multidisciplinaire, ce choix-là aux patients, c'est ça qu'on
fait avec notre 3 % à 5 %, et on essaie de voir si c'est
psychologique. On peut, à ce moment-là, demander l'ajout
d'un psychologue si ce n'est pas déjà fait ou d'un
psychiatre ou... ou d'une médication antidépressive si on
pense que c'est une dépression qui fait qu'ils demandent ça,
mais il y a des gens pour qui c'est leur valeur, ils veulent
en finir, et à ce moment-là on fait tout ce qui est en notre
ressort, mais on ne peut pas dire : Bon, bien, vous voulez
mourir? Donc, on va le faire, parce qu'à l'heure actuelle
c'est criminel.
|
036 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): This is
a rule that
... First, as I say,
that's it, all
efforts are made towards
trying to meet their
needs, try to see
where is what it
... where are we
not responding to
their needs so that they
come to ask
that. Either it
is a physical pain,
and because of cancer,
disease, nerve damage,
neurological or
neuropathic of it
that makes the pain
is more
difficult to control despite
all the expertise we
have in 2013 -
you are able to go
to Mars - so
sometimes it
is able to
relieve, but it is
the price of
consciousness. So,
sometimes, the person wants to stay
lucid,
wants to
stay in control, but suffers, and then, well,
it was the debate with them to say: Well, listen,
we could possibly further relieve physical pain, but it
might be the price of your consciousness. So we would have to
arrive at extremely high doses of morphine or Dilaudid or
whatever medication, which would you would possibly relieved,
but you would sleep three quarters of the time, or
we could go - and it is a therapeutic plan should be discussed
with the doctors or nurses, but we are pushing for
dialogue is open -to
terminal sedation if the suffering is so physical, we will not
hesitate to give medication to make them sleep or at least
disconnect them from their suffering, we will take
all the resources it needed, but we will not rush,
so we will not give a lethal dose that will do: Oh,
not you worry, we're good, we, you see,
you do not suffer, but we explained to them
obviously, if they sleep three quarters time and
they went there, there, we visited the last few days,
well, they do not eat, they will drink less,
and of course death will happen, but they will not be aware .
So
we offer. We offer a multidisciplinary team, that
choice to patients, that's what we did with our 3% to 5%,
and try to see if it is psychological. We can, at this
time, request the addition of a psychologist if it is not
already, or a psychiatrist or ... or antidepressant
medication if you think this is a depression which they ask
that, but there are people for whom this is their value, they
want to finish, and then we do everything is in our
control, but we can not say: Okay,
well, you want to die? So we'll do it,
because at present it is criminal. |
12 h 30 (version non révisée)
|
037 |
|
Et quand... La position de NOVA, vous m'aviez posé la
question, en fait on a toujours été des grands défenseurs
des besoins des clients, et dans le dernier mémoire que j'ai
relu aussi, on laissait la porte ouverte en disant : Bien,
ils ont le droit de choisir. Et quand je pose la question à
mes infirmières : Est-ce que vous seriez prêtes à la faire,
de donner vous-mêmes l'injection, je sais que, dans votre
texte de loi, c'est aux médecins qu'on pose la question,
mais la sédation palliative, c'était aussi les médecins au
départ, puis maintenant c'est délégué aux infirmières, et
c'est les infirmières qui donnent la médication. Donc, je me
dis : Est-ce que vous seriez prêtes à le faire, et c'est
partagé. Il y en a que c'est non, jamais, et d'autres, oui.
Donc... mais la position de NOVA Montréal, c'est qu'on pense
qu'il y a d'autres moyens que l'euthanasie pour arriver à
soulager les souffrances.
|
038 |
And when ...
The position of NOVA,
you asked me,
in fact it has
always been great
supporters of
customer needs, and
the last memory I
have read too,
left the door open by
saying: Well, they
have the right to
choose. And when
I ask my
nurses:
Are you ready
for'd do
to give yourself
the injection,
I know that in your
legislation, it is the
doctors that
raises the question,
but palliative
sedation was
also doctors initially and
now it is delegated
to nurses, and
it is the nurses who
give the medication.
So I say to myself:
Is this
you might willing to
do, and it
is shared. There
it is not,
ever, and others,
yes. So
... but the position of
NOVA Montreal
is that we think
there are other ways
to get that
euthanasia to alleviate the suffering.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la
ministre.
|
039 |
|
Mme Hivon : Est-ce que vous... parce
que vous êtes en contact avec les gens, puis tantôt c'était
intéressant parce que... puis je suis tout à fait d'accord
avec vous qu'il y a encore beaucoup de pédagogie à faire
pour que les gens comprennent bien puis tout ça, et quand on
tombe dans des termes... puis c'était intéressant, la
semaine dernière, il y avait quelqu'un qui nous disait : La
personne, elle ne dira pas : Je veux une sédation palliative
continue ou je veux une aide médicale à mourir, elle va dire
: Écoutez, je voudrais dormir jusqu'à... et ne plus jamais
me réveiller, ou elle va dire : Je voudrais que ça s'arrête
maintenant, je n'en peux plus. Je veux que vous me donniez
quelque chose qui va faire en sorte que je vais mourir.
Donc, c'est sûr que la personne, elle ne dira pas...
|
040 |
Ms. Hivon:
Are you
... because
you are in contact
with people, and
sometimes it was
interesting because ...
then I quite
agree with you that
there is still a lot of
education to do
for people to
understand and all that,
and when you fall
in terms
... and
it was interesting, last week,
there was someone who
said: The
person does
not say, I want a
continuous palliative
sedation or I want
a medical assisted
dying, she will say:
Look, I would
sleep until ...
and never wake up,
or it will say
I want it to
stop now, I
can not stand it.
I want you to give me
something that will
make sure that I'm dying.
So it is sure that
the person does not
tell ...
|
Mais, moi, je pense que les gens, ils comprennent quand
même assez bien ce dont il s'agit. C'est notre défi à tous,
puis je pense que c'est un défi aussi aux soignants
d'expliquer tout ça, parce qu'on se rend compte, ça fait 20
ans qu'il y a eu beaucoup de modifications au Code civil
pour préserver le principe de l'autonomie de la personne et
le refus de traitement, le refus de l'acharnement
thérapeutique, tout ça est tout à fait accepté et devrait
être la norme, et on se rend compte à quel point il y a
beaucoup de gens qui sont encore, je dirais, dans le doute.
Donc, je pense que c'est une responsabilité collective,
nous, élus, vous, soignants, de démystifier un petit peu
tout ça. Et nous, on souhaite le faire avec des outils de
communication, pour que les gens, ce ne soit pas quand ils
sont en toute fin de vie qu'ils se mettent à se poser ces
questions-là, mais qu'il y ait une plus grande
sensibilisation à cet égard-là. Mais... Oui.
|
041 |
But I
think people, they understand
quite well what
it is. It is our
challenge to all,
then I think it
is also
a challenge for
caregivers to explain
everything, because
we realize, it's been
20 years that there
have been many
amendments to the Civil Code
to preserve the
principle of individual autonomy
and the refusal of
treatment refusal of
aggressive treatment, while
it is quite
accepted and should
be the norm, and
we realize how
much there
people who are still,
I think, in doubt.
So
I think it is a collective responsibility, we
elected you, caregivers, to demystify it a little
while. And we want to do with communication tools
for people, it is not when they are at the very end
of life they begin to ask these questions, but
there is a greater awareness in this respect that. More ... Yes.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
042 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Mais il faut juste
décoder. C'est bien important de décoder, là, je n'en peux
plus, je veux mourir, puis je pense que j'ai insisté
là-dessus parce que ce n'est pas à prendre toujours au
premier degré.
|
043 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): But
you just decode.
It is
important to decode,
I can not go,
I want to die,
then I think
I insisted on it
because it is not
always taken
literally.
|
Le Président (M. Bergman) : Alors, ceci met
fin au premier bloc du gouvernement. Pour le premier bloc de
l'opposition officielle, Mme la députée de Gatineau.
|
044 |
|
Mme Vallée : Merci, M. le Président. Alors,
bonjour. Merci pour votre présentation qui est assez
limpide. J'avais un certain nombre de questions et là vos
échanges avec la ministre ont permis de clarifier aussi
cette question-là, surtout sur le 3 % à 5 %. Donc, ce que je
comprends, c'est vraiment... vous, le 3 % à 5 % des patients
qui sont rendus vraiment au bout, au bout du rouleau, vous,
vous les dirigez davantage vers la sédation palliative
terminale.
|
045 |
Ms. Vallée:
Thank you, Mr.
President. So, hello.
Thank you for your
presentation that is quite
clear. I had
a number of questions
and then your
interaction with the
Minister also
helped to clarify
that issue, especially in the
3% to 5%.
So what I understand,
it's really ...
you, the 3% to 5%
of patients who are really
made to last,
at wit's end,
you, the more
head to
terminal palliative
sedation.
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : C'est une option.
|
046 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): This is
an option.
|
Mme Vallée : C'est une option. Je
comprends que ça fait partie de ce qui est présenté comme
offre d'accompagnement et de soins et
que cette sédation-là s'accompagne également d'une réduction
de l'hydratation puis de l'alimentation donc parce qu'on...
|
047 |
Ms. Vallée:
This is an option.
I understand that
it's part of what is presented
as offering
support and care and
sedation that
there is also
accompanied by a reduction in
hydration and
therefore the
food because
...
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : ...
|
048 |
|
Mme Vallée : Je veux juste la raison, là,
ce n'est pas un piège, c'est parce qu'on a certains groupes
qui nous disaient : Oui, nous, on va privilégier une
sédation qui va simplement amener la personne dans une
inconscience, mais il n'y aura pas d'autres gestes de posés,
c'est-à-dire, on ne va pas précipiter la mort en réduisant
l'hydratation, en réduisant l'alimentation. Et donc elle est
là à mon avis, la distinction, puis on doit bien faire la
part des choses.
|
049 |
Ms. Vallée:
I just want to
reason, then,
it is not a trap, it
is because we have
some groups who told us:
Yes, we will
focus on
sedation that will simply
take the person to a
unconsciousness,
but there will be
no other gestures
posed, that is
to say,
we will not hasten death
by reducing moisture,
reducing supply.
And so it
is in my opinion the
distinction, well
then it must
make sense of things.
|
Il y a la sédation palliative, la sédation qui amène la
personne à ne pas être consciente de ses douleurs, qui peut
être utilisée en fin de vie, mais qui peut être utilisée à
d'autres moments, dans d'autres circonstances. Mais il y a
cette sédation palliative terminale continue, peu importe,
qui s'accompagne aussi d'une réduction de l'hydratation et
de l'alimentation qui ultimement aura un effet.
|
050 |
There palliative
sedation, sedation causing
the person to
be unaware of
her pain, which can be
used at the end of life,
but can be used
at other times,
in other circumstances.
But there is this
terminal palliative
sedation continues
no matter who
is also accompanied by
a reduction in
hydration and nutrition
that ultimately
will have an effect.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
051 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : C'est que le
médicament que vous donnez doit être donné d'une façon
régulière et continue, sinon la personne se réveille, à
moins qu'elle soit déjà rendue dans un état comateux. Mais,
si vous dormez tout le temps, vous ne mangez plus et vous ne
buvez plus. C'est... Vous ne pouvez pas vous réveiller puis
dire : Ah! là, tout d'un coup, j'ai faim. La médication
force le sommeil, c'est un curare qui est utilisé, qui
n'affecte pas... En tout cas, pour parler en termes médicaux,
là, c'est un médicament qui n'affecte pas les centres
respiratoires, donc la personne n'arrêtera pas de respirer
sous ce médicament-là, mais elle va dormir comme une
personne en anesthésie. Mais vous n'aurez pas besoin de
l'intuber, par exemple, pour la faire respirer, elle va
respirer, ça n'affecte pas sa respiration. Mais elle va
vraiment profondément, vous ne pouvez pas la réveiller.
Donc, si vous ne pouvez pas la réveiller... Bien, vous pouvez
la réveiller si vous attendez que le médicament ne fasse
plus effet, et, à ce moment-là, elle va cuver son médicament
puis elle va se réveiller. Mais, si vous ne la laissez pas
se réveiller, et c'est ce qu'elle souhaite, évidemment elle
ne mangera plus et elle ne boira plus. Mais, nous, en soins
palliatifs, on ne prône pas le soluté, par exemple, pour
l'hydrater par les veines alors qu'elle est comateuse parce
qu'à ce moment-là vous allez remplir ses poumons d'eau et
vous allez avoir une agonie atroce. Donc, évidemment, on ne
prône pas l'alimentation pendant qu'elle dort. Mais, lorsque
vous donnez de la sédation, évidemment la personne dort tout
le temps.
|
052 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): This is
the medication that
you give should
be given a regular
and continuous basis, if
the person wakes up,
unless it is already
rendered comatose.
But if you sleep
all the time, you do
not eat and
you do not drink.
This is ... You can
not wake up
and say:
Ah! then
all of a sudden,
I'm hungry. The
strength sleep
medication is
a muscle relaxant
that is used,
which does not affect
... In any case, to speak
in medical terms, there
is a drug that
does not affect the
respiratory centers, so the
person do
not stop to breathe
under that drug, but it
will sleep like
a person in
anesthesia.
But
you will not need to intubate, for example, to make
it breathe, it will breathe, it does
not affect his breathing. But it goes really deep,
you can not wake her. So if you can not wake up ... Well, you
can wake up if you wait until the drug wears off,
and at that time she will sleep off his medication then she will
wake up. But if you do not let them wake up, and
this is what she wants, of course she does not eat
and she does not drink.
But
we, palliative care, we do not advocate the solute, for example,
to moisturize the veins as she is comatose because at that time
you will fill his lungs with water and you will have
excruciating agony. So, obviously, we do not advocate feeding
while she sleeps. But when you give sedation, obviously the
person sleeps all the time.
|
Et, au début, je me souviens, au début de ma carrière,
là, il y a 25 ans, quand occasionnellement on donnait de la
sédation terminale, après 24 heures, et encore dans certains
milieux, on les laisse se réveiller pour leur demander si
c'est toujours leur choix, et, 9,9 fois sur 10, ils ne se
réveillent même pas parce qu'ils étaient rendus à cette
étape-là de leur maladie, puis, juste le fait qu'on les ait
bien endormis, le naturel prend le dessus et ils meurent de
façon naturelle mais en dormant. On ne précipite pas rien et
on continue les antidouleurs, etc. Mais on ne les nourrit
pas de force par des solutés. Oui.
|
053 |
And at first,
I remember, early in
my career, he
was 25 years ago,
when we
occasionally gave
terminal sedation,
after 24 hours, and
still in some
circles, they are allowed to
wake up and ask them
if it is still their
choice,
and 9.9 times
out of 10 they do
not even
wake up because they
had gone to that
stage of their disease,
then just the
fact that they have
good sleeping
, natural takes over
and they die
naturally but
sleeping. We do
not rush anything
and continue
painkillers, etc..
But they are not
force-fed by
solutes. Yes.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée
de Gatineau.
|
054 |
|
Mme Vallée : Lorsque je pensais à
l'hydratation, je pensais au soluté, je m'excuse, je ne
l'avais pas précisé, là. Il n'était pas...
|
055 |
Ms. Vallée:
When I thought of
hydration, I thought
the solute, I'm sorry,
I did not say
there. He was not
...
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Non, non. Ah! non,
non, non, jamais.
|
056 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): No, no.
Ah! no,
no, no, never. |
Mme Vallée : D'accord.
|
057 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Non, non, ça fait
des agonies atroces, le soluté.
|
058 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): No, no, it's
excruciating agonies,
the solute.
|
Mme Vallée : Et je comprends que, de
pousser au-delà de ça, donc d'aller... d'offrir un soin
additionnel ou supplémentaire qui se nommerait l'aide
médicale à mourir, pour vous, cet élément-là, c'est une
étape additionnelle qui va... on va un peu trop loin. Est-ce
que je comprends bien?
|
059 |
Ms. Vallée:
And I understand that,
to push beyond
that, so to go
... to provide
additional care
or who
appoint additional
medical help to die
for you, that element
is an additional
step that will ...
we go a little too
far. Do I
understand correctly?
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Oui.
|
060 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): Yes.
|
Mme Vallée : O.K.
|
061 |
Ms. Vallée:
O.K. |
Mme Mainville (Marie-Claude) : Oui.
|
062 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): Yes.
|
Mme Vallée : Mais, à ce moment-là, j'essaie
de bien comprendre, la distinction pour vous entre cette
sédation palliative là où vous me dites : Bien, ils étaient
rendus là, ils étaient rendus à s'éteindre tranquillement.
Entre l'administration de cette sédation-là et l'aide
médicale à mourir... Et j'essaie de comprendre parce que c'est
quand même... c'est délicat. Pour certains, on pourrait dire :
Bien, c'est du pareil au même. Parce que certains groupes
qui oeuvrent en soins palliatifs nous disaient : La sédation
palliative puis terminale, on n'est pas à l'aise avec, on la
met dans le même bateau que l'aide médicale à mourir.
|
063 |
Ms. Vallée:
But this time,
I try to understand
the distinction for
you between
the palliative sedation
where you say:
Well, they were sent
there, they were sent
to die quietly.
Between the
administration of the sedation
and then
medical help to die
... And I try to
understand because
it's still ... it's
tricky. Some
might say:
Well, it's all the
same. Because some
groups working in
palliative care told us:
The palliative
and terminal sedation,
you are not
comfortable with, they put
it in the same boat
as medical assistance
to die.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
064 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Merci. Il y a
certaines personnes qui nous disent effectivement que l'aide
médicale à... bien, la sédation palliative, c'est de
l'euthanasie déguisée. Dans notre livre à nous, c'est... C'est
sûr que c'est une question de perception, hein? Parce que,
pour certaines personnes, prendre de la morphine, c'est
tranquillement prendre un médicament qui va vous faire
mourir. Donc, évidemment, tout est perception. Mais, pour
nous, c'est offert quand tout le reste a été répondu ou du
moins qu'on a essayé de répondre à tous les besoins, et que
la personne est vraiment rendue en fin de vie et qu'il lui
reste peut-être maximum, je dis bien "maximum", quelques
jours à une semaine à vivre.
|
065 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): Thank you.
There are some people
who actually
tell us that medical aid
to ...
well, palliative
sedation, euthanasia
is disguised.
In our book to
us, it's ... It's
sure it's a matter of
perception, right?
Because, for some people,
taking morphine
is quietly
taking a drug that
will make you die.
So, obviously, everything is
perception. But
for us, it is offered
when everything else
has been answered or at least
we tried to meet
all needs, and
that the person is
really made
at the end of life, and
he still can
be up,
I say "up"
a few days to a week
to live.
|
Contrairement à nous, l'idée qu'on se fait du projet de
loi, de l'euthanasie, ou l'aide médicale à mourir pourrait
être demandée par une personne
lucide, pas rendue dans ses derniers, derniers moments et
qui déciderait d'avoir ça comme option alors qu'on n'a pas
évalué sa détresse psychologique, qu'on n'a pas fait tout le
reste. Donc, c'est pour ça que, nous, on en fait une grosse
distinction. Parce qu'on le voit, des fois, on arrive dans
le décor et la personne nous dit déjà, alors que sa maladie
est terminale : Je veux mourir. Mais c'est... On n'a pas
encore évalué sa douleur, on n'a pas encore évalué ses
besoins psychologiques. Et c'est tout de suite ça qu'elle
nous dit. Donc, si tout de suite elle nous dit : Aidez-moi.
Mais on n'a pas encore fait le tour de toutes les ressources
qu'on a pour l'aider avant d'en arriver là. Et c'est pour ça
qu'on a peur que le piège de donner l'euthanasie soit trop
vite donné alors qu'on n'a pas tout fait les efforts dans
l'autre sens. Et, pour nous, quand on donne de la sédation à
la fin de la vie, c'est juste que la personne dort. Elle
n'est pas consciente qu'elle meurt, mais on ne précipite pas
sa mort. On ne cause pas la mort avec la sédation. Elle va
dormir. Évidemment, qu'on joue sur les mots, parce qu'elle
va dormir, elle ne mangera pas, elle ne boira pas, mais, de
toute façon, souvent, quand ils sont à ce stade-là, ils ne
mangent plus et ils ne boivent presque plus, parce qu'ils
sont vraiment rendus dans les derniers milles. Et ce n'est
pas proposé à des gens à qui il reste une espérance de vie
de deux à trois mois dans notre façon de pratiquer.
|
066 |
Unlike us, the
idea we have of the
bill, euthanasia or
physician-assisted
dying may be requested
by a lucid
person,
not made in
his last, last moments
and decide
to have that
as an option when we
did not assess the
psychological distress,
we did not do all
the rest.
So that's why
we, we
made a big distinction.
Because you see,
sometimes it
happens in the
background and the person
told us already,
so that his illness
is terminal:
I want to die.
But
it is
... We do
not yet rated his
pain, we do not yet rated
psychological needs.
And this is immediately
what she told us.
So if right now
it says:
Help me. But it
has not been around
all the resources we
have to help
before we get there.
And that is why we
fear the trap
of giving euthanasia
is given too
quickly when we do
not quite work
in the
other direction. And
for us, when we give
sedation at the end
of life, it's just
that the
person sleeps. She
is not aware that she
died, but we do not
rush his death.
It does not cause
death with sedation.
She goes to
sleep. Obviously, we play on words, because she goes to sleep,
she will not eat, she does not drink, but, anyway, often when
they are at that stage, they eat more and they do not drink any
more, because they are really made in the last mile. And it is
not available to people who are within a life expectancy of two
to three months in the way we practice.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée
de Gatineau.
|
067 |
|
Mme Vallée : Donc, la notion de fin de vie
est extrêmement importante pour vous dans toute la question
des soins qui pourraient être offerts aux patients.
|
068 |
Ms. Vallée:
So the notion of
end of life is
extremely important for you in
the whole issue of
care that could be offered to
patients.
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Oui.
|
069 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): Yes.
|
Mme Vallée : J'aimerais vous entendre sur
un autre élément. Vous mentionniez que seuls les "chanceux",
et je mets entre guillemets pour les fins de la
sténographie, qui sont atteints d'un cancer ont accès aux
soins palliatifs. Donc, qu'est-ce qui fait ça? Ça, c'est un
élément dont on a très peu parlé avec les regroupements de
médecins. Je sais qu'hier la Société canadienne du cancer a
plaidé pour un accompagnement plus rapide en soins
palliatifs auprès de leur clientèle. Mais, là, vous faites
état aussi de d'autres maladies, d'autres patients.
|
070 |
Ms. Vallée:
I hear you on
another element.
You mentioned that
only "lucky",
and I put quotation
marks for the purposes of
shorthand, which are
cancer patients have
access to palliative care.
So what
is it?
That is something
that has been
very little talk
with groups of
doctors. I
know that yesterday
the Canadian Cancer Society has
called for faster
support palliative
care to their customers.
But then
you mention also
other diseases, other patients.
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Chez NOVA, on
accepte... Notre mission, c'était vraiment les cancéreux, les
gens qui avaient un cancer en phase terminale. C'est ça,
notre mission première. Mais on s'est aperçu qu'il y avait
un énorme besoin dans la communauté. Et des gens qui
n'avaient pas de soins alors qu'ils avaient la maladie de
Lou Gehrig, par exemple, en phase terminale ou un cancer en
phase... Pas un cancer, une dégénérescence très importante, je
parle de la sclérose en plaques ou une insuffisance rénale
en fin de vie. Et ces gens-là ne pouvaient pas être admis
dans les unités de soins palliatifs, parce qu'on n'admet que
des gens qui ont le cancer. C'est ça, les critères
d'admission. Comme on a dit précédemment, c'est que ces
gens-là, des fois, n'ont pas toujours une espérance de vie
ou un pronostic de deux à trois semaines, mais ça pourrait
être plus long. Et là, ils occuperaient des lits et il y en
aurait... En tout cas, il n'y en a pas assez, des lits, pour
qu'on puisse offrir à tous les mourants de toutes les
catégories.
|
071 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
At NOVA,
we accept ... Our
mission was really
cancer, people
who had terminal
cancer. That is
our primary mission.
But we realized
that there was a
tremendous need in the community.
And people who did
not care when
they had Lou Gehrig's
disease, for example, terminally ill
or cancer in phase
... No
cancer, a very
large degeneracy,
I'm talking about
multiple sclerosis renal failure
in later life.
And
these people could
not be admitted to
palliative care units, because we
recognized that
people who have cancer.
That is, the criteria for
admission. As
stated earlier, is
that these people, sometimes
do not always have a
life expectancy or prognosis
of two to three weeks,
but it could be longer.
And there they
occupy beds and
there would ...
Anyway, there are
not enough
beds, so we can
offer all the dying
in all categories.
|
Donc, on se concentre sur... Et la douleur du cancer, la
souffrance physique du cancer, le fait que le cancer empiète
et vous dévore certains organes, pour vulgariser un peu ce
que le cancer fait dans votre corps, ça devient plus
souffrant, donc un besoin de les soulager davantage. Et on
sait avec le cancer les statistiques et tout ce qu'il y a
autour de ça qu'on peut bien prévoir, plus ou moins, là,
parce qu'on n'est pas des bons dieux, là, mais on peut avoir
un pronostic. On sait que cette personne, il lui reste
approximativement un mois, trois semaines, un an à vivre.
Évidemment, elle peut déjouer les statistiques et mourir
plus rapidement ou faire plus longtemps, mais on a déjà une
piste.
|
072 |
So we focus on
... And the pain
of cancer, the
physical pain of
cancer, that the
cancer interferes
and you devour
some organs,
to popularize a bit
that the
cancer is
in your body, it
becomes more suffering, so
a need to
ease further.
And we know with
cancer statistics and
all that was
around how we
can predict
well, more or less
there, because we are
not good gods
there, but you can
have prognosis.
We know that this
person, it still has
approximately one
month, three weeks a
year to live.
Obviously, it can thwart
statistical and die
faster or do
any longer, but
we already have a
track.
|
Alors, qu'avec la sclérose en plaques, il n'est pas
forcément mourant, il est en terminal de sa maladie et il ne
mange plus. Bien, il mange... il mange avec aide, mais il est
alité presque tout le temps, il est en chaise roulante. Et
là, bien, il ne peut plus rester à la maison et, souvent, il
va être placé en CHSLD ou ailleurs alors que ce n'est pas
forcément la meilleure ressource pour lui s'il a 40 ans.
Mais il n'aura pas accès à une unité de soins palliatifs
telle qu'on l'entend dans le réseau à l'heure actuelle.
Donc, c'est dommage. C'est pour ça que je dis qu'il faut
avoir le bonheur d'avoir un cancer pour être admis dans les
soins palliatifs. à domicile, les équipes de soins à
domicile qui font des soins palliatifs ont des critères un
petit peu plus larges et, des fois, vont suivre aux soins
courants une personne avec la sclérose en plaques. Mais, si
elle ne peut plus rester à domicile, elle ne finira pas dans
le système de soins palliatifs du domicile. Elle va être
placée.
|
073 |
So with
multiple sclerosis, it
is not necessarily
dying, it is terminal
illness and he
does not eat.
Well, he eats
... he eats
with help, but
he is in bed
most of the time he
is in a wheelchair.
And then, well,
he can not stay at
home, and often it will
be placed in nursing
homes or elsewhere
while this
is not necessarily
the best resource for him if he
is 40 years old.
But it will not have
access to palliative
care as understood
in the network at
present.
So
it's a shame. This is
why I say we
have the happiness of
having cancer to be admitted to
palliative care. At
home, the
teams that make
home care palliative
care have
somewhat broader criteria
a little and,
sometimes, follow
the standard of care
a person with
multiple sclerosis.
But if she can not
stay at home, it does not
end up in the
system of palliative
care home. It
will be placed.
|
Il faut que vous ayez aussi le bonheur d'avoir une
famille qui puisse s'occuper de vous, qui puisse ne pas
travailler et ne pas avoir d'emploi, ou ne pas avoir un
employeur qui permet les congés, ou... Parce qu'encore une
fois prendre soin du grand malade, ça implique que vous ayez
quelqu'un qui le fait. Et, si c'est votre conjoint qui a 40
ans, bien, il y a des grandes chances qu'il travaille. Donc,
lui, il est placé face à une situation extrêmement
difficile. Et là, le placement est envisagé. Et ces gens-là,
qui ont d'autres maladies que le cancer, n'ont pas beaucoup
d'options.
|
074 |
You must also
have the joy of
having a family
that can take care of
you, who can
not work
and do not have a job
or do not have
an employer who can
leave, or
... Because that
once again take care
of the very sick, it
means that you have
someone who does.
And, if it is your
spouse who is 40
years, although there
has likely
he works.
So, he
is placed facing
an extremely difficult situation.
And then, the investment is
considered. And
those people who
have other illnesses
as cancer, do not have
many options.
|
Une voix : ...d'autres maladies que le cancer
n'ont pas beaucoup d'options.
|
075 |
A voice: ...
other diseases as
cancer does not
have many options.
|
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
premier bloc de l'opposition officielle. Maintenant, pour le
deuxième bloc du gouvernement, Mme la ministre.
|
076 |
The Chairman (Mr.
Bergman):
This ends the first
block of the official opposition.
Now, for the second
block of the government,
the Madam Minister.
|
Mme Hivon : Je suis très contente
qu'on vous ait invités encore une fois. Donc, je vais vous
le dire parce que je pense qu'avec la question de la
sédation palliative, moi, je reviens souvent là-dessus puis,
des fois, ça a l'air très technique, mais je pense que c'est
très central aussi. C'est très central en termes de ce n'est
pas pour rien qu'il est dans le projet de loi. Puis là
certains nous ont dit : Vous, vous utilisez "terminale",
donc je vois que ce n'est pas quelque chose de si inusité,
que c'est utilisé. En fait, c'est un peu un synonyme de
continue, selon moi, là. Sédation palliative continue ou
terminale, plusieurs nous ont dit que c'était mieux
continue. Moi, je suis tout à fait ouverte à ça. Mais, pour
moi, c'est l'idée, la définition est toujours la même, de
plonger quelqu'un dans un état en fait...
|
077 |
Ms. Hivon:
I am very happy that
you were invited
again.
So I'll tell you because I
think that with the
issue of palliative sedation,
I often come
back to that and then,
sometimes, it's very
technical air,
but I think it
is very central
well. It is very
central in terms of
what is not
for nothing that is
in the bill.
Then there
some told us:
You, you use "terminal",
so I see that it
is not something so
unusual that it is
used. In
fact, it is somewhat
synonymous with
continuous, in my opinion
there. Palliative
or terminal sedation
continues, many
have told us that it
was better still.
I am quite
open to that.
But, for
me, is the idea, the
definition is the same,
someone diving
in a state
that ... |
Une voix : ...
|
078 |
|
Mme Hivon : De non-conscience
jusqu'à ce que le décès survienne. Et on sait, quand on lui
propose, qu'elle va ou qu'il va dormir jusqu'à ce que le
décès survienne. Et, avec les questions de ma collègue, bien
je pense que ça montre justement pour quoi certains sont
moins confortables puis pour quoi aussi c'est important pour
nous de le mettre dans le projet de loi. C'est parce que
plusieurs sont venus nous dire, lors des travaux de la
précédente commission : Il faut que ça soit encadré avec des
protocoles qui sont corrects, justement parce que ce n'est
pas une pratique qui semble normale s'il vous reste encore
deux ou trois mois à vivre parce que la personne s'alimente
encore ou... Donc là, c'est comme radical. Alors que, quand on
est plus dans une période de fin de vie où la personne, des
fois, ne mangera plus vraiment mais, des fois, va boire
encore un peu, mais elle va avoir de la souffrance, bon,
dépendamment, il y a une expectative de vie, en général on
nous dit deux semaines. Évidemment, des fois, la personne,
elle peut faire trois semaines, on ne le sait pas, mais que
là, c'est plus approprié, mais que ce n'est quand même pas
banal comme soin parce que la personne ne se réveillera
plus. Et d'où l'importance, nous, on trouvait, de spécifier
qu'il faut un consentement donc écrit parce que c'est
quelque chose qui est quand même très sérieux pour la
personne elle-même ou pour le tiers qui consent à ça. Donc,
c'est ça, l'idée de l'encadrement.
|
079 |
Ms. Hivon:
From unconsciousness
until death occurs.
And you know,
when he was offered,
he or
she will go to sleep
until the death
occurs. And,
with my colleague's
questions, although I
think it shows
just why some
are less comfortable
then why
also it is
important for us to
put it in the bill.
This is because many
have told us,
in the work of the
previous committee:
It has to be
framed with protocols
that are correct,
precisely because it
is not a practice that seems
normal if you have
two or three months
to live because the person
is still feeds
or ...So
there, that's radical. So that when we are more in
a period of end of life where the person, sometimes
not eat but really, sometimes will drink a little,
but it will be suffering, good, depending on
there has a life expectancy in general we are told two weeks. Of
course, sometimes the person, it can be three
weeks, we do not know, but there it is more appropriate, but
it's still not as banal care because nobody wakes more.
And
hence the importance we, we found, to
specify that consent would be written because it is something
that is still very serious for the person himself or herself or
for a third party who agrees to it . So that's the idea of
coaching. |
Puis je pense qu'avec les questions puis l'éclairage que
vous nous apportez aujourd'hui, c'est très intéressant.
Parce que là certains sont venus nous dire : Oui, mais
terminal, on est contre ça, l'utilisation de terminal, parce
que c'est comme si on le faisait dans des circonstances non
appropriées où la personne, il pourrait rester deux ou trois
mois à vivre. Moi, je dis non. Je veux dire, c'est exclu,
ça. Toute l'idée derrière le fait de mettre ça dans le
projet de loi, c'est justement que ça soit encadré par des
protocoles uniformes partout. Parce que ce n'est pas tout le
monde qui a cette expertise-là de vraiment faire une
sédation continue. Donc, c'est ça, l'idée, puis de montrer
que ce n'est quand même pas un soin banal.
|
080 |
And I think with
the issues and
the lighting
that you bring us
today is very
interesting. Because
there are
some told us:
Yes, but terminal, we are
against it,
the use of terminal,
because it is as
if we did not
appropriate in
circumstances where the
person could
spend two or three
months to live. I
say no. I mean,
it is excluded
that. The whole idea
behind the act of
putting it in
the bill, it
is precisely because it
is framed by
standard protocols
everywhere. Because it
is not everyone who
has that expertise
to really make a
continuous sedation.
So that's
the idea, and then
show that it is still
not a trivial
care.
|
Et, pour plusieurs personnes, c'est pour ça que je suis
contente de vous entendre dire que, pour certains, bien on
joue un peu sur les mots. Pour le commun des mortels, il y a
là-dedans une distinction entre la sédation continue et
l'aide médicale à mourir qui souvent est très ténue. Parce
qu'il y a des gens qui sont venus nous dire lors des autres
auditions : Vous savez, moi, je n'avais pas envie qu'on me
dise : On va vous endormir puis vous ne vous réveillerez
plus. J'avais envie de dire : Là, pour moi, ça n'a plus
aucun sens, je veux qu'on arrête ça. Dans un processus très
encadré, là, c'est ça, l'autre réalité. Donc, c'est... Pour le
commun des mortels qui n'est pas dans cette réalité-là où on
fait des distinctions, puis de l'hydratation, puis
l'alimentation, puis tout ça, il y a quand même, je dirais,
deux pratiques qui sont très proches. Donc, on les distingue
dans le projet de loi parce qu'on comprend que, dans le
milieu médical, ce n'est pas la même chose. Mais je pense
que c'est important de clarifier tout ça. Ça fait que je
vous remercie parce que je pense que vous avez permis de le
clarifier encore davantage. Puis, quand vous nous dites que
vous ne pensez pas qu'il faut franchir l'autre pas parce
que, bon, il y a des gens qui peuvent, tu sais, changer
d'idée, évoluer, moi, je pense que justement toutes les
balises qui sont là sous-tendent un processus qui fait en
sorte que ce n'est pas une personne, au jour 1, qui se
réveille, elle n'a jamais parlé de ça avec son médecin ou
son infirmière, ou tout ça, là elle décide : Aujourd'hui, je
suis découragée, on arrête. Tout l'encadrement qui est là
fait en sorte qu'on ne pourrait pas être dans une situation
comme ça. Mais c'est une manière d'apporter une réponse aux
3 % à 5 % des gens pour lesquels on n'a pas de réponse parce
que je me demande, je continue toujours à me demander ce
qu'on fait avec ces gens-là qui ne sont pas à l'aise, par
exemple, à dire : O.K. Endormez-moi jusqu'à la fin. Mes
proches vont me veiller. Mais combien de temps ça va durer,
tout ça? Puis ça peut leur créer, certains me disaient, de
l'angoisse juste cette idée-là aussi de dire : à quoi ça va
ressembler? Donc, c'est un peu ça que je me... Dans votre expérience, à vous, très concrète, j'imagine
que votre 3 % à 5 % des gens, c'est des gens qui ont de la
difficulté à obtenir une réponse qui les satisfait, eux,
dans leur individualité en fin de vie.
|
081 |
And for many people,
this is
why I'm glad
to hear you say that,
for some, although it
plays a bit words.
For ordinary people,
there is in there
a distinction between
continuous sedation and
physician assisted dying
is often
very thin. Because
there are people who
have told us during
other hearings: You know,
I did not want
to be told: We will put
you to sleep and then
you wake
up more.
I want to say:
There, for me, it
has no meaning,
I want us to stop
this. In a
highly regulated
process, then
that's the other
reality.
So
this is ... For ordinary people not in this reality where we
make distinctions, then the hydration and
nutrition, and all that, there is still, I
would two practices that are very close. So,
they are distinguished in the bill because we understand that in
the medical community, it is not the same thing.
But I think it is important to clarify everything. That fact
that I thank you because I think you have allowed to clarify
further. Then, when you tell us that you do not
think he should not cross each other because, well,
there are people who can, you know, change your
mind, change, I just think all tags
that are there
underlying
process that ensures that it is not a person on day 1,
which wakes up, she never talked about it with their
doctor or nurse, or that, then she decides: Today
'Today, I am
discouraged, we stop. All coaching is done so that
there could not be in a situation like that. But it is a way to
respond to the 3% to 5% of people for whom there is
no answer because I wonder, I continue to wonder
what we do with these people not comfortable, for example,
to say OK I Fall asleep to the end. I will ensure my family.
But
how long it will last, all that? Then it can create them, some
told me, just the anxiety that idea also say: What will it look
like? So it's a bit how I ...In
your experience, you,
very practical, I guess
your 3% to 5%
of people, it's
people who are
struggling to
get an answer that
satisfied them
in their
individuality at the end of
life .
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
082 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Oui, c'est sûr,
mais en même temps, je... Pour nous, l'euthanasie, ou l'aide
médicale à mourir, c'est fini, c'est bâton. On cause la mort
et comme professionnel, on ne peut avoir cette idée de, en
tout cas, chez NOVA, qu'on va précipiter la mort de
quelqu'un. On est plus dans le naturel. Je sais que la
nuance, elle est mince, on est en zone grise. Les faire
dormir pour trois jours ou leur donner une injection trois
jours avant, c'est peut-être, pour vous, pareil au même.
Pour nous, ça ne l'est pas du tout. Pour nous, ça ne l'est
pas du tout. Donc, vraiment, c'est... Mais il faut répondre
aux besoins, ça... aux besoins de la personne, c'est
définitif, et je suis d'accord avec vous quand dites que ce
n'est pas quelque chose qu'on doit discuter avec eux à
brûle-pourpoint du jour au lendemain, mais nous, cette
distinction-là, elle est très, très, très, très importante à
faire.
|
083 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): Yes, for
sure, but at the same
time, I ... For us,
euthanasia or
physician-assisted dying,
it's over, it's stick.
It causes death
and as a professional,
you can have this
idea in any case,
at NOVA, which
will precipitate the
death of someone. It
is in the natural.
I
know the shade, it is thin, it is a
gray area. Them to sleep for three days or give them an
injection three days before, this may be for you
the same. For us, it's not at all. For us, it's
not at all. So really, it is ... But we must meet, it
... the needs of the person, it is final, and I agree with you
when saying that it is not something that should discuss with
them point blank overnight, but we this distinction,
she is very, very, very, very important to do.
|
Le Président (M. Bergman) : Dr Plante.
|
084 |
|
M. Laplante (Michael) : Je trouve qu'il faut faire
vraiment une distinction et qu'il y en a une vraie
distinction entre soins palliatifs et l'euthanasie et il
s'agit de l'intention et, en loi, ça, c'est quelque chose
qui, je crois, est important. L'intention de soins... de
sédation palliative est de permettre au patient et c'est
quand... ça doit être toujours quand la mort est imminente,
pas deux ans avant. Alors, le terme "terminal" n'est pas un
bon terme. C'est quand la mort est imminente.
|
085 |
Mr. Laplante
(Michael): I think
it takes to really
make a distinction
and that there is
a real distinction
between palliative
care and euthanasia, and it is
the intention and in
law,
that, this is
something that I think
is important.
The intention of care
... palliative
sedation is to allow the
patient and that's
when ... it
should always be when death
is imminent, not
two years before.
So, the term "terminal"
is not a good term.
This is when death
is imminent.
|
Notre intention, c'est de soulager l'angoisse de ce
patient, qui a quelques heures ou jours à vivre. Un geste
spécifique pour terminer la vie, c'est une autre chose et il
y a vraiment une distinction.
|
086 |
Our intention is
to alleviate the anxiety
of the patient,
who has a few hours
or days to live.
A specific action
to end life is
another thing and
there really
is a distinction.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la
ministre. Mme la députée de Sainte-Rose.
|
087 |
|
Mme Proulx: Oui, merci, M. le Président.
Je voudrais revenir, dans votre présentation, vous avez
mentionné tantôt quelque chose qui me... Je voudrais que vous
puissiez clarifier un peu ce que vous vouliez dire et
d'ailleurs, dans votre mémoire, vous faire référence à un
moment donné, quand vous parlez du suicide assisté, disant
que : "En fait, même ceux parmi les malades qui le
demandent, il y en a très peu finalement qui passent à
l'acte, comme si le besoin de décider était plus fort que le
besoin réel de vouloir en finir." Je trouve ça extrêmement
intéressant comme réflexion. Est-ce que vous ne pensez pas,
par ailleurs, qu'avec l'aide médicale à mourir, le simple
fait... Peut que c'est vrai que les gens ont besoin de savoir
qu'ils pourront décider pour eux-mêmes le temps venu. Est-ce
que vous ne croyez pas que la simple possibilité pour
quelqu'un de savoir qu'il existerait l'aide médicale à
mourir, à laquelle ils pourraient recourir, viendrait
peut-être diminuer le niveau d'angoisse et, peut-être,
ferait en sorte que la personne ne le demanderait jamais? Et
si elle ne le demande pas, à mon sens, il n'y a pas de
problème, elle ne le demande pas. Mais, par contre, elle
sait que ça existe et quelqu'un peut le demander et, en
dernier, comme vous mentionnez, ne pas l'utiliser.
|
088 |
Ms. Proulx:
Yes, thank you,
Mr. President. I want to go
in your presentation,
you mentioned earlier
something I ... I
wish you could
clarify a bit
what you mean
and elsewhere in your brief,
you refer to a
point, when you talk
assisted suicide, saying:
"in fact, even among
those patients who
require it, there is
very little
eventually passing
the act, as if the
need to decide was
stronger than the actual need
of wanting to end."
I find it extremely interesting
as a reflection.
Do
you not
think, moreover,
with medical help
to die, simply ...
Maybe it's true
that people need
to know that they can
decide for themselves
the time
come. Do
you not
believe that the mere
possibility for someone
to know that exist
medical help to die,
which they could use,
would perhaps
reduce the level of anxiety and,
perhaps , would
ensure that no
one will ever ask?
And if she did
not ask, in my
opinion, there is
no problem, it does
not ask. But,
against, she knows
that it exists and someone
may ask, and
ultimately, as you
mention, do not use it. |
Le Président (M. Bergman) : Dr Plante.
|
089 |
|
Mme Proulx : Moi, je ne vois pas un
problème là-dedans. Je voudrais savoir : est-ce que vous ne
croyez pas que ça pourrait, justement, faire diminuer
l'angoisse de quelqu'un qui est en fin de vie, de quelqu'un
pour qui la mort est inéluctable et pour qui, dépendant de
la maladie dont il souffre, ça pourrait peut-être
représenter quelque chose d'extrêmement difficile à vivre,
une agonie ou une angoisse de mourir étouffé - je prends un
exemple, mourir étouffé - si la personne sait que ça peut
lui arriver et qu'il y aurait, à ce moment-là, une
possibilité pour elle, au moment où elle le choisira, de
demander une aide médicale à mourir?
|
090 |
Ms. Proulx:
I do not see a
problem there.
I want to know is
that you do not
believe that
it could, in fact, to
reduce the anxiety of
someone who is dying,
someone for whom
death is inevitable
and that, depending on
disease from which he
suffers, it could possibly
represent something
extremely difficult to live with
a fear of
dying or
suffocate -
I take an example,
suffocate -
if the person knows
that it can happen to
him and that
there would be, at this
moment, an opportunity
for her, when
she chooses,
to seek medical
assistance to die?
|
Le Président (M. Bergman) : Dr Laplante.
|
091 |
|
M. Laplante (Michael) : Bien, je ne suis pas
d'accord parce que je vois cette distinction et je vois
vraiment où la sédation palliative est très efficace.
L'intention, c'est de soulager, pas de terminer la vie et
dans ce cas-là, les soins palliatifs devraient être tel
qu'on peut donner assez d'espoir ou de foi au patient qu'on
le laisse pas souffrir comme ça. On ne le laissera pas
souffrir comme ça.
|
092 |
Mr. Laplante
(Michael):
Well, I do not agree
because I see this
distinction and I really see
where palliative
sedation is very effective.
The intention is to
relieve,
not complete
life and in this case,
palliative care should be
such that it can
provide enough hope
or faith that
the patient not let
him suffer like
that. We
will not let suffer
like this.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
093 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) :Pour, par exemple,
pour l'angoisse face à étouffer, ça fait partie des
angoisses, ça fait partie des choses que les patients nous
disent, mais on a des médicaments qui vont permettre qu'ils
n'étoufferont pas. à moins d'avoir un cancer de la gorge
avec une tumeur qui les étouffe, et, à ce moment-là,
peut-être que la sédation pourrait être une façon de faire
qu'ils ne s'étouffent pas. Mais les râles du mourant ou
cette sensation de manquer d'air, c'est très souffrant pour
les familles qui assistent. Mais, nous, on sait très bien
qu'on a de la médication qui va faire qu'on va assécher les
poumons avec la scopolamine, ou l'atropine, ou peu importe,
et qui va faire en sorte qu'il n'y aura pas de râle.
|
094 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): For
example, for
anxiety about
choking, it's part
of anxiety,
it's part of what
patients tell us,
but we have drugs
that will allow them
n do not
choke.
Unless you have a
throat cancer with
a tumor that stifles,
and at that time,
maybe that sedation
might be a way to do
that they do not
suffocate. But
the groans of the
dying or the feeling of
running out of air, it is very
painful for the
families who attend.
But we,
we know very well
that we have the medication
that will do that
will dry the lungs
with scopolamine
or atropine,
or whatever, and will
ensure that there
will not
rattle.
|
Mais les soins palliatifs ne sont pas égaux pour tous.
Donc, si le médecin ne prescrit pas la scopolamine, ça se
peut que vous assistiez à une mort qui vous semble
épouvantable parce que la personne a énormément de râles.
Et, comme il s'est bien hydraté jusqu'à la fin, ça mousse et
que ça lui sort par la bouche. C'est très différent d'une
mort calme, bien contrôlée, avec des médicaments qui vont
assécher ses sécrétions et qui ne donneront pas de problèmes
à respirer.
|
095 |
But palliative
care is not equal
for all. So if
the doctor does not
prescribe scopolamine, it
is possible that
attending a death
that looks terrible
because the person
has a lot of groans.
And, as
it is well hydrated
until the end, it
foam and
it comes out of his
mouth. This is
very different from a
dead calm, well controlled
with medication that
will dry up
secretions and
will not give trouble breathing.
|
Mais il y a autant de façons de mourir qu'il y a de
personnes qui meurent, et il y a autant de peurs face à
mourir... Les peurs sont exprimées différemment : il y a des
gens qui vont avoir peur de mourir étouffés...
|
096 |
But there are so many
ways to die as there
are people dying,
and there is much
fear face
to die ...
Fears are expressed
differently:
there are people who
are afraid of
death by suffocation
...
|
Le Président (M. Bergman) : En conclusion,
s'il vous plaît.
|
097 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude): ...d'autres qui
vont avoir peur de mourir dans d'autres conditions. Et, si
vous suggérez éventuellement l'euthanasie comme une
possibilité, il y en a, parce qu'ils ont peur, qui vont être
tentés de la prendre, alors que, si on leur avait donné le
support ou la médication adéquate...
|
098 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude)
... others
will be afraid of
dying in other
conditions. And, if you
possibly suggest
euthanasia as a
possibility, there are,
because they are afraid,
who will be tempted
to take it, as
if they were given
adequate support
or medication
...
|
Nous, on croit qu'il y a d'autres choses à proposer avant
d'en arriver à proposer ça. Et on décode plus dans : Je ne
veux pas souffrir ou je veux... ça, on le décode très
facilement. Mais, quand on les conforte dans le fait qu'on
va les soulager, ils ne disent plus qu'ils veulent mourir.
|
099 |
We believe
that there
are other things
to offer before we
get to offer
it. And decoding
in more
I do not want to
suffer and I
want ... that
it decodes
easily. But
when one reinforces
the fact that we will
relieve them, they do not
say they want to die.
|
Donc, c'est un peu... Je suis un peu ambivalente face à
votre question parce que, oui, il faut répondre à leurs
besoins, oui, il faut les rassurer, oui, il faut être à
leurs côtés, mais, si on propose trop tôt l'euthanasie,
nous, on croit que ça devient une option facile. Et on vit
dans une société où on a tout de suite tout ce qu'on veut
tout le temps.
|
100 |
So it's a little ...
I'm a little
ambivalent about your question
because, yes, we must
meet their needs,
yes, we must reassure
them, yes,
you have to be with
them, but
if they offer too
early euthanasia, we
we believe that it
becomes an easy
option. And we
live in a society where
we immediately
everything you want
all the time.
|
Le Président (M. Bergman) : Alors, ceci met
fin au bloc du gouvernement.
|
101 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Les gens n'ont pas
l'habitude de souffrir. Pardon? Je m'excuse.
|
102 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
People do not usually
suffer. Pardon?
I apologize.
|
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
bloc du gouvernement. Pour le bloc de l'opposition
officielle, le deuxième bloc, Mme la députée de Gatineau. M.
le député de Jean-Talon.
|
103 |
|
M. Bolduc (Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. C'est très philosophique. Et puis
c'est comme vous disiez. Vous, vous donnez des exemples par
: Si on leur laisse le temps, ils vont peut-être décider...
ils vont décider de continuer de vivre; mais, prenez
n'importe quelle situation, vous pouvez toujours trouver des
cas qui sont reliés à cette situation. Puis c'est ça qui est
difficile dans cette commission : c'est que les gens,
lorsqu'ils ont une position, ils viennent défendre leur
position en donnant des exemples très pratiques, qui sont
vrais, mais, pour chacun de ces cas, on pourrait faire un
film avec une conclusion qui est différente. Et c'est ce
qu'on vit dans nos pratiques. Puis, à la fin, il y a des
choix qui... il y a des gens qui veulent avoir le choix, qui
ne reculeront pas et qui ne comprennent pas ce principe de
l'autonomie, que c'est leur vie, pourquoi on leur refuse.
Et, ça, nous en avons, de ces cas-là.
|
104 |
Mr. Bolduc (Jean-Talon):
Thank you, Mr.
President. It's very
philosophical.
And then it's like
you said.
You, you give
specific examples: If you
give them time,
maybe they will
decide ...
they will decide to continue living,
but take any
situation, you can still
find cases that are related to
this situation.
Then
that is what is difficult in this commission: that
people, when they have a position they are defending their
position by giving very practical examples, which are true, but
for each of these cases, could make a movie with a conclusion
that is different. And that's what we saw in our practices. Then
at the end, there are choices that ... there are people who want
to have the choice that will not back down and do not understand
the principle of autonomy, it is their life, why
they are denied. And that, we, in
these cases.
|
L'objectif de la loi, c'est d'être capable de dire sur
quelles valeurs on se base. Mais là, quand les gens
viennent, il y en a qui disent : La valeur, c'est la vie,
c'est un incontournable. Ça dépend comment vous avez été
élevé. Ça dépend de vos valeurs profondes. Puis il y a des
endroits dans certaines civilisations où la vie, ce n'est
pas la finalité. Il y a d'autres valeurs autres. Puis il y
en a d'autres qui vont dire : C'est l'autonomie, c'est moi
qui décide.
|
105 |
The purpose of the
law is to be
able to say what values
it is based.
But then,
when people come, there
are some who say:
The value that's life,
it is a must.
It depends on how
you were raised.
It depends on your
core values. Then
there are places in
some cultures where
life is not
the purpose.
There are other
values other.
Then there are others
who will say: This is the
battery life, I
decide.
|
Vous avez dit quelque chose qui est vrai au début : on
finit tous par mourir. Mais le chemin peut être différent.
Et ce que je me rends compte ici, c'est qu'il y en a qui
veulent qu'on prenne leur chemin à eux autres, mais il y en
a, des personnes, qui nous disent : Le chemin, ce n'est pas
lui que je veux, c'est un autre. Et nous avons des patients
qui veulent avoir le choix. Nous avons des patients qui ne
veulent pas vraiment avoir le choix parce qu'ils sont contre
le principe. Et nous avons des professionnels qui disent :
Moi, je ne le ferai jamais; nous avons d'autres
professionnels qui sont prêts à le faire.
|
106 |
You said something
that is true at the beginning:
we all eventually
die. But the
path may be different. And
what I realize
here is that there
are those who want us
to take them
on their way to
others, but there is,
people who
say: The path
is not not
that I want is
another.
And we have patients
who want to have a
choice. We have patients
who do not really
want to have the choice because they
are against
the idea. We
have professionals who say
I never will,
we have professionals who
are willing to do.
|
Maintenant, c'est quoi, la combinaison pour respecter, si
possible, l'avis de chacun, en assumant... Moi, je pars avec
le principe que... Il y en a qui disent : La vie, c'est Dieu
qui va décider de nous l'enlever. Mais ce n'est pas tout le
monde qui pense comme ça; il faut être capable de respecter
les gens qui ne croient pas là-dedans puis que ça fait
partie de notre société. D'ailleurs, on est une société
pluraliste, dans laquelle on peut trouver plusieurs
opinions, et il faut répondre à ces gens-là.
|
107 |
Now,
what's the combination
to meet, if possible,
everyone's opinion, assuming
... I'm
going with the
assumption that ...
There are those who
say: Life is God
who will decide away
from us. But
not everyone
thinks like that, he
must be able to meet
people who do not
believe in it
then it's part
of our society. Moreover, there
is a pluralistic
society in which one can find several
opinions, and
must respond to
these people.
|
Je pense, quand on arrive à notre fin de vie, il y a un
principe... puis tout le monde en a vu, moi, j'ai vu des
patients qui sont venus témoigner, ils ne voudraient pas que
leur mère soit morte comme elle est morte. C'est un choix.
Puis il y en a qui disent : Moi, je ne veux pas mourir comme
ça. C'est son choix personnel. Il ne l'applique pas à sa
mère, il se l'applique à lui-même ou à elle-même. Ça fait
que c'est des décisions qui doivent être faites.
|
108 |
I think when we get
to the end of our
life,
there is a principle
... then everyone
has seen, I
have seen patients
who testified they did not
want their mother
died as she
died. It is a choice.
Then there are those
who say: I do
not want to die like
that. This is his
personal choice. It
does not apply
to his mother, he
applied to himself
or herself.
That fact that it is
the decisions that must
be made.
|
La loi comme elle est faite actuellement a besoin d'être
améliorée puis il y a des contraintes. Il peut y avoir la
contrainte de l'applicabilité dans le cours de l'objection
de conscience, puis à cause du choix du patient, puis à
cause de toutes les craintes qui peuvent être amenées, mais,
à la fin, on n'aura pas le choix, il va falloir qu'on prenne
une décision : on y va dans ce sens-là ou on n'y va pas puis
comment on va l'appliquer.
|
109 |
The law as it is
currently done
needs to be improved
and there is
stress.
There may stress
the applicability in
the course of conscientious objection,
and because of
patient choice and
because of all the
fears that may
be brought, but in
the end, we will
no choice, we will
have to make a decision:
we go in
that direction or
is not going
then how it will be
applied.
|
Ce que je trouve un petit peu difficile, là, c'est : à la
fin, comment on va faire pour appliquer cette loi-là de
façon pratique? Exemple, puis ça va être ma question, si on
arrive puis la loi passe, vous allez avoir des patients qui
vont arriver en fin de vie, soins palliatifs, vous autres,
vous dites : Nous autres, on n'est pas d'accord pour... à
cause de l'intention de poser le geste. Comment vous allez
réagir face à ça? Parce que, ça, ça va être la difficulté
qu'on va avoir dans l'applicabilité.
|
110 |
What I find a little
difficult, there it
is: In
the end, how
are we going to apply
that law in a
practical way? Example,
then it's going to
be my question,
if we can then
pass the law,
you have patients
who will reach the
end of life, palliative
care, you people
say: We,
we do not agree
for ...
because of the
intention to take the action.
How you
react to that?
Because that, it
will be
that we will have
difficulty in
applicability.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
111 |
|
13 h (version non révisée)
|
112 |
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
113 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : C'est, à mon avis,
tout le support psychologique que vous pouvez donner à cette
personne-là, puis tout en respectant ses choix. Donc, à leur
domicile, des fois, ils nous disent : Je veux mourir, je
veux mourir, je veux mourir, ils ont... comme je disais tout à
l'heure, ils ont toute la médication pour le faire s'ils
voulaient, ils ne le font pas. Donc, ça va devenir... si ça
devient légal, c'est sûr que ça ne sera pas aux infirmières
- nous, on est des infirmières - donc que ce ne sera pas à
nous de l'injecter. Et, si le médecin traitant, avec son
patient, décide qu'il le fait, il le fera pour le patient.
On ne se battra contre lui, on ne se battra contre ses
valeurs. Mais nous, en termes d'organisation, on doit se
positionner, et c'est sûr qu'on n'en fera pas la promotion
puisque depuis qu'on existe on fait la promotion des soins
de confort aux gens, des mourants, et on travaille très fort
pour combler tous leurs besoins et qu'ils soient bien
entendus et bien écoutés. Donc, évidemment, on les écoute
quand ils nous disent : Je veux mourir pareil, puis... mais,
je vous dis, c'est une minorité de nos clients.
|
114 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): This is,
in my opinion, all
the psychological support
you can give to
that person, and
while respecting
their choices. So,
at home, sometimes
they say:
I want to die,
I die, I
want to die, they ...
like I said earlier,
they have all the
medication to do
if they wanted to,
they do not.
So
it
will become ... if it
becomes legal, it is
sure that it will not be
nurses -
we're nurses
- so that
it will not be for us
to inject. And
if the doctor with
his patient,
decides he does,
he will do for the
patient. We
will not fight against
it, we will not fight
against its values.
But
we, in terms of organization, it should be positioned, and we
certainly will not do the promotion because since they are being
promoted comfort care to people dying and we work very hard to
meet all their needs and they are well heard and listened well.
So, obviously, we listen when they tell us: I want to die like
that, then ... but I tell you, it is a minority of our
customers. |
Le Président (M. Bergman) : M. le député de
Jean-Talon.
|
115 |
|
M. Bolduc (Jean-Talon) : M.
le Président. Je suis d'accord quand on me dit : C'est une
minorité, mais, si ces gens-là font ce choix-là, comment on
va faire pour organiser notre système pour être capables de
leur offrir, en tenant compte que c'est légal? D'ailleurs,
dans la loi, la plus grande difficulté qu'on va avoir, c'est
quand on va arriver par la suite... Puis je prenais l'exemple,
on avait des gens qui pratiquaient à Notre-Dame ce matin à
l'unité de soins palliatifs, eux autres, ils vont tout
simplement refuser par conviction, puis probablement même
démissionner de l'hôpital plutôt que d'avoir l'obligation de
faire ça, et, dans la loi, on a une obligation de faire ça.
|
116 |
Mr. Bolduc (Jean-Talon):
Mr. President.
I agree when people
say: This is a minority,
but if these people
make that choice,
how are we going to
organize our system
to be able to
offer them, taking into account
that c
'is that legal?
Moreover, in the law,
the biggest challenge
we will have is when
it will happen
later ... Then
I took the example,
there were people
who practiced at
Notre Dame this morning at
'palliative
care, they
more they will
simply refuse
conviction, and
probably even resign
from the hospital
rather than be
required to do that,
and in the law,
it has an obligation
to do that .
|
L'autre question qu'on va devoir se poser, puis elle est
probante, quand vous faites des sondages... Puis, en passant,
les premiers sondages, ça répondait beaucoup plus à la
question : Est-ce que vous êtes d'accord qu'on est contre
l'acharnement thérapeutique, est-ce que vous êtes d'accord
qu'on doit vous soulager en fin de vie? C'est normal, 90 %
des docteurs, ils sont d'accord. La vraie question, ça va
être: Oui, vous êtes d'accord pour l'aide médicale à
mourir, maintenant, si vous êtes si d'accord que ça,
êtes-vous prêts à la pratiquer? Ça va être ça, le défi.
Parce qu'il y a plusieurs personnes qui sont tout à fait
d'accord que quelqu'un d'autre le fasse, mais il y en a
combien qui vont être d'accord pour le faire? Ça, ça va
être, peut-être, la question qu'un sondage devrait être fait
par un journal de façon un peu plus scientifique, là, pour
voir le nombre de personnes puis, si possible, qu'ils
donnent leur nom, parce qu'on va avoir besoin d'eux autres
après, ça va être...
|
117 |
The other question that
will have to ask,
then it is
evidence, when you do
surveys ...
Then, from
the first survey,
it responded
much more to the question:
Do you agree
that one is
against aggressive
therapy, do
you agree that we
must relieve you
in later life?
This is normal, 90% of
doctors, they agree.
The real question, it will be:
Yes,
you agree to
the medical
assistance to die now, if
you agree that
if that,
are you ready to
practice? It's going to be
the challenge.
Because there are
several people who
all agree that
someone else does,
but there is
how that will
be willing to do?
That's going to be, perhaps, the
question that a survey
should be done by a
newspaper in a little
more scientific,
then, to see the
number of people and,
if possible, give their
name, because we will
need them after
other, it'll be ...
|
Puis là on va tomber dans l'applicabilité d'une loi, que
je ne vous dis pas qu'il ne faut pas la passer quand même,
mais, si on n'y pense pas aujourd'hui, comment on va la
travailler après? Parce qu'il y a trois éléments : tu as un
droit du patient, tu as une obligation de l'établissement
puis tu peux également avoir ton objection de conscience. Je
ne le sais pas, mais il va falloir qu'on se découvre des
mécanismes, de façon transitoire, sur quelques années, ça ne
se fera pas du jour au lendemain, mais on ne pourra pas
répondre à tous les droits, d'où l'obligation aussi d'être
capables de soulager puis d'aider ces gens-là.
|
118 |
And then we will
fall into the
applicability of legislation,
I'm not saying
you should not
pass it anyway, but
if we do not think
about it now,
how are we going to
work after ?
Because there are
three elements: you have a
right of the patient, you have
an obligation to the
institution and then
you can also
have your conscientious objection.
I do not know, but
we will have to be
discovered mechanisms,
transiently,
in a few years,
it will not happen
overnight,
but we can not
respond to all the
rights, where
obligation as
to be able to relieve
and help
these people.
|
Ça fait que moi, Mme la ministre, on va avoir beaucoup de
travail à faire là-dessus parce que les gens sont arrivés...
Puis l'autre élément que je voudrais mettre en pratique,
l'idéalisme puis le pragmatisme. Tu sais, dans un monde
idéal, il n'y en aurait pas, de problèmes, mais, dans un
monde réel, c'est une loi qui va être très difficile à
appliquer pour tout le monde, partout au Québec. Par contre,
si on passe la loi, il va falloir qu'on travaille ensemble
pour le faire, dont, entre autres, on va avoir besoin des
collaborations même de ceux qui n'y croient pas, non pas un
refus, de dire : On va continuer à le faire, mais comment on
va faire un mécanisme de référence, possiblement, au niveau
des établissements, qu'est-ce qui est possible à faire?
D'où, je pense, à la fin, je ne suis pas certain qu'on va
être capables de garder dans la loi... peut-être qu'on va être
capables de le garder, mais il va falloir qu'on... avoir un
mécanisme transitoire pour dire : On ne pourra pas appliquer
ça demain matin, là, ça va nous prendre quelques années
avant de mettre le système en place, en espérant, si la loi
passe, qu'il y a des professionnels qui vont y croire assez
par conviction pour dire : Moi, je vais être prêt à aider
les patients dans les situations qu'ils le demandent. Vos
commentaires.
|
119 |
It's me,
Madam Minister, we will have
a lot of work to do
on it because people
came ...
Then the other thing
I want to practice,
idealism and
pragmatism. You know,
in an ideal world, there
would have not
problems,
but in the real world,
it is a law that will
be very difficult to
apply to
everyone, everywhere
in Quebec.
By cons,
if we pass the law, we will have to work together
to do so, including, among others, we will need the
collaboration even of those who do not believe, not
a refusal, saying: we will continue to do,
but how we will make a referral mechanism,
possibly at the institutional level, what can be
done?
Hence, I
think, in the end, I'm not sure we'll be
able to keep the law ... maybe we'll be able to keep it,
but we will have to have ... a transitional mechanism to say: we
can not apply it in the morning, then it'll take us
a few years before putting the system in place, hoping, if
the bill passes, that there are
professionals who will believe enough conviction to say,
'I'll be ready to help people in situations that require
it. Your comments. |
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
120 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : C'est sûr, j'ai
beaucoup de professionnels qui m'ont dit : Si les soins
palliatifs deviennent l'aide à l'accessibilité à
l'euthanasie, je n'en ferai plus, je l'ai entendu. J'ai
entendu des gens du public qui m'ont dit... Comme je vous
donnais l'exemple de cette famille qui demandait
l'euthanasie pour leur mère parce qu'ils ne pouvaient pas
croire qu'on pouvait mourir de cette façon-là - et ils n'en
avaient pas déjà vu beaucoup mourir parce que je peux vous
dire que cette dame-là était confortable et mourait
paisiblement, mais l'idée de voir mourir sa mère est atroce,
même si ça se passe dans de bonnes circonstances - et qui
clamait que je veux fasse la fameuse injection, parce que
vous, vous la faites bien, la fameuse injection. Et, quand
je disais : Quelle injection? Bien, l'injection qui va
finir... que faire que ma... Bien, j'ai dit : Faites-la,
l'injection, et j'avais la seringue de morphine dans les
mains et ça n'allait pas causer la mort de personne. Et là
elle était tout outrée, en me disant : Mais vous n'allez
quand même pas me demander de tuer ma mère? Vous êtes payée
pour ça, vous.
|
121 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
Sure, I have a lot
of professionals who
told me: If
palliative care
becomes using
accessibility to euthanasia,
I will not, I
heard it. I heard
people in the audience
who told me ...
As I gave
you the example of
the family who asked
for euthanasia
because their mother
could not believe we
could die this
way - and they
had not seen many
die
because
I can tell you that that lady was comfortable and died
peacefully, but the idea of seeing his mother die is atrocious,
even if it happens in the right circumstances - and claimed that
I want to do the famous injection because you, you do well, the
famous injection. And when I said: What injection?
Well, the injection that will end ... that make my ... Well, I
said: Let her, injection, and I had
the morphine syringe in his hands and it would not cause death
person. And there it was just outraged,
saying: But you're not going to even ask me to kill my
mother? You paid for it, you.
|
Donc, il y a une marge entre le vouloir "at large" et
l'exécuter. C'est comme la peine de mort, il y a des gens
qui peuvent être pour, mais qui ne seraient certainement pas
le bourreau qui ferait l'injection léthale. Donc, nous,
c'est notre position aussi, c'est... L'idée de ne pas
prolonger les souffrances, on est en accord, l'idée de
pousser la seringue qui cause la mort, c'est un autre débat.
|
122 |
So there is
a difference between
wanting to "at large"
and run it. It's like
the death penalty, there
are people who may be
in, but
that would certainly
not be the executioner
would be the lethal
injection. So we,
that is our position
also ... The idea
is not to
prolong the suffering, we
agree, the idea of
pushing the syringe
that causes death,
that is another debate.
|
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
bloc du premier groupe d'opposition. Pour le deuxième groupe
d'opposition, Mme la députée de Groulx.
|
123 |
|
Mme Daneault : Merci, M. le
Président. Merci de votre présence. Merci aussi de votre
mémoire, et je pense qu'on peut vous féliciter de votre
excellent travail et peut-être s'inspirer, dans plusieurs
régions du Québec, sur votre travail.
|
124 |
Ms. Daneault:
Thank you, Mr.
President. Thank you
for your presence.
Also thank you
for your
presentation, and
I think we can
congratulate you on your excellent work
and perhaps draw
in several regions of
Quebec, on your work.
|
Ce que je comprends de votre position, c'est que
finalement on voudrait, dans un système idéal, que tout le
monde ait accès à des soins palliatifs.
|
125 |
I understand your
position is that
eventually we would
like in an
ideal system, that everyone
has access to
palliative care.
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : ...palliatifs,
excellents soins palliatifs.
|
126 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude): ...
hospice,
excellent palliative care.
|
Mme Daneault : C'est ça, ces soins
de grande qualité...
|
127 |
Ms. Daneault:
That's right, these
high quality care ...
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Qualité.
|
128 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
Quality.
|
Mme Daneault : ...mais des soins
palliatifs...
|
129 |
Ms. Daneault
... but
palliative care ...
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Uniformisés.
|
130 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
standardized.
|
Mme Daneault : ...uniformisés et
d'excellente qualité. Mais je veux vous amener un petit peu
plus loin. à partir du moment où on dit que, oui, bon, un
individu a eu droit à des soins palliatifs d'excellente
qualité... Puis, quand je regarde dans votre mémoire, et on
se retrouve avec Louis, dans la trentaine, qui a un cancer
en phase terminale, qui a une agonie lente, qui accepte son
décès, qui est calme, qui est prêt à mourir, mais la mort ne
vient pas... Et c'est souvent le cas chez les jeunes, les
plus jeunes, vous le savez comme moi, parce que le coeur,
les fonctions vitales sont encore en santé et en forme, ce
qui fait qu'on prolonge la phase terminale parce que les
organes vitaux sont encore en forme. Alors, on se retrouve
dans une situation où Louis, à chaque matin, se réveille
puis est déçu d'être encore vivant, et là, ce qu'on lui
offre actuellement, c'est une sédation terminale qui va
l'amener dans un coma qui peut durer et qui peut se
prolonger, parce que, comme il est jeune, on le sait, et que
ses organes vitaux sont quand même en bon état, on peut se
retrouver dans un coma dans un soin qui est de longue durée
puis qui peut être très pénible aussi pour lui et sa
famille, alors que dans le projet de loi actuel on pourrait
lui offrir aussi de dire : Bon, bien, on pourrait te donner
l'aide médicale à mourir et arrêter tes souffrances à partir
de maintenant, plutôt que de le plonger dans un coma qui
risque de durer on ne sait pas combien de temps.
|
131 |
Ms. Daneault
... standardized and
high quality.
But I want to get you
a little further.
From the moment you
said,
yes, well, an individual
was entitled to palliative care
of excellent quality
... Then when
I look in your
memory, and
you end up with Louis,
in his thirties, who
has terminal cancer,
which has a slow death,
who accepts his
death, which is quiet,
which is ready to die,
but death
does not come ...And
it is often the case with young, younger, you know
like me, because the heart, vital functions are
still healthy and fit, so that you prolong the terminal because
vital organs are still in shape. So we find ourselves in a
situation where Louis, every morning, wakes
and is disappointed to be alive, and then what it
currently offers is a terminal sedation that will lead to a coma
that can last and can continue, because, as he is young,
you know,
and his vital
organs are still in good condition, can be found in a coma in a
treatment that is long lasting and can be very painful for him
and also his family, while in the current bill could offer him
as saying: Okay, well, we could give you medical to
die and stop your suffering from now, rather than
using the plunge into a coma which may last no one knows how
long. |
Le Président (M. Bergman) : Mme Mainville.
|
132 |
|
Mme Mainville (Marie-Claude) : Ce ne serait pas
proposé s'il lui restait plusieurs semaines. Si mon M. Louis
a 30 ans, est capable de parler, et qu'il trouve ça long, et
qu'il est très faible, mais qu'il mange son steak à tous les
soirs, il est évident qu'on ne lui proposera pas tout de
suite l'aide de la sédation terminale. Donc, c'est vraiment
proposé en fin de vie. Mais ce qu'il va être très important
de faire avec Louis, c'est d'écouter sa détresse, de
s'asseoir avec lui puis d'en parler. Parce que beaucoup de
gens, quand on arrive à ce point-là, ils trouvent ça
tellement insupportable de voir ce jeune homme là mourir,
qui attend la mort, que leur détresse est tellement grande
qu'ils fuient. Donc, cette personne-là se retrouve très
souvent très seule et personne pour répondre à son besoin.
Et c'est là où, des fois, justement, nous, on aurait peur
que, si Louis n'était pas tout à fait rendu en fin de vie,
on ne prenne pas le temps d'écouter sa détresse et qu'on
aille trop vite vers l'injection. Je ne sais pas si ça
répond à votre question.
|
133 |
Ms. Mainville
(Marie-Claude):
It would not be
proposed if he
remained several weeks.
If my Louis
was 30
years old, able to
speak, and that
it is
long, and
it is very weak, but
he eats his steak
every night,
it is clear that it
does not
propose immediately
using terminal
sedation. So
it really is proposed
at the end of life.
But it
will be very important
to do with Louis,
is to listen to his
distress, to sit
with him and
talk about it.
Because
many people, when you get to that point, they find it
so unbearable to see this young man died there, waiting
death, their distress is so great that they flee.
So this person is very often very lonely and nobody to meet his
needs. And this is where, sometimes, indeed,
we would have fear that if Louis had not quite made the end of
life, we do not take the time to listen to his
distress and we go too quickly to the injection. I do not know
if that answers your question.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée
de Groulx.
|
134 |
|
Mme Daneault : Mais, moi, je vais un
petit peu plus loin dans son état, dans le sens où, quand
Louis n'est pas soulagé de ses douleurs, de sa souffrance,
mais qu'il n'est pas capable de manger non plus... Parce
qu'on le sait, en phase terminale, l'appétit s'en va, et,
bon, même s'hydrater, se nourrir... Mais, à partir du moment
où il est dans un état où on n'arrive plus à soulager ses
souffrances, qu'il n'arrive plus non plus à manger et à
s'hydrater, mais qu'il a 30 ans, 35 ans, on sait que, bon,
l'offre qu'on va lui faire, c'est de le sédationner
davantage pour qu'il atteigne finalement un... qu'il ne
sente plus ses souffrances, et souvent, bon, il est en coma.
Mais on ne sait pas d'avance combien de temps va durer ce
coma-là. Est-ce qu'il va durer deux jours, trois jours, une
semaine? Puis, plus il est jeune, plus il y a un risque que
ça se prolonge. Et là, mon questionnement : Est-ce qu'à ce
moment-là il n'est pas en mesure d'accepter de faire le
choix de dire : Non, moi, je ne veux pas que vous me
plongiez dans un coma qui aura une durée x, je voudrais
mettre un terme aujourd'hui à ces souffrances-là, en
connaissance de cause et tout ça? Et c'est un petit peu
l'option qu'on offre à ce minime pourcentage de patients là
qui arrivent en fin de vie et qui demande à
soulager les souffrances, mais à ne pas les soulager dans un
coma qui se prolonge d'une durée que personne ne connaît
d'avance. Alors, c'est la question qu'on se pose, en fait,
quand on est... on offre cette option-là à ces patients-là.
|
135 |
Ms. Daneault:
But, I'm a little
further in his state,
in the sense that,
when Louis
is not relieved
of his pain,
his suffering, but
he is not
able to eat non-more
... Because we
know, the terminally ill,
the appetite goes,
and, well, even
hydrate, nourish
... But from
the moment he is in a
state where it
can no longer relieve
his sufferings, that
never happens either
to eat and hydrate,
but he
is 30 years old,
35 years old we know
that, well, we will
supply it
to do is to
sédationner more
for it
finally reaches a ... he no longer feels his suffering,
and often, well, he is in a coma. But
we do not know in advance how long it will last coma there. Is
it going to last two days, three days, a week? Then,
the more younger, there is a risk that it extends.
And, my question: Is it at this time it is not able
to accept the choice to say:No,
I do not want you dive me in a coma that will last x, I would
put an end to this suffering now there, knowingly and
everything? And
it is a little option that offers the small percentage of
patients who arrive here at the end of life and demand to
alleviate the suffering, but not to relieve in a coma that
extends a time that nobody knows in advance. So this is the
question that arises, in fact, when we are ... we offer that
option in these patients there.
|
Le Président (M. Bergman) : Il reste du
temps pour une très courte réponse. Dr Laplante.
|
136 |
|
M. Laplante (Michael) : C'est dans ce cas ou cette
situation où il faut faire aussi une distinction entre le
suicide assisté et l'euthanasie. Il y a une distinction.
Pour ce monsieur, la sédation palliative n'est pas
appropriée, parce que la mort n'est pas imminente dans son
cas apparemment. Si oui, alors, et le projet de loi n'aborde
pas cette très délicate question de suicide assisté, mais je
pense qu'il faut voir que ça, c'est aussi une option où le
patient, qui est conscient, qui est apte à faire ses
décisions lui-même, peut avoir peut-être cette option.
|
137 |
Mr. Laplante
(Michael):
In this case
the situation where
he must also
make a distinction
between assisted
suicide and euthanasia.
There is a
distinction. To
this gentleman,
palliative sedation
is not appropriate,
because death is not imminent
in his case
apparently. If so, then,
and the bill
does not address this
very difficult issue of
assisted suicide, but
I think we should see
that it is also
an option where the
patient is conscious,
capable to make
decisions himself,
may perhaps this
option.
|
Le Président (M. Bergman) : Dr Laplante,
Mme Mainville, merci pour votre présentation, merci d'être
ici avec nous aujourd'hui. Et collègues, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures aujourd'hui. Merci
beaucoup.
|
138 |
The Chairman (Mr.
Bergman):
Dr. Laplante,
Ms. Mainville,
thank you for your
presentation, thank you
for being here with
us today. And
gentlemen, the Committee adjourned
until 3:00 p.m.
today. Thank you
very much.
|
(Suspension de la séance à 13 h 11)
|
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