Unrevised French versions of the presentations at the hearings are
available on the National Assembly website. It takes the Assembly two
to four months to produce a final French text.
The same translation block numbers (T#) are used in both the Focus and
Full Parallel Transcriptions.
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T#
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Caution: raw machine translation
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(version non révisée)
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Unrevised version
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(Reprise à 16 h 03)
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Le Président (M. Bergman) : à l'ordre, s'il
vous plaît! à l'ordre, s'il vous plaît! Alors, nous recevons
maintenant l'Assemblée des évêques catholiques du Québec et je
souhaite la bienvenue à Mgr Noël Simard et Mgr Pierre
Morissette. Alors, bienvenue. Vous avez 15 minutes pour faire
votre présentation, suivie d'un échange avec les membres de la
commission.
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001 |
The
Chairman (Mr. Bergman):
Order, please!
Order, please!
So now we
get the Assembly of
Quebec Catholic Bishops and I
welcome Bishop
Noel Simard and Bishop
Pierre Morissette.
So welcome. You
have 15 minutes to make your
presentation, followed by a
discussion with the members of the
commission.
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Si vous pouvez nous donner vos noms et vos titres et procédez
avec votre présentation.
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002 |
If
you can give us your names
and titles and proceed
with your presentation.
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M. Morissette (Pierre) : Alors, mon nom est Pierre
Morissette. Je suis évêque de Saint-Jérôme et président d'un
conseil, qu'on appelle le Conseil église et Société, qui est un
des conseils de l'Assemblée des évêques du Québec, qui s'occupe
des questions sociales tout particulièrement. Mon collègue, Noël
Simard, est évêque de Valleyfield. Il est docteur en morale et
il a beaucoup travaillé en bioéthique et c'est lui qui va faire
la présentation au nom de l'Assemblée des évêques.
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003 |
Mr.
Morissette (Pierre): So, my name is
Pierre Morissette.
I am Bishop of
Saint-Jérôme and
chairperson of the board, called the
Church and Society
Council, which is
one of the tips of the
Assembly of Quebec Bishops,
which deals with social
issues in particular.
My colleague, Noël Simard,
is Bishop of
Valleyfield. He
has a doctorate in moral and
it worked great in bioethics
and it is he who will
make the presentation on behalf
of the Assembly of Bishops.
|
Nous allons aborder, je dirais, davantage des questions de
sens que des questions de droit précis, mais nous aurons, bien
sûr, quelques points sur le projet tel qu'il est. Alors, je
laisse la parole à Mgr Simard.
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004 |
We will
address, I would say,
more questions of meaning
that issues specific
law, but we will,
of course, a few
points on the project
as it is. So I defer
to Bishop Simard.
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Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard
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005 |
|
M. Simard (Noël): Merci beaucoup et bonjour.
Comme mon collègue vient de vous le dire, nous vous remercions
pour nous donner l'occasion de faire entendre notre point de vue
sur un sujet de cette grande importance.
|
006 |
Mr.
Simard (Noël): Thank you very
much and good afternoon.
As my colleague has told you,
we thank you for giving us
the opportunity to
hear our views on
this important
subject.
|
La maladie, la souffrance et la mort sont d'exigeantes
réalités de notre commune humanité. Elle s'inscrit dans le
déroulement normal de chaque vie humaine et suscite des
questions incontournables et profondes, comme celles de leur
raison d'être et du pourquoi de la vie. On est tous et toutes
confrontés à ces grandes réalités, que ce soit dans nos
familles, dans nos relations personnelles ou dans nos
occupations professionnelles.
|
007 |
Illness, suffering and death
are demanding
realities of our common
humanity. It is part of
the normal course of every
human life and raises
profound and essential
questions, such as
their purpose
and why
of life. We all
face and all
these great realities,
whether in our families,
in our personal relationships
and in our professional work.
|
Pour notre part, notre
ministère pastoral nous appelle souvent à accompagner les
personnes mourantes, à les aider dans leur décision et aussi... à
apporter aussi de l'aide et du réconfort à leurs proches. Mgr
Morissette a une longue expérience pastorale puisqu'il est
prêtre depuis 45 ans et évêque depuis 26 ans. Pour ma part, je
suis prêtre depuis 41 ans et évêque depuis cinq ans, mais j'ai
travaillé dans des hôpitaux comme étudiant et j'ai fondé, avec
l'aide d'un groupe formidable de bénévoles, une maison d'accueil
et d'hébergement pour les personnes qui mouraient du sida dans
la région de Sudbury. Parce que la trithérapie a donné une
espérance de vie plus longue aux personnes vivant avec le sida,
cette maison est devenue une très belle maison de soins
palliatifs ouverte à toute personne dans la phase terminale de
leur maladie.
|
008 |
For our part, our pastoral
ministry often calls
us to accompany the
dying, to assist them in
their decision and also ...
also bring
aid and comfort to their
loved ones. Bishop Morissette
has extensive pastoral
experience as a priest
for 45 years and a bishop
for 26 years. For my part,
I am a priest for 41 years
and a bishop for five years,
but I have worked in hospitals
as a student and I founded,
with the help of a great
group of volunteers, foster
homes and accommodation for
people who died
of AIDS in the Sudbury area.
Because HAART
has given a
longer life expectancy
for people living with AIDS,
this house has become a
beautiful hospice open
to anyone in the terminal phase
of their illness.
|
Nous comprenons que notre société veuille chercher des
réponses aux questions cruciales de la souffrance et de la mort
et leur apporter des remèdes ou des solutions qui cherchent à la
fois le bien de la personne mourante, et aussi, celui de la
collectivité. L'église ne considère pas la souffrance comme un
bien en soi. Elle nous rappelle constamment que nous avons tous
le devoir de faire tout en notre pouvoir pour l'enlever et, à
défaut, l'atténuer. Et dans la ligne de l'évangile du Christ
compatissant, les chrétiens, chrétiennes ont toujours cherché à
soulager la souffrance et à soutenir les personnes qui
souffrent, qui se sentent seules, démunies, diminuées,
accablées, angoissées, abandonnées.
|
009 |
We
understand that our company
wants to seek answers to the
crucial questions of
suffering and death
and provide remedies
or solutions that seek both
the good of the dying person,
and also
that of the community.
The church does not consider
suffering as a good in itself.
It constantly reminds us that
we all have a duty to
do everything in our power to
remove and, failing that,
to mitigate it. And
in line with the gospel of
Christ compassionate
Christians, Christians have always
sought to relieve suffering and
to support those
who suffer, who are lonely,
poor, less,
overwhelmed, anxious,
abandoned.
|
Et là je fais référence à la parabole du bon Samaritain, là,
qui met en scène un homme volé et blessé par des brigands,
gisant sur la route. C'est un étranger qui, ému, se laisse
toucher par le sort de cet homme et qui vient à son aide. Les
disciples de Jésus ont toujours accueilli cette parabole comme
une invitation pressante à se faire proches des malades,
spécialement quand ils sont en fin de vie.
|
010 |
And here I am
referring to the parable of the Good
Samaritan, then
which portrays a
man robbed
and wounded by
robbers, lying on the
road. It is a
foreigner who moved,
is touched by
the fate of this man
who comes to his aid.
The disciples of
Jesus have always welcomed
this parable as
an urgent invitation
to be close to the sick,
especially when they are
dying.
|
Au Québec, au plan des services de santé, nous avons une
longue tradition hospitalière. Dès les débuts de la
Nouvelle-France, avec les exemples des Augustines hospitalières,
à Québec, et de Jeanne Mance, à Montréal, jusqu'à tout
récemment, une véritable cohorte de communautés religieuses ont
procuré des soins aux malades avec une compétence, une
générosité et une grande compassion.
|
011 |
In Quebec, in terms of
health care, we have
a long tradition of hospitality.
From the beginning of
New France,
with examples
of Augustines
hospital in Quebec
City, and Jeanne
Mance,
Montreal, until recently,
a real cohort of
religious communities
have provided care for
patients with
competence, generosity and
compassion.
|
L'église reconnaît aussi que la souffrance peut-être porteuse
de sens et d'un pouvoir de transformation, aussi bien pour la
personne qui souffre que pour celles qui l'entourent. Qui n'a
pas entendu parler parmi nous de ces réconciliations et de ces
messages laissés en toute fin de vie et qui ont marqué ceux et
celles qui en ont été l'objet? Pour leur part, les croyants et
croyantes trouvent dans leur Christ ressuscité le courage et la
force de vivre leur vie jusqu'au bout. Pour eux et pour elles,
la Lumière du Christ éclaire l'énigme de la douleur et de la
mort.
|
012 |
The
church also recognizes
that suffering can be
meaningful and a
transformative power, both for the
sufferer and for those
around him. Who has not
heard of us
these reconciliations
and those
left at the very end
of life messages
and marked
those who
were the object?
For their part, believers and
believers are
resurrected in their
courage and strength to live
their lives through
Christ. For them
and for them, the Light of
Christ, the riddles
of sorrow and death.
|
Quels sont nos motifs? Pour nous, le souci pour les personnes
souffrantes et mourantes vient d'abord de la reconnaissance de
la dignité inhérente de tout être humain, dignité qui n'est pas
altérée ou diminuée par la perte de conscience ou d'autres
capacités physiques ou intellectuelles. Cette dignité ne dépend
pas de la santé physique ou mentale, de l'autonomie, ou de
l'utilité pour la société. Elle se fonde sur la valeur
intrinsèque de chaque personne humaine.
|
013 |
What are our motives?
For us, the concern
for the suffering and
dying comes first
recognition of the
inherent dignity of every human being,
dignity is not
impaired or
diminished by the loss of consciousness
or other physical or
mental capacities.
This dignity is not
dependent on the
physical or mental health,
autonomy, or usefulness
to society. It is
based on the intrinsic value of
every human person.
|
De plus, la sollicitude pour autrui vient aussi du fait que
nous sommes des êtres de relation, capables d'aimer et de
prendre soin des autres. Nous sommes interdépendants. Nous avons
besoin des uns des autres pour traverser les moments difficiles,
spécialement à la fin de notre vie. En outre, nous avons une
responsabilité particulière pour les gens faibles et démunis,
qui espèrent trouver dans notre société cette solidarité
essentielle non seulement pour leur survie, mais pour qu'ils
puissent mener une vie digne eux aussi. Le fait de prendre soin
demande bonté, demande tendresse. Nous ne devons pas avoir peur
de la bonté, ni de la tendresse.
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014 |
In
addition, concern for others
is also the fact that
we are beings of
relationship, capable of loving
and caring for others.
We are interdependent.
We need each other
to get through difficult
times, especially at the end
of our lives. In addition, we
have a special responsibility
for the weak and poor
people, who hope
to find in our society
this essential solidarity
not only to survive,
but they can also
lead a dignified life.
Taking care
demand kindness,
tenderness request.
We must not be afraid of
kindness or
tenderness.
|
Jusqu'où doit-on aller dans les soins à offrir? Certaines
personnes pensent à l'euthanasie parce qu'elles ne veulent pas
d'acharnement thérapeutique. L'église refuse l'acharnement
thérapeutique, que ce soit à la demande du patient ou de ses
proches, ou à l'initiative du médecin. Faire vivre à tout prix
peut également s'avérer contraire à la dignité humaine et une
façon inappropriée de prendre soin.
|
015 |
How far should we go to provide care? Some people think
euthanasia because they do not want aggressive treatment. The
church refuses aggressive treatment, either at the request of
the patient or his family, or at the initiative of the
physician. To live at all costs may also be contrary to human
dignity and inappropriate way to care.
|
Quand la mort s'annonce inévitable et imminente, il
devient déraisonnable de s'obstiner à la retarder par tous les
moyens. Vient un temps où il faut céder les armes et laisser le
processus de mort suivre son cours pour qu'advienne la mort
naturelle. Il ne s'agit pas
de donner la mort, mais d'accepter de ne pouvoir l'empêcher. Il
existe, dans notre société, une grande confusion entre
l'euthanasie et le retrait des soins qui n'ont plus d'effets
bénéfiques, mais ce sont deux réalités totalement différentes,
tant au point de vue médical qu'éthique.
|
016 |
When death is clearly imminent and inevitable, it is
unreasonable to insist on the delay by any means. Comes a time when you
need to let the weapons and let the process run its course to death
qu'advienne natural death.
It is not
to kill but
to accept not being able to
prevent death.
There are, in
our society, a lot of confusion
between euthanasia and
withdrawal of care no
longer have beneficial effects,
but they are two totally
different things, both
medically and ethically.
|
Nous aussi, nous souhaitons ardemment que toute personne ait
accès à des soins de vie... en fin de vie de qualité, mais en
autant que ces soins excluent clairement l'aide médicale à
mourir, qui n'est pas un soin, et la sédation palliative
terminale. Les soins palliatifs qui ne sont pas définis dans le
projet de loi assurent aux patients le soulagement de la douleur
et le soutien social, affectif et spirituel dont ils ont besoin
pour vivre leur mort avec courage et sérénité. Il ne s'agit pas
alors d'abréger la vie, ni de la prolonger avec acharnement. Les
interventions thérapeutiques curatives sont ici remplacées par
des soins de confort dans un environnement humain et physique
respectant au mieux la dignité de la personne humaine. Misant
sur un accompagnement personnel de qualité, dans le respect de
la condition et des croyances de chacun, ils constituent une
excellente façon de prendre soin et de permettre une mort dans
la dignité.
|
017 |
We
also fervently hope
that everyone has access to health care
for life
... end of life
quality, but
as long as the care
clearly exclude medical
assistance to die, which
is not a care,
and sedation palliative
terminal.
Palliative care that are not
defined in the bill
to provide
patients the
pain and social support,
emotional and spiritual they need
to live their death
with courage and serenity.
It is not
then shorten life,
or extend
hard. Curative
therapeutic interventions are
here replaced by
comfort care in human
and physical environment that respects
the dignity of the best
human beings. Building on
a personal quality support
in respect
of the condition and
individual beliefs, they are a
great way to take care and
allow death with dignity.
|
Oui, nous savons qu'au Québec un grand nombre de malades en
phase terminale ou mourant n'ont pas accès aux soins palliatifs.
Nous sommes bien conscients que la mise en place de tels soins
et la création de maisons pour les offrir requièrent des sommes
énormes. La société y contribue déjà de façon importante par les
taxes et par des ressources... et avec des ressources privées.
Nous sommes obligés de constater que, dans les conditions
actuelles des services de santé, l'accès à l'aide médicale à
mourir et la sédation palliative terminale, ce à quoi nous nous
opposons, sera plus facile que l'accès aux soins palliatifs.
|
018 |
Yes, we know that in
Quebec many
terminally ill or dying
do not have access to
palliative care. We
are well aware that
the establishment of
such care and the
creation of homes for
offer require
huge amounts.
The company already
makes a significant contribution
through taxes and
resources ...
and private resources.
We are obliged to
note that in
the current conditions of health
services, access to
medical help to die and
terminal palliative
sedation, what
we oppose, will be easier
access to palliative
care.
|
Nous souhaitons que le gouvernement actuel, fidèle à ses
promesses, opte résolument d'investir les sommes nécessaires
pour rendre les soins palliatifs accessibles à toute la
population et pour assurer une formation adéquate aux médecins
et au personnel soignant chargés de ces soins. Et je pense
qu'ici nous saluons tout le travail du personnel soignant puis
des bénévoles dans les maisons de soins palliatifs. Ils méritent
toute notre reconnaissance.
|
019 |
We
hope that the current government,
faithful to his promises,
opts to invest
the sums necessary to make
them accessible to the entire population
of palliative care and
provide adequate training to doctors and
nursing staff responsible for
the care. And I
think here we welcome
all the work of
carers and
volunteers in hospices.
They deserve our gratitude.
|
Nous voulons souligner aussi que ce projet de loi amène une
nouvelle définition de la médecine. Pour nous, il est impensable
de considérer l'aide médicale à mourir et la sédation palliative
terminale comme des soins de fin de vie. Ce sont purement et
simplement des actes d'euthanasie qui détruisent les fondements
du vivre ensemble qui reposent, entre autres, sur l'interdit
universel de tuer que nos gouvernements ont inséré dans la
charte québécoise des droits et libertés de la personne, et dans
la Charte canadienne des droits et libertés .
|
020 |
We also want to
emphasize that this bill
brings a new
definition of medicine.
For us, it is unthinkable
to consider medical
die and
terminal palliative
sedation as
end-of-life
support. These are
simply acts of
euthanasia that destroy
the foundations of
living together based,
among other things,
prohibits universal
kill our governments
have inserted in the
Quebec Charter of
Rights and Freedoms,
and the Canadian
Charter of Rights and Freedoms.
|
Ils vont aussi à l'encontre des buts et de la mission de la
profession médicale, qui a pour but de soulager la douleur et de
soigner les malades et non de mettre fin à leur vie. Ces
pratiques vont miner la relation professionnels de la santé et
patients, qui doit en être une de confiance et d'alliance, et
non une de crainte et de méfiance.
|
021 |
ls
also run counter to
the goals and mission
of the medical profession, which
relieve pain and
heal the sick, not
to end their
life purpose.
These practices will
undermine the
relationship between health
professionals and
patients, who must be one
of trust and alliance,
and not one of
fear and mistrust.
|
Vous le savez, c'est l'un des devoirs et engagements
fondamentaux du médecin, de chercher le meilleur intérê
t et le
plus grand bien de son patient dans une attitude de respect et
de sollicitude. L'aide médicale à mourir, telle que présentée
dans le projet de loi, ne fera qu'accentuer une vision
technocentrique des soins qui oublie les facettes relationnelles
et spirituelles des soins. Comme l'écrit
si bien un spécialiste des soins palliatifs : "La fin de vie est
un temps précieux dans la vie, mais ce temps n'a de valeur que
si des soins attentifs et un entourage délicat sont
disponibles."
|
022 |
You know, this
is one of the
fundamental duties and
obligations of the
doctor, get the
best intere
t and the
greater good of his
patient in an attitude of respect
and concern. The
medical assistance to die,
as presented in the
bill, will accentuate
a technocentric vision
of care who forgets relational and spiritual aspects of care. As written
so a specialist
palliative care: "The end
of life is a precious time
in life, but
this time has no value unless
attentive care and delicate
environment are available."
|
Enfin, le projet de loi stipule à l'article 44 que la
présente loi n'a pas pour effet de limiter le droit pour un
professionnel de la santé de refuser, conformément à son code de
déontologie, de fournir des soins de fin de vie ou de collaborer
à leur fourniture en raison de ses convictions personnelles.
Dans l'éventualité que la loi soit votée, et ce qui, bien sûr,
ne rejoint pas nos désirs, il faudrait que cette possibilité
d'objection soit étendue clairement à tout le personnel soignant
et administratif des établissements de soins de santé. Il nous
apparaît primordial que ces personnes ne soient l'objet d'aucune
pression et ne subissent aucune discrimination en raison de leur
refus de collaborer à l'aide médicale à mourir. Et nous
souhaitons aussi que les membres de l'Assemblée nationale soient
dégagés de la ligne de pensée du parti et soient libres de voter
selon leur conscience.
|
023 |
Finally, the bill
stipulates in Article
44 that this
law was not to limit
the right of a health
care professional to refuse,
under its Code of
Ethics, to provide
end-of-life
or collaborate with
their supply
because of his personal beliefs.
In the event that the
law was passed,
and which,
of course, does not reach
our desires, should
that possibility
objection is clearly
extended to all the
nursing and
administrative staff of health
care facilities.
It seems to us
important that these
people are
subjected to any
pressure and are not discriminated
against because of their
refusal to cooperate
with medical
die. And we
also hope that members
of the National Assembly
are released from the
line of thought of the party and
are free to vote
their conscience.
|
En réponse aux souffrances physiques, affectives et morales
des personnes souffrant de maladies débilitantes graves, des
personnes sérieusement handicapées et des grands malades, dont
ceux en phase terminale, nous appelons tous les Québécois et
Québécoises, spécialement nos députés, à promouvoir les soins
palliatifs et à refuser l'aide médicale à mourir qui n'est pas
un soin et qui n'est rien d'autre que de l'euthanasie. Une
culture de la vie dans laquelle chaque personne se sent
responsable du bien-être des autres jusqu'à leur mort naturelle
doit inspirer davantage notre système juridique et nos services
sociaux et de santé. Le Québec a davantage besoin d'une aide aux
mourants que d'une aide à mourir. Comme l'écrit si bien le
bienheureux Jean-Paul II dans son encyclique L'évangile de la
vie : "La demande qui monte au cœur de l'être humain dans sa
suprê
me confrontation avec la souffrance et la mort,
spécialement quand il est tenté de se refermer dans le désespoir
et presque de s'y anéantir, est surtout une demande
d'accompagnement, de solidarité et de soutien dans l'épreuve.
C'est un appel à l'aide pour continuer d'espérer lorsque tous
les espoirs humains disparaissent. Le bon samaritain, en prenant
véritablement soin de son frère blessé et à moitié mort sur la
route, a fait preuve de solidarité, d'amour et de vraie
compassion. Plus une société manifeste sa sollicitude pour ses
membres les plus faibles et les plus vulnérables, plus elle
montre sa grandeur."
|
024 |
In
response to the physical,
emotional and moral people
with serious debilitating
diseases, severely disabled
and sick, including
the terminally ill, we call
on all Quebecers, especially
our members,
promote palliative care and
to refuse medical assistance
to die not
care and that
is nothing other than
euthanasia. A culture of
life in which each
person feels responsible for
the well-being of others until
their natural death
should inspire further
our legal and our
health and social services
system. Quebec
needs more assistance
to the dying as an
aid in dying. As
written so Blessed
John Paul II
in his encyclical The Gospel
of Life: "The demand
that goes to the heart of
the human being in his
Supre me
confrontation with suffering
and death, especially when
it is tried to
close and almost
in despair to
destroy it,
is primarily a support
request, solidarity
and support in the event.
This is a call for help
to keep on hoping when all
human hopes fail.
The Good Samaritan
in truly
caring for his wounded
brother and half dead
on the road, showed
solidarity, love and true
compassion. The more a
society expresses its
concern for the weakest
and most vulnerable members,
the more it shows his
greatness. "
|
Nous sommes conscients que la voie des soins palliatifs
accessibles à tous et à toutes n'est pas une solution facile. Il
y a beaucoup de travail à faire, mais c'est le chemin qui
protège et promeut le mieux la dignité de la personne humaine
exposée à ces situations limites de l'existence que sont la
maladie, la mort et la souffrance. Et c'est au cœur de ces
drames existentiels que la personne attend d'être visitée.
"J'étais malade et vous m'avez visité."
|
025 |
We recognize that the path accessible to all and to all
palliative care is not an easy solution. There is a lot of work
to do, but it is the way that best protects and promotes the
dignity of the human person exposed to the limits of existence
that are illness, death and suffering situations. And this is
the heart of the existential dramas that person waiting to be
visited. "I was sick and you visited me."
|
En terminant, nous faisons
nôtres les interrogations et les doutes exprimés il y a déjà
quelques années par le Dr David Roy, professeur d'éthique à
Montréal, expert en soins palliatifs et fondateur du premier
centre de bioéthique au Canada. Le Dr Roy disait ceci : "Ceux
qui militent en faveur d'une loi sur l'euthanasie rê
vent
désespérément d'un monde d'hôpitaux parfaits, d'infirmières et
de médecins parfaits, de familles idéales. Mais nous ne vivons
pas dans un monde idéal de soignants compétents et dévoués,
d'institutions au service de personnes et de familles aimantes.
Nous vivons dans un monde où l'argent, la rentabilité et le
pouvoir dominent." Comment croire qu'une autorisation, même
assortie de garanties, ne sera pas vouée à des détournements?
Parce que nous ne vivons pas dans un monde idéal, penser que
l'euthanasie pourrait se limiter à l'euthanasie volontaire
relève de l'illusion. Si l'euthanasie devient un jour
légalement, socialement, moralement acceptable, les pressions
que l'on mettra sur les personnes qui représentent un poids
important pour notre société pourraient bien augmenter. Les
demandes d'euthanasie pourraient
bien ne plus être du tout volontaires, mais être le résultat de
pressions de la part d'enfants ou de petits-enfants qui ne
voudraient plus avoir leurs parents ou leurs grands-parents à
charge.
|
026 |
Finally, we endorse
the questions and
doubts there
is a few years by Dr.
David Roy,
professor of ethics at
Montreal,
palliative care
expert and founder of the
first center for
bioethics Canada.
Dr. Roy
said: "Those who
argue in favor of a
law on euthanasia rê
wind desperately
a perfect,
perfect nurses and
doctors hospitals,
ideal families
worldwide. But
we do not live in an ideal world
of skilled and
dedicated carers,
institutions serving people
and loving families.
We live in a world
where money, efficiency
and power dominate.
"How can we believe
that authorization, even
with guarantees will
not be doomed to
diversion?
Because we do not
live in an ideal world,
think that euthanasia
could be limited to
voluntary euthanasia is an illusion.
If euthanasia becomes
a legally days,
socially,
morally, pressures
that are put
on people who
represent a significant weight
in our society may
well increase.
Requests for euthanasia
may no longer be
voluntary at all,
but be
the result of
pressure from the children or
grandchildren who
would not want to have
their parents or
grandparents dependent.
|
Je ne suis pas sûr non plus que nous serons capables de
résister à toutes les raisons fortes pour lesquelles on estimera
devoir euthanasier ceux qui ne peuvent plus demander la mort
eux-mêmes, mais dont on estimera de notre point de vue extérieur
que la vie n'a plus de sens. Ce sera vraiment très difficile
alors de résister à cette tentation." Il ajoutait : "Je ne dis
pas que cela arrivera forcément, je n'en sais rien, mais je suis
profondément inquiet quand je vois tous ces signes
d'insouciance, de manque d'humanité partout dans le monde à
l'égard des gens vulnérables, brisés, marginalisés." Voilà.
|
027 |
I'm not certain
that we will be able
to withstand all strong
reasons for having to
euthanize considers
those who can not
seek the death
themselves, but which
considers our
outside perspective
that life n
has more meaning.
It will be very
difficult then
to resist this
temptation, "He added."
I'm not saying it will happen
inevitably, I
do not know, but I
am deeply concerned
when I see all these signs
of carelessness, lack
humanity worldwide
against vulnerable
people, broken,
marginalized. "That's
it.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Morissette, Mgr
Simard, merci pour votre présentation. Maintenant, pour le
premier bloc du gouvernement, Mme la ministre.
|
028 |
|
Mme Hivon : Bonjour. Merci beaucoup
d'être ici, l'Assemblée des évêques, en vos deux personnes, donc
Mgr Simard, Mgr Morissette.
|
029 |
Ms. Hivon:
Hello. Thank you
so much for being
here, the Assembly of
Bishops in
both your people, so
Bishop Simard,
Bishop Morissette.
|
Vous savez, il y a beaucoup de gens qui pourraient penser
qu'on est à des années-lumière dans nos positions respectives,
entre ce projet de loi là et ce que vous nous présentez
aujourd'hui. Or, il y a énormément d'éléments sur lesquels on se
rejoint. Nous non plus, on ne considère pas la souffrance comme
un bien, et on avait bien compris, quand vous étiez venus à la
commission, qu'effectivement, contrairement à ce que certains
parfois peuvent encore dire, vous n'érigez pas la souffrance,
l'église catholique n'érige pas la souffrance comme quelque
chose d'extraordinaire à vivre avant de mourir. Effectivement,
je pense qu'on se rejoint très bien là-dessus. On se rejoint
aussi beaucoup sur le fait que la fin de vie est une étape
extraordinaire, et très, très forte, et très importante de la
vie. Et, pour avoir vécu toute cette commission, pour... - ça
fait bientôt quatre ans que je suis dans ces enjeux-là, - j'ai
eu nombre de témoignages et aussi, dans ma vie, un nombre
d'expériences qui m'ont permis de valider ça, et je vous dirais
que c'est aussi pour ça qu'on fait un projet de loi
spécifiquement sur cette période de la vie qu'est la fin de vie,
parce que c'est une période très importante, mais aussi très
complexe d'un point de vue médical, mais d'un point de vue aussi
social. Donc, on se rejoint là-dessus. On se rejoint aussi pour
dire que l'acharnement thérapeutique, ce n'est pas la même chose
que l'aide médicale à mourir et qu'il faut - qu'un arrêt de
traitement - il faut bien faire la distinction, et vous rejetez
l'acharnement thérapeutique qu'on rejette aussi dans le projet
de loi. Et je vous dirais que ce qui fait sûrement plus
consensus aussi entre vous et moi, c'est de dire à quel point
les personnes faibles et démunies, handicapées doivent recevoir
notre attention de tous les instants. Et je dois vous dire que
je suis aussi la personne responsable de l'Office des personnes
handicapées et du respect des droits des personnes handicapées
au Québec, et c'est une responsabilité que j'exerce avec le plus
grand sérieux, je trouve que c'est une très grande
responsabilité et je pense aussi qu'il faut faire toujours plus
pour les personnes les plus vulnérables de notre société, les
plus démunies de notre société.
|
030 |
You know, there are many people who might think that is light
years in our respective positions between this bill there and
what you are today.
However, there is a lot of evidence on which it is joined .
We no longer , we do not consider suffering as well , and we had
understood , when you came to the commission, indeed , contrary
to what some may still sometimes say , you do not erect
suffering
the Catholic church does not define suffering as something
extraordinary to live before dying thing .
Indeed, I think we joined very well on it .
We also joined much of the fact that the end of life is an
extraordinary step , and very, very strong, and very important
in life.
And , having lived all this commission for ...
- It's been almost four years since I 've been in these issues -
there - I had many stories and also , in my life, a number of
experiments that have allowed me to validate it, and I would say
that c
is also why we made a bill specifically on this period of life
that is the end of life, because it is a very important period ,
but also very complex from a medical point of view, but also a
social point of view . So we come to it.
It is also joined to say that aggressive therapy ,
this is not the same
as medical assistance
to die and need -
a discontinuation
- we must make a distinction , and you
reject the aggressive treatment that also rejected the bill.
And I would say that what most surely also consensus between you
and me is to tell how the weak and poor , the disabled should
receive attention at all times .
And I must tell you that I am also the person responsible for
the Office of Disability and the rights of disabled people in
Quebec, and it is a responsibility that I carry with the utmost
seriousness , I find that c
is a big responsibility and I also think we should do more for
the most vulnerable people in our society , the poorest in our
society.
|
Et c'est aussi pourquoi ce projet de loi là, ce n'est pas un
projet de loi sur l'aide médicale à mourir. C'est un projet de
loi sur les soins de fin de vie et qui va très loin dans la
reconnaissance des droits des personnes en fin de vie en disant
qu'elles ont un droit aux soins palliatifs. Donc, elles ont le
droit d'avoir le meilleur accompagnement possible en fin de vie
pour que, le mieux possible, on réponde à leurs souffrances. Et
je tiens à vous dire que c'est un engagement très fort que nous
poursuivons. Des investissements ont été annoncés, de la
formation est priorisée, et on travaille très fort sur le plan
des soins palliatifs. Mais, ceci étant dit, il reste des
personnes... Et d'ailleurs la majorité des personnes qui sont
venues nous voir, des individus ou des proches de personnes qui
étaient décédées, lors des audiences de la commission spéciale
et qui demandaient d'ouvrir vers l'aide médicale à mourir
étaient des gens qui étaient passés par les soins palliatifs. Ce
n'étaient pas des gens qui venaient nous dire : On n'a pas eu
accès, là, c'étaient des gens qui avaient eu des soins
palliatifs, mais qui, pour toutes sortes de raisons, n'étaient
pas capables de voir leur souffrance, leur douleur endiguée
malgré les soins palliatifs. D'ailleurs, La Maison Michel
Sarrazin nous avait dit qu'environ de 5 % à 6 % de ses patients
font l'objet d'une sédation terminale parce qu'on n'arrive pas à
répondre à toutes les souffrances.
|
031 |
And that is why
this bill there
is not a bill
on medical assisted
dying. This is
a bill on
the end-of-life
and that goes
a long way in recognizing
the rights of people
in later life by saying
they have a right to
palliative care. So
they have the right
to have the best possible
support at end of
life for the
best, we
respond to their suffering.
And I want to tell
you that this is a very strong
commitment that we
are pursuing. Investments
have been announced,
training is prioritized,
and works very hard
in terms of
palliative care. But
that being said, there are still
people ...
And indeed the
majority of people who came to see us,
individuals or relatives of those
who had died during
the hearings of the Special
Committee and
asked to
open medical
aid in dying were
people who were
passed through
palliative care. These were not
people who came to
say: We do not
have access, there
were people who had
palliative care,
but who, for various
reasons, were not able to
see their suffering,
their pain stemmed
despite palliative
care. Moreover, La Maison
Michel Sarrazin
told us about
5% to 6%
of patients
are subject to a
terminal sedation
because we can not
respond to all
suffering.
|
Donc, la question au cœur de tout ça, qui fait en
sorte qu'on arrive avec ce soin exceptionnel, archi-encadré qui
est l'aide médicale à mourir, c'est de dire comme société où la
solidarité est importante. Puis là on diverge, effectivement, la
solidarité, ça veut dire quoi? Oui, ça veut dire d'accompagner
la personne le mieux possible, mais ça veut dire aussi de
trouver des réponses à la souffrance. Puis moi, je me dis :
Qu'est-ce qu'on fait avec cette personne-là qui souffre et pour
qui on ne trouve pas de réponse? Qu'est-ce qu'on fait comme
société qui valorise la solidarité, l'entraide, la compassion?
Oui, on peut lui tenir la main, puis c'est essentiel. Mais
pourquoi cette personne-là n'a pas droit à une réponse à ses
souffrances alors que toute la société cherche, tout le milieu
médical, le milieu des soins cherche constamment à améliorer les
soins pour endiguer la douleur et la souffrance? Donc, c'est la
grande question que je vous pose.
|
032 |
So the question
at the heart of it
all, which
means that we get
with this exceptional
care, archi-box
which is medically
assisted dying is
to say as a society
where solidarity is
important. Then
there are
divergent,
indeed, solidarity,
what does that mean?
Yes, it means to
accompany the person
as much as possible, but it
also means finding
answers to suffering.
Then I
say to myself: What
do we do with
that person who is
suffering and
that we do not find
an answer? What
do we do as a company
that values
solidarity, mutual aid,
compassion? Yes, you can
hold her hand,
then this is
essential. But why
that person is not
entitled to an
answer to his suffering
when the whole
company is seeking, while
the medical community, the
care environment is
constantly seeking to improve care
to stem the pain and
suffering? So that's
the big question I'm
asking.
|
M. Morissette (Pierre) : Bien, ce que...
|
033 |
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard... Mgr
Morissette.
|
034 |
|
M. Morissette (Pierre) : Excusez-moi. Ce que je
pourrais dire à cela, Mme la ministre, c'est que je suis heureux
comme vous de voir qu'on se rejoint sur beaucoup de choses. Là
où notre divergence, je pense, devient plus importante, c'est au
moment où je commence à entendre, alors que le projet de loi
n'est pas encore adopté, beaucoup de gens qui disent : Bien là,
il faudrait aller plus loin, il faudrait... On a parlé des
enfants, hier, je pense, on a parlé des personnes inaptes, ceux
qui nous ont précédés en parlaient tout à l'heure, comment on va
faire pour contenir, garder, je dirais, les mesures strictes que
vous nous annoncez et pour faire que ce soit vraiment des cas
d'exception, des cas d'ultime limite? Notre inquiétude, elle est
vraiment là. Parce qu'on sait comment ça se passe dans nos
sociétés, on vote un projet de loi et, donc, quelques années
après, des questions apparaissent et on ouvre des choses. Et
nous, nous croyons fermement qu'une société qui commence à
donner la mort à ses citoyens est une société qui risque de
connaître certains problèmes à long terme.
|
035 |
Mr. Morissette (Pierre):
Excuse me.
What I can say to that,
Madam Minister,
is that I'm glad
to see that you
like to
come on
a lot. Where our
differences, I think,
is more important is
when I begin to hear,
while the bill
is not yet passed, many
people who say: Well, he
should go further
should be ...
we talked about the children
yesterday, I think
we talked about
incompetent individuals, those who have
preceded us
spoke just now, how
are we going to hold,
keep, I would say, the strict measures
you proclaim to
us and that is really
exceptional cases,
the ultimate
limiting case?
Our concern is
really there. Because
we know how it goes
in our societies, a
bill and thus
a few years after we vote,
questions emerge and
open things.
And we firmly believe
that a company that
starts to kill
its citizens is a company that
could find
some long-term
problems.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard.
|
036 |
|
M. Simard (Noël) : Je suis d'accord avec
vous que, souvent, voir quelqu'un qui souffre, c'est pénible.
Mais au-delà de la souffrance physique, il y a la souffrance
morale. Et celle-là, on ne peut pas laisser à un moyen
technique, hein, de résoudre, ou de remédier, ou d'enlever cette
souffrance. Je crois qu'au niveau de la douleur physique notre
médecine est assez avancée pour répondre, je crois, à la douleur
physique. Et ce qui pose davantage problème, c'est la souffrance
morale, la peur, l'abandon, l'inquiétude face à cette noirceur,
des fois, qui... la mort représente pour beaucoup un trou, hein?
Et alors face à cette question-là, je crois qu'au-delà, hein,
des moyens techniques, c'est une présence aimante, c'est une
présence qui va apporter... qui va aider la personne à trouver
sens. Nous vivons dans une société où il y a beaucoup de
personnes qui ont mal à l'âme et je crois que c'est à ce
niveau-là aussi qu'il faut accompagner les personnes pour les
aider à trouver sens même, souvent, lorsque ça leur semble
insensé. Mais vous savez comme moi que, des fois, ce n'est pas
tant les paroles qui comptent, c'est une présence, une poignée
de main, et l'accompagnement est très important. Et les soins
palliatifs offrent, hein, avec un traitement raffiné de la
douleur, offrent un soutien spirituel, moral, affectif. Bien des
personnes ont peur de mourir seules et abandonnées, il y a
l'angoisse, l'angoisse existentielle. Ce sont des questions
majeures. Et nous faisons face à un problème de sens dans notre
société. Et je crois que qu'un projet de la sorte cherche plutôt un
moyen plutôt technique pour répondre à une question qui est
beaucoup plus profonde et je... en tout cas, je souhaite qu'on
aille davantage dans cette ligne, dans cette voie, hein, de
chercher des moyens pour aider ceux et celles qui souffrent dans
leur âme, bien sûr, dans leur corps, mais aussi dans leur âme.
|
037 |
Mr. Simard (Noël): I agree with you that often see someone
suffering, it is painful. But beyond the physical suffering,
there is the moral suffering. And this, we can not let a
technical way, huh, resolve or address, or remove this
suffering. I believe that the level of our physical pain
medicine is advanced enough to answer, I think, to physical
pain. And what is more problematic is the mental anguish, fear,
abandonment, concern over this dark, sometimes ... that death is
for many a hole, huh? And then deal with this issue, I believe
that beyond, huh, technical means, it is a loving presence is a
presence that will bring ... that will help the person find
meaning. We live in a society where there are many people that
have gone to the soul and I think it is this level also need to
support people to help them find meaning in many cases even when
it seems to them senseless. But you and I know that sometimes it
is not so much the lyrics that count, it is a presence, a
handshake, and support is very important. And palliative care
offer, eh, with a refined treatment of pain, providing
spiritual, moral, emotional. Many people are afraid to die alone
and abandoned, there is anxiety, angst. These are major issues.
And we face a problem of meaning in our society. And I think
that rather
such project seeks
a more technical
way to answer a question
that is much deeper
and I ...
in any case, I want
us to go further
in this line, in this
way, huh, look
for ways to help those
who suffer in mind,
of course, in their bodies,
but also their souls.
|
16 h 30 (version non révisée)
|
|
Unrevised version
|
Alors, je pense que les soins palliatifs apportent une
réponse. C'est vrai qu'il faut les rendre accessibles. Nous
sommes devant un défi majeur et... Puis, vous le savez, on ouvre
la porte. On parle d'euthanasie ou encore d'aide médicale à
mourir pour des cas d'exception ou les cas limites en phase
terminale, mais maintenant, on commence déjà à parler pour les
personnes inaptes avec la maladie d'Alzheimer. Qu'est-ce qu'on
va faire? Ils ne peuvent pas prendre une décision, ils ne
peuvent pas exprimer leur consentement et alors, en ouvrant la
porte et, de plus, je crois qu'il faut toujours penser que la
demande d'aide médicale à mourir vient changer la nature d'un
acte, hein, qui met en danger un fondement de notre société, de
notre vivre ensemble qui repose sur la confiance, hein? Si le
malade s'en va voir un médecin puis il ne sait pas trop trop
s'il va le soigner ou non, hein, s'il va mettre fin à sa vie ou
non, c'est primordial, la confiance qu'il doit exister dans la
relation professionnelle de la santé et médecin. Alors, si cette
confiance est minée, vous le savez, dans notre société, la
parole est importante, hein? Je te donne ma parole, tu peux
compter sur moi. Alors, lorsqu'on ne peut plus compter sur...
|
038 |
So I
think that palliative
care is the answer. It
is true that we must
make them accessible. We are
facing a major challenge
... and
then you know,
you open the door.
We're talking about
euthanasia or medical
assistance to die for
exceptions or limitations
terminally ill, but now
if we
already talk for unfit
people with Alzheimer's
disease. What
we gonna do? They can not
make a decision, they can not
express their consent and
then opening the door
and again, I
think we always think
that the demand for medical
help to die just
change the nature of
an act, huh,
that endangers the foundations of our
society, our life
together based
on trust, huh?
If the patient goes
to a doctor and
he does not know too
too will
treat it
or not, eh,
it will put an end
to his life or not, it
is essential, confidence
that must exist in
the professional relationship
of health and doctor.
So if this is
undermined, you know,
in our society, the word
is important, right?
I give you my word,
you can count on me.
So when we can no
longer rely on ...
|
Une voix : ...
|
039 |
|
M. Simard (Noël) : ...sur des gens qui doivent
incarner cette confiance, je crois que nous avons un problème de
société. C'est pour ça qu'il faut peser beaucoup, hein, nos
décisions à cause des conséquences qu'elles peuvent avoir.
|
040 |
Mr. Simard (Noël) ...
on people who must embody
this confidence, I think
we have a problem of
society. This is
why we need to weigh
a lot, huh, our decisions
because of the consequences
they may have.
|
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
premier bloc du gouvernement. Maintenant, le bloc de
l'opposition officielle. Mme la députée de Gatineau.
|
041 |
|
Mme Vallée : Merci, M. le Président. Alors, Mgr
Morissette, Mgr Simard, bienvenue. Merci d'être là puis de
partager une vision qui est différente de celle qu'on a entendue
depuis mardi dernier, mais qui est importante aussi dans la
réflexion qu'on aura à faire tout le monde.
|
042 |
Mme Vallée: Thank you,
Mr. President.
So Bishop Morissette,
Bishop Simard, welcome.
Thank you for being here
and sharing a
vision that is different from
the one we heard
last Tuesday,
but is also important
in thinking that will
make everyone.
|
Je comprends que vous souhaitez que les collègues de
l'Assemblée nationale puissent s'exprimer librement. Je vous
assure, je l'ai dit en remarques introductives, de notre côté,
c'est certain que ce sera comme ça. Les collègues seront appelés
à se prononcer une fois devant un projet de loi et auront une
liberté de conscience lorsqu'ils voteront.
|
043 |
I understand that you want your colleagues in the National Assembly
can express themselves freely. I assure you, I said in opening remarks
on our side, it is certain that it will be like that. Colleagues will be
asked to vote again before a bill and have a freedom of conscience when
voting.
|
Ceci étant dit, on a une responsabilité quand même, comme
législateurs, de s'assurer que le projet de loi qui sera soumis
à nos collègues sera le meilleur projet de loi possible et c'est
là-dessus que nous travaillerons avec mes collègues ici et puis
en collaboration, évidemment, avec l'ensemble des collègues,
parce que c'est une commission qui est très, comment je pourrais
dire, très zen. Très zen, je pense que c'est le mot et je pense
qu'il y a surtout, ce que je constate depuis mardi, énormément
d'écoute face aux commentaires qui nous sont formulés. Et dans
votre mémoire et dans votre exposé, vous avez mis le doigt sur
un élément qui, moi, me préoccupe beaucoup, c'est-à-dire qu'à
l'intérieur du projet de loi, on ne retrouve actuellement aucune
définition de ce qu'est l'aide médicale à mourir, de ce qu'est
la sédation palliative terminale et même, vous avez ajouté, vous
les soins palliatifs. Qu'est-ce qu'un soin palliatif au Québec?
Et ça, pour moi, c'est important et j'échangeais même un peu
plus tôt avec Me Doyon de l'importance de bien... d'utiliser les
bons termes lorsqu'on s'adresse à la population, lorsqu'on
s'adresse... lorsqu'on échange avec les collègues. Ici, on parle
d'aide médicale à mourir, donc, il faudra le définir pour éviter
des interprétations qui ne sont pas celles... qui ne correspondent
pas à l'esprit de la loi.
|
044 |
That
said, we still
have a responsibility as
legislators to ensure that
the bill
will be submitted to our
colleagues is the best
bill possible and what
is it that we will
work with my colleagues
here and
then together,
of course, with all of
my colleagues, because this is
a commission that is,
how can I say, very
zen. Very
Zen, I think
that's the word, and I think there
especially, what
I see from Tuesday,
a lot of listening
with the comments that
we have
made. And
in your memory and in your
statement you put your finger
on something that I,
I am very concerned, that is
to say that within the
bill, there is currently
no definition
found what
medical assistance to die
of what terminal palliative
sedation and even
you have added, you
palliative care. What is
palliative care in Quebec?
And that to
me is very
important and I was
exchanging earlier
with Doyon of
the importance of ...
use the right words
when speaking to the people,
when s'
address ... when
sharing with colleagues.
Here, we talk about
medical die, so
using it
will define
to avoid interpretations
that are not ...
those that do not correspond
to the spirit of the law.
|
J'aimerais vous entendre davantage sur la question des soins
palliatifs parce que, puisqu'on n'a pas de définition, peut-être
qu'on sera appelés à se pencher sur une définition des soins
palliatifs. Vous l'avez abordé dans votre présentation.
Qu'est-ce que devraient inclure les soins palliatifs au Québec?
Comment on doit aborder cette question-là des soins palliatifs
dans notre étude du projet de loi? Et quels sont les plus grands
besoins actuellement au Québec? Parce que le projet de loi
prévoit, à son article 5, un droit. On codifie le droit de tout
citoyen du Québec d'avoir accès, entre autres, à des soins
palliatifs. Donc, vous êtes... je sais que vous êtes appelé et
vous avez beaucoup de vos membres qui oeuvrent au sein des
maisons de soins palliatifs. Vous avez des équipes un petit peu
partout qui accompagnent les mourants, qui accompagnent les
malades, et vous avez une expertise qui est propre. Vous avez
des yeux, vous avez des oreilles un petit peu partout sur le
territoire, et j'aimerais vous entendre sur les besoins du
Québec en matière de soins palliatifs puis aussi sur votre
perception des soins palliatifs, votre définition des soins
palliatifs.
|
045 |
I
would like to hear more about
the issue of palliative care
because, since there
is no definition,
maybe we will be
called to consider
a definition of palliative
care. You
addressed in your presentation.
What should include
palliative care in Quebec?
How we should address
that issue of palliative care
in our study of the bill?
And what are the biggest
current needs
in Quebec? Because the
bill provides,
in Article 5, a right.
It codifies the
right of all citizens of
Quebec have access,
among others, palliative
care. So you ê
your ...
I know you called
your ê
and you have many of your
members working within
hospices. You
have a little
over teams
that accompany the dying,
that accompany the sick,
and you have an expertise
that is clean. You
have eyes, you
have ears a little bit
all over the territory, and I
would agree on the
needs of Quebec in palliative
care and
also your perception
of palliative care, your
definition of palliative care.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Morissette ou
Mgr Simard.
|
046 |
|
M. Morissette (Pierre) : écoutez, ce que je peux vous
dire, c'est, bien sûr, que je ne suis pas un spécialiste des
soins palliatifs, je suis un théologien, je suis un sociologue,
je ne suis pas un médecin. Mais j'ai été évêque sur la Côte-Nord
pendant 18 ans et j'ai vu naître, à Baie-Comeau, une maison de
soins palliatifs qui est extraordinaire et qui est largement
supportée par la population. C'est l'œuvre, dans la ville de
Baie-Comeau, qui réussissait à aller chercher le plus d'argent
année après année parce que les citoyens y tenaient et voyaient
tout le bien que ça faisait, pas simplement aux personnes qui
partaient, mais aux familles de ces personnes-là. Parce que, les
soins palliatifs tels que je les ai vus s'exercer dans cette
maison-là, c'était, bien sûr, auprès de la personne malade, mais
auprès surtout souvent des familles qui retrouvaient là une
nouvelle vision de la mort finalement beaucoup moins dramatique
que ce qu'ils avaient envisagé au départ. Donc, le besoin, à mon
avis, c'est le besoin de support pour ces maisons-là.
|
047 |
Mr. Morissette (Pierre):
Listen, I can
tell you is, of course,
I am not a
specialist in palliative
care, I am a
theologian, I am a
sociologist, I
am not a doctor
. But I was
bishop of
the North Shore for
18 years and I
was born, in Baie-Comeau,
a hospice
is extraordinary and
is widely supported by the
population. It is the
work, in the city of
Baie-Comeau, who
managed to get
the most money every
year because people
are standing
and saw
all the good it
did, not just
to those who left,
but the families of
these people.
Because palliative
care as I have
seen them perform
in that house,
it was, of course, with the
sick person,
but especially
to families who
often found
themselves there
a new vision of death
finally much less
dramatic than they
had envisioned.
So the need,
in my opinion, is the need
to support
these houses.
|
Je suis maintenant à Saint-Jérôme, et il y a une maison aussi
de soins palliatifs excellente, une très belle maison, mais qui
est financée presque totalement par le milieu. Et est-ce que,
comme société, est-ce que, comme gouvernement, on va être
capables de dégager des sommes pour rejoindre tous les milieux
dans notre société?
|
048 |
I am now in
Saint-Jerome, and there is
also a home of
excellent palliative
care, a beautiful home,
but is almost
entirely funded by the community.
And is that
as a society is
that, as a government, we will
be able to generate
money to reach all
areas in our society?
|
Je sais que, depuis mon départ de la Côte-Nord, il y a une
maison qui s'est ouverte à Sept-îles, bon. Il s'en ouvre un
petit peu partout, mais ça demande des efforts considérables des
gens du milieu, de nos concitoyens, et je pense qu'ils auraient
besoin... il ne faut peut-être pas perdre, je dirais, cet
engagement citoyen, là, dans les maisons de soins palliatifs,
mais ils ont peut-être besoin d'un peu plus de soutien que ce
qu'ils ont actuellement. En tout cas, c'est ma vision à moi.
|
049 |
I know that since
my departure from the
North Shore, there is a
house which opened
in Sept-Iles, good.
He opened a little
bit everywhere,
but it requires
considerable efforts of
local people, our
citizens, and I think they
would need it
... maybe do
not lose,
I would say that
civic engagement
there, in
hospice care, but
they may need a
little more support
than they currently have.
Anyway, this
is my vision.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de
Gatineau.
|
050 |
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M. Simard (Noël) : Je veux...
|
051 |
Mr. Simard
(Noël): I want
...
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard.
|
052 |
|
M. Simard (Noël) : Je peux ajouter que j'ai
aussi une expérience de travail au sein d'une maison de soins
palliatifs d'abord qui était une maison pour les personnes qui
mouraient du sida. C'était en Ontario, et ces personnes devaient
se rendre à Toronto pour y mourir. Alors, on a dit : Il faut
faire quelque chose pour ces personnes à Sudbury - c'était à
Sudbury, où j'ai œuvré - et cette maison est devenue, avec la
trithérapie, est devenue une maison de soins palliatifs, et
vraiment les soins palliatifs sont des soins de fin de vie, des
soins de confort parce que, souvent dans l'esprit des gens, il
n'y a plus rien à faire. Hein, le cancer est très avancé, il n'y
a plus rien à faire, donc, autrement dit, allez mourir chez
vous, ou on va essayer, tu sais, de traiter le cancer puis de
vous donner un peu des analgésiques pour soulager la souffrance.
|
053 |
Mr. Simard (Noël): I can add that I also have experience
working in a hospice first was a home for people who died of
AIDS. It was in Ontario, and these people had to go to Toronto
to die. So we said: We must do something for these people in
Sudbury - Sudbury was where I worked - and this house has
become, with the combination therapy, has become a hospice, and
really palliative care is end-of-life comfort care because often
in people's minds, there is nothing more to do. Hein, cancer is
very advanced, there is nothing to do, so in other words, you
will die, or we'll try, you know, to treat cancer and to give
you some painkillers to relieve suffering.
|
Ça, c'est le contraire de l'esprit des
soins palliatifs. Parce que les soins palliatifs veulent dire à
la personne : Tu n'es pas seul, il y a encore quelque chose à
faire, hein? Et avec un traitement raffiné de la douleur, nous
allons t'aider à vivre tes derniers jours, parce que tu es
encore vivant. Tu n'es pas mort. Tu es vivant.
|
054 |
That is contrary to
the spirit of palliative
care. Because
palliative care mean
to the person: You are not
alone, there is still
something to do, huh?
And a refined
treatment of pain, we will help
you to live your last days,
because you're still alive.
You're not dead.
You're alive.
|
Alors, les soins palliatifs offrent un accompagnement d'ordre
affectif. C'est pour ça qu'il y a une équipe de bénévoles, de
gens qui viennent pour des activités. Je sais qu'à Sudbury, il y
avait les CWL, Catholic Women's League, qui faisait des
courtepointes. à la porte de chaque personne, il y avait une
superbe courtepointe, hein? Puis c'est tout un travail, ça.
Alors, la personne se sent aimée, entourée. Soutien affectif.
Soutien moral, parce que, très souvent, il y a des personnes qui
arrivent avec des drames familiaux, avec des problèmes d'ordre
moral qui, je dirais, qui les suffoquent, qui les empê
chent de
vivre même. Alors, soutien moral qui leur permet peut-être de se
dire et de se libérer de ce poids, hein? Très souvent, à ce
moment-là, il y a, je dirais, une ouverture qui s'accomplit.
Soutien spirituel aussi, parce que l'être humain, être de
relation, peut s'épanouir en autant qu'il puisse faire le chemin
intérieur de soi, aller au plus profond de soi, donc la relation
avec soi-même, le chemin de la relation à l'autre, hein, le
chemin de la relation avec la nature en harmonie, et c'est pour
ça que c'est important que les soins palliatifs doivent être
situés... ou les maisons plutôt, dans un environnement qui permet,
un environnement qui permet une connexion avec la nature, avec
la beauté, hein? Je sais qu'à Sudbury la maison est située entre
deux lacs, c'est de toute beauté. En tout cas, c'est... déjà ça
aide la personne à vivre en harmonie. Et pour ceux et celles qui
sont croyants, la relation qui fonde toutes ces relations, c'est
la relation avec Dieu. Alors, c'est pour ça que les soins
palliatifs doivent, qu'on le nomme différemment... Excusez. Mon
Dieu. C'est très rare que ça m'arrive. Excusez. Ce n'est pas le
vôtre, ici. /p>
|
055 |
So, palliative
care offers a
support affective.
That's why there
was a team of
volunteers, people
who come for
business. I know that in
Sudbury, there were
CWL Catholic Women's
League, which made quilts.
At the door of each
person, there was a
beautiful quilt,
huh? Then it
is a job that.
So the person feels
loved, surrounded.
Emotional support.
Moral support, because
very often there are
people who arrive
with family dramas,
with ethical problems
that I would say
that suffocate,
which prevent
Chent live
even. So
moral support that
allows them perhaps
to say and
get rid of this
weight, huh? Very often,
this time,
there is, I would say,
an opening that is
accomplished. Spiritual
support as well, because
the human being, be
relationship can
flourish if they are able
to make the inner
journey of self,
go deeper self,
so the relationship
with oneself,
the way relationship
to each other, eh,
the way the
relationship with nature in harmony,
and that is why it
is important that
palliative care should be located
... or
rather homes,
in an environment that
allows an environment
that enables a connection
with nature, with the
beauty, huh? I know that
Sudbury home
is located between two
lakes, this
is beautiful.
In any case, it's
already ...
it helps one to
live in harmony. And
for those who are
believers, the
relationship based
these relations,
it is the relationship
with God. So this is
why palliative care
should, it is named
differently ...
sorry.
My God. It is
very rare that
it happens. Excuse.
It is not yours,
here.
|
Des voix : ...
|
056 |
|
M. Simard (Noël) : Très rare. Excusez-moi.
|
057 |
|
Le Président (M. Bergman) : Alors...
|
058 |
|
M. Simard (Noël) : ...
|
059 |
|
Le Président (M. Bergman) : Alors...
|
060 |
|
M. Simard (Noël) : Finir ma réponse, oui.
Alors, les soins palliatifs, donc offrent, en même temps que des
soins de confort, un traitement de la douleur, un environnement
qui essaie de répondre aux besoins d'ordre physique, d'ordre...
bien sûr il faut manger et d'ordre spirituel, d'ordre moral et
d'ordre affectif.
|
061 |
Mr. Simard (Noël): Finish my
answer, yes. So,
palliative care, so offer,
along with comfort care,
treatment of pain, an
environment that tries to
meet the needs of
physical order,
order ... of course
you have to eat and order
spiritual, moral
and emotional.
|
Puis je pense que les soins palliatifs doivent aider la
personne à vivre pleinement ses derniers jours. Parce qu'à ce
moment-là ce qui compte ce n'est pas tant d'ajouter des jours à
la vie qui reste que d'ajouter de la vie aux jours qui restent.
Puis c'est ce que les soins palliatifs veulent faire, ajouter de
la vie aux jours qui restent. C'est l'esprit des soins
palliatifs |
062 |
Then
I think that palliative care
should help the person to
live his last days
fully. Because at
this point what matters
is not so much to add
days to life
remains that
add life to
days remaining.
Then this is what
palliative care want to
add life to
days remaining.
It is the spirit of palliative care.
|
Le Président (M. Bergman) : Alors, ceci met fin
au premier bloc de l'opposition officielle. Maintenant, le
dernier bloc du gouvernement est un bloc de 9 min 30 s. Mme la
ministre.
|
063 |
|
Mme Hivon: Merci, M. le Président.
Alors, je pense que vous définissez très bien les soins
palliatifs. Et j'ai eu la chance de visiter autant la maison à
Baie-Comeau qu'à Saint-Jérôme, et j'ai vu à quel point,
effectivement, ce sont des endroits extraordinaires.
|
064 |
Ms.
Hivon: Thank you,
Mr. President.
So, I think you
set great palliative
care. And I had the
chance to visit as
home to Baie-Comeau
at St. Jerome, and
I saw how,
actually, these
are extraordinary places.
|
Et puis je le redis, notre volonté, c'est vraiment
d'améliorer l'accès, mais je vous dirais de démocratiser aussi
les soins palliatifs. Dans le sens qu'il faut un équilibre, je
pense, entre les maisons de soins palliatifs, on sait que ce
n'est pas chaque petite communauté qui va pouvoir avoir sa
maison, et il y a un financement de l'état qui est donné pour
soutenir les lits, mais la communauté soutient en quelque sorte
le fonctionnement, l'immobilisation, si vous voulez, et on pense
qu'il faut un équilibre avec un certain nombre de lits dans les
centres plus hospitaliers, évidemment, pour des personnes qui
sont déjà là et qu'on doit... mais aussi beaucoup à domicile,
beaucoup, beaucoup, parce que le domicile, ça, il est partout,
puis il y a des équipes des CLSC partout au Québec. Et c'est
pour ça que, quand on a annoncé un investissement de 15 millions
au mois de mai en soins palliatifs, plus de la moitié était pour
vraiment spécifiquement les soins à domicile, parce qu'on pense
que c'est la meilleure manière de répondre.
|
065 |
And I
repeat, our desire
is really to improve access,
but I think you also
democratize palliative care.
In the sense that it
must be a balance, I think,
between hospices,
we know that not every
small community that will
be able to have his house,
and there is a state
funding is donated to
support the beds, but
the community supports
sort operation, the
capital, if you
like, and we
think it must be a balance
with a number of beds in
most hospitals,
of course, for people
that are already there and
we have to ...
but also a lot at home,
many, many, because the
home that
it is everywhere,
then there has
CLSC teams throughout Quebec.
And that's why, when we
announced a $ 15 million
investment in May
palliative care, more than half
was really
specifically for
home care, because we
think this is the best way
to answer.
|
Mais, juste pour défaire un mythe, parce qu'il y a quelque
chose qui est très puissant puis, des fois, à force de répéter
quelque chose, on pense que c'est vrai, en politique, on le vit
aussi régulièrement, les soins palliatifs sont quand même assez
accessibles, dans le sens que : Est-ce que c'est parfait,
l'intensité parfaite partout au Québec?, je ne vous dirai pas ça
du tout, mais on est capables de colliger... et on a l'experte
ici avec nous, qui travaille sur un bilan donc de la politique
des soins palliatifs, et, de toutes les personnes qui ont un
potentiel de devoir avoir besoin de soins palliatifs, il y a 51
% de ces gens-là qui en reçoivent à domicile. Ça, c'est sans
compter ce qui s'offre en maisons de soins palliatifs puis en
lits dédiés dans les hôpitaux. Et malheureusement on n'a pas
d'indicateurs assez précis pour nous dire à quelle hauteur on en
est, mais on peut s'imaginer que les gens qui sont en fin de
vie, généralement, il y a beaucoup de gens qui ont le cancer ou
qui ont une maladie neurodégénérative, et ce sont des gens qui
sont suivis. Donc, les couloirs d'accès aussi vers les soins
palliatifs sont quand même présents.
|
066 |
But
just to break a
myth, because there is
something that is very
powerful and, sometimes,
by dint of repeating
something, we think it
is true in politics,
we also saw regularly,
the palliative care is
still quite accessible,
in the sense that:
is this
perfect, perfect
intensity throughout Quebec,
I do not say that at
all, but we are able
to collect ...
and was
the expert here with us,
working on a record
so the policy
of palliative care, and
all the people who
have the potential of having
to need palliative care,
there is 51% of
people there
who receive home.
That's not counting
what is available in
hospices and
in dedicated
hospital beds.
And unfortunately we do not
have accurate enough
indicators to tell us
how high we are, but
we can imagine that people
who are dying,
generally, there
are many people who have cancer
or who have dementia,
and these are people who
are monitored.
So, access corridors
to as
palliative care is still
present.
|
Il y a une étude qui date du début des années 2000, qui ne
portait que sur les soins palliatifs en milieu hospitalier, et
on disait que 34 % des gens qui avaient un potentiel de besoins
de soins palliatifs en recevaient en soins, en milieu
hospitalier. Et ça, c'est il y a 10 ans, et donc avant même
l'adoption de la politique. Donc, je pense qu'il y a quand même
une assez bonne couverture. Est-ce qu'il faut améliorer? Oui.
C'est comme dans tout, il faut toujours s'améliorer, c'est pour
ça qu'on a investi de l'argent, mais je pense qu'il faut casser
ce mythe-là.
|
067 |
There
is a study dating from
the early 2000s, which
focused on
palliative care in hospitals,
and it was said that 34% of
people who had a
potential palliative care
needs receiving
care in hospital
. And that
is there
10 years, so
even before the adoption of the policy.
So I think there's
still a pretty good
coverage. Is
that better? Yes.
It's like everything,
always improving, this
is why we have
invested money, but I
think we should break
this myth there.
|
Mme Hivon: Et, moi, ce que j'aimerais vous dire, parce que tantôt vous
avez répondu à ma question : On a peur qu'il y ait des dérives,
on a peur qu'on élargisse toujours, puis là vous avez donné
l'exemple de ceux qui viennent nous dire : On devrait considérer
aussi les personnes inaptes. Moi, je vous dirais, puis au
contraire de vous, le débat démocratique me rassure parce que je
pense que, nous, notre rôle, c'est d'être en lien avec les
demandes de la population et d'entendre tout ça sans tabou.
C'est sûr que ça peut heurter des gens qui ont des valeurs
différentes de nous entendre discuter, je dirais, assez
librement de ça. Est-ce qu'on devrait élargir? Est-ce qu'on
devrait considérer les personnes inaptes? Les personnes qui le
disent quand elles sont aptes, mais qui deviennent inaptes? Les
personnes qui sont inaptes depuis la naissance? Les mineurs?
Mais, moi, je pense que c'est un grand signe de santé
démocratique d'être capable de faire ce débat-là comme on l'a
fait depuis bientôt quatre ans, avec une telle ouverture, où il
n'y en a pas, de tabous.
|
068 |
And me, what
I want to say,
because sometimes
you have answered my
question: We are
afraid there are
excesses,
was always
afraid that expand
and then
you gave the example
those who tell
us we should
also consider the
unfit people.
I tell you, and
unlike you,
democratic debate reassures me
because I think that
we, our role
is to be
in line with the
demands of the people and hear
all without taboo
. Sure
it can hurt
people who have
different values to hear
us discuss, I would say,
quite freely
about it. Is it
should expand?
Is it should be
considered unfit
people?
People who say it
when they are able,
but who become unfit?
People who are unfit
for the birth?
Minors? But
I think it's
a great sign of
democratic health to be able to
make that debate
as we did
for almost four years,
with such an opening,
where there is
no of
taboos.
|
Puis, bien sincèrement, à entendre les groupes qui sont venus
dans les deux derniers jours, à entendre les ordres
professionnels, il n'y a personne là-dedans qui m'apparaît être
des extrémistes. Puis je pense que, le projet de loi, il est
quand même très équilibré. Puis ces gens-là, en fait, ils
viennent juste nous parler ouvertement de comment ils pensent
qu'on pourrait encore mieux répondre à la souffrance des gens en
se posant d'autres questions. Puis, moi, je vous dirais que je
pense que c'est le rempart le plus important.
|
069 |
Then, sincerely,
to hear the
groups that came in
the last two days,
to hear
professional bodies,
there is no one
there that seems
to be extremists.
Then I think,
Bill, it is
still very balanced.
Then these people,
in fact, they just
talk to us openly
about how they
think we could better
respond to the
suffering of people by asking
other questions.
Then, I
would say that I think this
is the most important
bulwark.
|
Quand on dit : peut-être dans un deuxième temps, ce n'est pas
parce que, du jour au lendemain, on ne respectera plus les
balises; au contraire. Ça fait trois ans qu'on discute de ce à
quoi on devrait arriver. Et là on fait une autre commission
parlementaire pendant un mois pour discuter de ça, dont les
balises : c'est parce qu'on veut y apporter tout le soin. Puis
si le débat démocratique, dans quelques années, va ailleurs,
bien, nous, comme élus, il faut accueillir ce débat-là. Ça ne
veut pas dire de ne pas prendre les mesures qu'il faut; au
contraire, je pense que c'est de dire : on fait le travail avec
le plus de sérieux possible pour s'assurer que ce qu'on va
mettre là va être la meilleure chose et que ça va pouvoir être
respecté, d'où notre souci aussi que ça soit bien ancré dans la
réalité. Donc, pour moi, ça, c'est une grande balise.
|
070 |
When
we say: perhaps
a second time,
it's not because
overnight, we do not
adhere to the guidelines
on the contrary.
It's been three years since we
discussed what
should happen.
And then we made another
parliamentary committee for a
month to discuss it,
which tags:
this is
because we want to bring
them all the care.
Then if the
democratic debate in a few
years, will
also, well, we,
as elected officials,
we must welcome that
debate. That does
not mean not to take
the steps necessary on the
contrary, I think
that's to say the work
is done with the most
serious effort to ensure
that we will
put it will
be the best thing and
it will be
respected, hence
our concern as it
is well grounded in reality.
So for me,
that's a great tag.
|
L'autre grande balise, pour moi, c'est la volonté des gens de
vivre. Elle est très forte, cette volonté-là des gens de vivre.
Donc, quand une personne arrive à demander, dans un processus
très encadré, de mourir et de le faire de manière répétée, je
pense que c'est parce qu'on est avec quelqu'un qui a des
souffrances très importantes et qu'on n'arrive pas à endiguer.
Et j'ai très confiance dans les médecins. Moi, j'ai très
confiance dans la force de la relation patient-médecin. J'ai
très confiance, quand j'entends les médecins qui sont venus nous
voir, du sérieux et je me dis : si on n'a pas confiance dans les
médecins, bien, déjà, dans l'état actuel des choses, comment on
se permettrait de permettre l'arrêt de traitements, par exemple?
Parce que si on n'a pas confiance, on va se dire : Ils vont
arrêter de soigner les gens. Ils vont débrancher les gens dès
lors que. Pourquoi des pressions ne pourraient pas déjà
s'exercer pour qu'on dise : On va débrancher les gens, on va
l'influencer pour qu'il refuse des traitements? Donc, il me
semble que cette confiance-là, dans les médecins, ce sérieux-là
qui est apporté devrait aussi être de nature à nous rassurer.
|
071 |
The other big tag,
for me, is the
willingness of people to
live. She is very
strong, the people
will then
live. So
when a person comes
to ask, in a
highly regulated
process of dying
and do repeatedly,
I think it's because we're
with someone who has
very severe suffering
and that unable
to control. And I can
trust in doctors.
I am
very confident in
the strength of the
patient-physician relationship.
I am very confident
when I hear the
doctors who came to see
us, a professional,
I say: if you do
not trust doctors,
well, now, in
the present state of things,
how would
be possible to stop
treatment, for example?
Because if you do
not trust, we will
say they
will stop treating
people. They will
disconnect people
when.
Why not
pressure may already
be exercised to
be told: We will
disconnect people,
you will
influence to refuse
treatment?
So it seems to me
that trust then
in doctors,
it seriously
then that
should be made
is to reassure
us.
|
Puis l'autre élément qui... sur lequel je veux échanger
avec vous, c'est la question de la limite, je veux dire, de la
limite de la médecine. C'est sûr qu'on peut dire : La médecine
peut répondre à tout, mais moi, je ne pense pas. Je pense qu'il
y a des limites dans tout, il y a des limites dans toutes les
sciences. Le chirurgien cardiaque, il n'est pas capable de
sauver toutes personnes, la personne aux soins intensifs non
plus. Donc, de dire qu'on va être capables d'endiguer toutes les
souffrances, même physiques, là, je ne parle pas des morales,
des existentielles, je ne pense pas que c'est le cas. Puis on a
eu beaucoup de témoignages, quand même, de gens en soins
palliatifs qui me disent : C'est vrai qu'il y a des cas où on
n'est pas capables. Donc, la question, qui concerne une petite
partie du projet de loi, parce que le projet de loi, je le
répète, il n'est pas juste sur l'aide médicale à mourir, mais
oui, il est sur ça aussi, c'est pour être capable comme société
d'apporter des réponses aux gens qui souffrent. Donc, qu'est-ce
qu'on fait avec ces gens-là? Est-ce qu'on dit : Bien, en fait,
il y a quelques personnes qui doivent pâtir, qui doivent vivre
des souffrances au nom d'un autre bien qui serait plus grand? En
fait, c'est ça, ma question. Qu'est-ce qu'on fait avec ces
gens-là qui souffrent en fin de vie?
|
072 |
Then the other element
... that I want to
share with
you is the question of the
limit, I mean,
the limits of medicine.
Of course we can say:
The medicine can
answer everything, but
I do not think.
I think there are limits
to everything,
there are limits
in all sciences.
The cardiac
surgeon is not
able to save all
people, the person
no longer in intensive care.
So to say that we
will be able
to contain all the suffering,
even physical, I'm not talking
about moral, existential, I
do not think so.
Then we had a lot
of evidence,
though, people in
palliative care who say: It is
true that there are
cases where it is not
capable. So, the question,
which concerns a small part of the
bill because the
bill, as I said,
it is not just
about medical assistance to
die, but yes, it is
on that too,
c is
to be able as a society
to provide answers to people
who are suffering. So what
do we do with these
people? Is
what they say: Well, actually,
there are some people who
should suffer,
who have to live suffering
in the name of another
property that would be
bigger? In fact, that's
my question. What
do we do with
those people who suffer
at the end of life?
|
Le Président (M. Bergman) : Il reste seulement
deux minutes dans ce bloc, alors, après ça, on va arriver au
bloc de l'opposition officielle. Me Morissette, Me Simard...
monseigneur.
|
073 |
The
Chairman (Mr. Bergman):
There are only two
minutes in this block,
then after that we'll
get to the block of
the official opposition. I
Morissette, Mr. Simard
... lord.
|
M. Morissette (Pierre) : Je ne sais pas si on a assez
de deux minutes pour répondre à votre question qui est très,
très complexe. Je suis d'accord avec vous, Mme la ministre, sur
le fait que cette commission a travaillé très, très
sérieusement. Personne ne met ça en doute et, là-dessus, je veux
vous rassurer, nous pensons aussi que le travail qui a été fait
est très, très sérieux. Par ailleurs, je pense que les
inquiétudes que nous exprimons sont des inquiétudes partagées
par pas mal de gens encore dans notre société. Et je pense qu'il
faut prendre ces inquiétudes-là au sérieux et il faut baliser
les choses, s'assurer que... excusez le terme, là, qui est
peut-être un peu dur, mais qu'on ne dérape pas à un moment donné
en prenant une décision comme celle-là qui est une décision de
très grande conséquence et qui est importante pour l'avenir de
notre société, pour le sens qu'on donne à la vie dans notre
société. Alors, moi,
il me semble que les inquiétudes que nous vous apportons, ce
n'est pas des blâmes qu'on veut jeter, mais ce sont des
inquiétudes sérieuses que nous portons. On a souvent l'image,
nous, évêques, d'être des gens qui apportent les mauvaises
nouvelles ou qui disent non à toutes sortes de choses, mais ce
que nous voulons vous transmettre, ce sont vraiment des
inquiétudes qui sont partagées par une frange, je dirais,
importante de notre société. Alors, nous vous les transmettons
en toute simplicité, en vous disant aussi, bien sûr, notre
attachement au développement des soins palliatifs. Pour nous,
c'est central, c'est le cœur de l'affaire.
|
074 |
Mr.
Morissette (Peter): I
do not know if we have enough
two minutes to respond to
your question is very,
very complex. I agree
with you, Madam Minister,
the fact that this
committee has worked very,
very seriously. Nobody puts
it in
doubt, and that,
I want to reassure you,
we also believe that the work
that has been done is
very, very serious.
Moreover, I think the concerns
that we express are
shared by a lot of people
in our society still
concerns. And
I think we need to take these
concerns seriously and
then must tag
things, ensure that
... excuse the term,
there is
perhaps a little harsh,
but that does not slip
a point
in making a decision
like this is
a decision of great
consequence, and that is
important for the future of our
society, the
meaning we give to life
in our society. So I,
I think the concerns
that we bring you,
it's not that we want
to throw the
blame, but these
are serious concerns
that we carry. We often
picture, we bishops
to be people who bring
bad news or
say no to all kinds of
things, but what we want to
convey to you, it really
concerns that are shared by
a fringe I would say,
important part of our
society. So we will
pass them with ease,
by saying, of course,
our commitment to the
development of palliative care.
For us, it is central,
it is the heart of the
matter.
|
Le Président (M. Bergman) : Et ceci met fin à
ce bloc de temps.
|
075 |
|
Mme Hivon : ...une indulgence de 15
secondes?
|
076 |
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la ministre.
|
077 |
|
Mme Hivon : Je veux juste vous dire que
ces inquiétudes-là, je les reçois avec beaucoup d'ouverture. Et
c'est pour ça qu'il y a eu un tel soin de mis dans le travail
puis les balises, puis tout ça. Donc, merci beaucoup de votre
présence.
|
078 |
Ms.
Hivon: I just
want to say that these concerns, I
receive them very open.
And that is why there
has been so careful to
put in the work and
the tags and
everything. So
thank you very much for
coming.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard.
|
079 |
|
M. Simard (Noël) : J'ajouterais juste que oui,
nous sommes très sensibles à la souffrance, mais souvent, des
fois, une souffrance extrê
me. Mais la demande de la personne
doit être toujours prise en considération du bien de la
collectivité. Vous savez, oui, il faut chercher le bien de la
personne, mais, lorsque la demande de cette personne met en
cause le bien commun ou encore un bien fondamental de notre
société, du vivre ensemble, c'est là qu'il faut essayer de
considérer et de peser, hein, cette autonomie par rapport au
bien commun et au bien de l'ensemble. Je crois que ça, c'est
primordial parce que, quand on... le vivre ensemble est très
important. Le vivre de la personne est important, mais il y a le
vivre ensemble, et dans le vivre ensemble il y a un ordre, il y
a une façon de faire qui est très importante à respecter. Mais,
comme disait mon collègue Pierre, nous portons, comme on dit,
une sensibilité et un regard, que d'autres nous demandent de
vous présenter, avec compassion.
|
080 |
Mr. Simard (Noël): I would
just add that yes, we
are very sensitive to pain, but
often times,
an extreme
pain me.
But the request of the person
must always be taken into
consideration for the good of
the community. You know,
yes, we must seek the good
of the person, but when
the request of the person
involves the common good
or a fundamental good of
our society, living together,
this is the place to
try to consider and
weigh, huh, this
autonomy to the common good
and the good of the whole.
I think that's
important because
when you ...
living together is very
important. The life
of the individual is
important, but there is the
living together and
living together there is
an order, there is a
way to do that is very
important to follow.
But as my colleague
Peter, we wear, as
they say, sensitivity and
respect, others
ask us to present you
with compassion.
|
Le Président (M. Bergman) : Merci. Maintenant,
pour le bloc de l'opposition officielle, Mme la députée de
Saint-Henri - Sainte-Anne.
|
081 |
|
Mme Blais : Merci...
|
082 |
|
M. Simard (Noël) : ...que d'autres nous
demandent de vous présenter avec compassion.
|
083 |
Mr. Simard (Noël) ...
others require us to
present you with compassion.
|
Le Président (M. Bergman) : Merci. Maintenant,
pour le bloc de l'opposition officielle, Mme la députée de
Saint-Henri - Sainte-Anne.
|
084 |
|
Mme Blais : Merci, M. le Président. Je
remercie ma collègue...
|
085 |
|
Le Président (M. Bergman) : Vous avez huit
minutes.
|
086 |
|
Mme Blais : Je remercie la collègue de
Gatineau qui nous permet de poser... J'ai vraiment envie. C'est
elle qui porte le dossier mais elle me permet de prendre la
parole en premier. Je suis contente que vous soyez là. Je vous
remercie beaucoup. C'est un point de vue différent évidemment
que la ministre a entendu en tournée. Moi, je veux vous poser
une question à cœur ouvert. Je ne pensais pas faire ça à des
monseigneurs mais, entre autres, Mgr Morissette, pendant 40 ans,
vous avez été au chevet de malades. Avez-vous déjà entendu une
fois un mourant dire : Je veux mourir?
|
087 |
Blais:
I thank the member for Gatineau
that allows us to ask
... I really want.
It is she who has the
record, but it allows me
to speak first.
I'm glad you're here.
Thank you very much.
This is a different
point of view obviously
the minister heard
on tour. Me, I want
to ask you to
open heart.
I did not think to
do that but
monsignors, among others,
Bishop Morissette,
for 40 years, you have been
at the bedside of patients.
Have you ever once heard a
dying say
I want to die?
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Morissette.
|
088 |
|
M. Morissette (Pierre) : écoutez, je dois être honnê
te
avec vous, là, je n'ai pas passé 40 ans de ma vie auprès des
mourants. J'en ai rencontré, et peut-être que l'expérience la
plus profonde que j'ai vécue, c'est la mort de ma mère qui est
morte à 55 ans d'un cancer après avoir été malade pendant 25
ans. Elle est morte en 70. Et le médecin qui la traitait, parce
qu'elle était très souffrante, lui avait proposé de faire une
intervention en sectionnant quelque chose au niveau du cerveau,
qui aurait arrê
té la douleur. Et ma mère avait dit non. Je veux
être consciente jusqu'à la fin. Quand je repense à ça, ce que je
me dis, c'est : Si les soins palliatifs avaient existé à ce
moment-là, avaient été plus développés, elle aurait connu une
tout autre mort. Et c'est pour ça qu'ayant découvert les soins
palliatifs sur la Côte-Nord, faisant le lien avec cet événement
que j'ai vécu, qu'on vit tous un jour ou l'autre dans notre vie,
j'en viens à me dire : Bien, l'avenir, c'est probablement le
développement continu des soins palliatifs.
|
089 |
Mr. Morissette (Pierre):
Listen, I have to be
honest with you, I
have not spent 40
years of my life to
the dying. I've met,
and perhaps
the most profound I
lived experience is
the death of my
mother who died at age 55
from cancer after
being sick for
25 years. She died
at 70. And the doctor
who treated her,
because she was very
ill, had offered to
make a statement by
cutting something
in the brain,
which would have
stops at a pain.
And my mother said no.
I want to be
conscious to the end.
When I think about
it, what I'm
saying is: If
palliative care had
existed at that time,
were more developed,
it would have been
a different death.
And that's why
having discovered
palliative care on
the North Shore,
making the link with
this event that I lived,
we all
lived at one time or
another in our lives,
I just to
say: Well, the
future is probably
the continuous development of
palliative care.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard.
|
090 |
|
M. Simard (Noël) : Moi, je veux juste ajouter,
je pense à Michel que j'ai accompagné, il avait le sida, et qui
à un moment donné n'en pouvait plus et qui disait : Je veux
mourir. Mais on allait le voir et avec une présence, et tout ça,
puis il avait la pneumonia... en tout cas, la pneumonie, là, et je
crois que, dès qu'il y avait une présence il reprenait le goût
de vivre. Et il retournait à l'hôpital pour un traitement, et
tout cela, puis il ressortait. En tout cas, c'est incroyable
comment Michel a pu... on lui donnait quelques mois de vie, et il
a pu faire des années alors, toujours diminué mais avec une
volonté de vivre incroyable. C'est pour ça qu'il faut se... des
fois, il faut se demander quelle est la nature de cette demande,
hein, quand les gens disent : Je veux mourir, qu'est-ce que ça
signifie? Est-ce qu'ils veulent réellement mourir ou bien s'ils
ne veulent pas être accompagnés et soutenus?
|
091 |
Mr. Simard (Noël): I
just want to add, I think
I accompanied Michael,
he had AIDS,
and at one point
could not stand and
say: I want to die.
But we went to see
him and a
presence, and all that,
then he had
pneumonia ... anyway,
pneumonia, there, and I
think that once
there was a presence
he regained the will
to live. And
he returned to the
hospital for treatment,
and all that, then
it appeared.
In any case, it's
amazing how Michel
was ...
he was given a few
months of life, and
he could do so
for years,
but always
with a
decreased willingness
to incredible
live. This is
why we need to
... sometimes, we must ask
what is the nature of
this request, huh, when people
say, I want to die,
what does that mean?
Do they really
want to die, or
if they do not want
to be accompanied and supported?
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de
Saint-Henri - Sainte-Anne.
|
092 |
|
Mme Blais : Il y a quelque chose que
vous avez mentionné tout à l'heure, qu'à l'intérieur du projet
de loi je pense qu'il y a une question de sémantique avec
laquelle vous êtes en désaccord comme les soins de fin de vie.
Pour vous, vous n'aimez pas nécessairement cette appellation.
Vous êtes pour les soins palliatifs et vous avez mentionné -
vous me corrigerez, là, Mgr Morissette - vous avez peur à la
dérive. Mais, si c'est pour des cas exceptionnels, vous ne
semblez pas en total désaccord. Mais vous avez peur de cette
ouverture.
|
093 |
Blais: There is
something you
mentioned earlier,
inside the bill
I think there's
a question of semantics
with which you
disagree as
care at the end life.
But you do not
necessarily like
that name. You are
in palliative care
and you mentioned -
correct me there,
Bishop Morissette -
you are afraid to
drift. But if
it is for exceptional cases,
you do not seem to
disagree.
But you are afraid
of this opening.
|
Vous avez parlé des mineurs, vous avez parlé des personnes
atteintes de maladie, d'Alzheimer. Vous avez peur de cette boîte
de Pandore en quelque sorte. Et je voudrais vous dire, lorsque
ma collègue mentionnait que nous allons, nous, du Parti libéral,
voter librement, il faut aussi qu'on vote selon ce que les gens
de nos comtés pensent. Ce n'est pas nécessairement ce que nous
allons penser, mais c'est aussi ce que les gens du comté vont
penser. Et je vais vous dire que c'est un vote qui ne sera pas
facile parce qu'il y a des médecins qui sont pour et il y a
aussi des médecins en soins palliatifs qui ne sont pas forcément d'accord. Donc, il y a comme deux poids, deux
mesures, même s'il y a un ensemble pour puis il y en a d'autres
qui sont en désaccord. Mais, je reviens à ma question, Mgr
Morissette, si c'est vraiment dans des cas exceptionnels, vous
n'êtes pas totalement en désaccord.
|
094 |
You mentioned minor,
you spoke of people with
disease, Alzheimer's.
You're afraid of this
Pandora's box of sorts.
And let me tell you,
when my colleague
mentioned that
we go, we in the Liberal
Party,
vote freely, we
must also vote
according to what
people think
of our counties.
This is not
necessarily what we
think, but also
what people will
think of the county. And I'll tell you that this is a vote that
will not be easy because there are doctors who are for and there
also has palliative care physicians who are not necessarily agree.
So there was
like two weights, two
measures, although there
was a set for
then there are others
who disagree.
But I return to my
question, Bishop
Morissette, if it is
really in exceptional cases,
you are not completely
disagree.
|
17 h (version non révisée)
|
|
Unrevised version
|
M. Morissette
(Pierre): Bien, écoutez, nous sommes dans des ordres
différents. Vous êtes en politique, votre responsabilité, c'est
d'assurer la paix sociale et le bien de la population. C'est
pour ça qu'on fait de la politique. Nous, nous sommes des
responsables d'église. Nous avons un enseignement à donner, un
enseignement qui ne dépend pas, je dirais, de nos idées
personnelles, mais qui est accroché à un message que nous avons
reçu et dans ce message-là, il y a une conception de la vie. La
vie, telle que nous la concevons, c'est un don de Dieu. On n'a
pas choisi de venir au monde. On est arrivés à un moment donné
et nous croyons que la vie doit être vécue comme ça, comme un
don de Dieu jusqu'à sa fin naturelle.
|
095 |
Mr. Morissette (Pierre):
Well, listen,
we are in different orders.
You're in politics,
your responsibility
is to ensure social peace
and welfare of the
population. This is
why we made the
policy. We,
we are church leaders.
We have an education
to a
school that does not
depend, I would say, our
own ideas, but
that is attached to a
message we received
and in that
message, there is a
conception of life.
Life as
we know it is
a gift from God.
We did not choose
to be born.
We arrived at a given
time and we believe
that life should be
lived like that, as
a gift of God to its
natural end.
|
Évidemment, le développement de la médecine créé des
situations qu'on ne connaissait pas autrefois ou très peu. C'est
sûr que le prolongement de la vie fait qu'on se retrouve devant
des situations bioéthiques très complexes, très complexes.
Alors, les réponses ne sont pas toujours évidentes, ne sont pas
toujours blanches ou noires. Les réponses sont souvent grises et
je pense qu'on est dans cet ordre-là, là. C'est sûr que notre
préférence, on l'a dit dans notre texte, ce serait qu'il n'y en
ait pas, d'aide médicale à mourir. Ça serait qu'il n'y en ait
pas et c'est sûr qu'on n'appuiera pas ça comme évêques. Mais
vous êtes des législateurs, vous n'avez pas juste des évêques
catholiques à rencontrer. Vous avez toutes sortes de monde à
rencontrer et vous avez à garder la paix sociale. Alors, j'ai
envie de vous dire, comme Mme la bâtonnière tout à l'heure :
C'est votre responsabilité politique, avec ce que ça peut
comporter de difficile. Mais nous, nous vous avons dit où nous
nous situerons. Nous apportons notre pierre au débat et nous
espérons que ça va servir. Voilà.
|
096 |
Obviously, the
development of medicine created
situations we did not know
previously or very
little. It is sure that
the extension of the
fact that life
is faced with very complex
very complex
bioethical situations.
So, the answers
are not always
obvious, are not always
black or white.
The answers are often
gray and I think it
is in
that order there.
It is sure that our
preference, mentioned
in the text, it would be
that there is
not medical
assistance to die.
It would be that
there is not
and we certainly
do not support
it as bishops.
But you're
legislators, you do not
just Catholic
bishops meet.
You have all sorts of
people to meet
and you have to
keep the social
peace. So I
want to tell you, as
Ms. bâtonnière
earlier: This is your
political responsibility,
with what it
can involve
difficult. But we
have told you
where we situate.
We bring our stone
debate and we hope it
will serve. That's
it.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard, mais il
reste peu de temps dans ce bloc.
|
097 |
|
M. Simard (Noël) : Je pense que oui, c'est une
question délicate, là, mais quand vous avez à voter, vous avez à
représenter votre comté et la population, que vous consultez par
bien des moyens. Mais vous avez aussi votre propre jugement et
quand vous faites face à des situations où il y a beaucoup de
zones grises, hein, il faut peser, hein, les valeurs qui sont en
cause. Ça, ce n'est pas toujours facile. Quelle valeur doit
avoir priorité sur l'autre? Ça, c'est vrai que ce n'est pas
facile de prendre une décision avec une pondération des valeurs,
hein? Il y en a qui vont mettre en exergue l'autonomie, d'autres
vont dire : Bien, c'est le bien commun, hein, et le bien de la
personne souffrante, l'autre, c'est le bien de la collectivité.
Il faut pondérer tout cela puis essayer de voir quand même le
bien-fondé, hein, de ce projet de loi pour vous aussi, parce que
vous pouvez avoir une opinion qui soit divergente en votre
conscience. Et là, il faut sonder votre cœur, ce qui n'est pas
toujours facile, hein? On se demande des fois, au travers la
lumière qui descend directement puis dire : Qu'est-ce que je
vais prendre? Mais il faut sonder son cœur pour essayer de
prendre la meilleure décision qui corresponde au bien de
l'ensemble.
|
098 |
Mr. Simard (Noël): I
think yes, it is
a sensitive issue
here, but when you have to
vote, you have to
represent your county
and the people that
you see
in many ways.
But you also have
your own judgment and when
you face situations
where there is
a lot of gray areas, huh,
must be weighed, huh, the values
that are at stake.
That is not
always easy. What
value should take precedence over
the other? It
is true that it
is not easy to make a
decision with a weighting
values, eh?
There are those who
will highlight the
autonomy, others will
say: Well, it
is the common good, huh,
and the good of the
sufferer, the other is the
good of the community
. We must
weigh all this
and still try
to see the merits, huh,
this bill
for you too, because
you can have an opinion
that is divergent
in your
consciousness. And then
we have to search
your heart, which
is not always easy,
huh? One wonders
sometimes, through
the light that falls
directly and
say:
What I'm going to take?
But we must search
his heart to
try to make the best decision
consistent with the
good of the whole.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée
d'Arthabaska.
|
099 |
|
M. Bolduc (Jean-Talon) : Je demanderais une
indulgence. Une minute.
|
100 |
|
Le Président (M. Bergman) : M. le député de
Jean-Talon, mais...
|
101 |
|
M. Bolduc (Jean-Talon) : Une
minute.
|
102 |
|
Le Président (M. Bergman) : Vraiment courte.
|
103 |
|
M. Bolduc (Jean-Talon) : Puis, ce
n'est pas pour... Je veux vous remercier. C'est important qu'on
écoute tous les points de vue. Et puis tantôt, ils ont utilisé
le mot "zen". Moi, j'aime beaucoup le mot "sérénité". Et la
discussion qu'on a eue après-midi, là, ça s'est fait de façon
sereine, ce qui démontre qu'on est capables de discuter du sujet
sans nécessairement partager les mêmes conclusions. Je pense que
c'est important qu'on écoute tous les points de vue. Et notre
société, c'est une société qui est respectueuse, indépendamment
de nos opinions. Merci beaucoup.
|
104 |
Mr.
Bolduc (Jean-Talon):
Then this is not
for ... I want to thank you.
It is important that we
listen to all points of view.
And sometimes,
they used the word "zen".
I like the word
"serenity". And
the discussion we had
afternoon there,
it happened so
serene, demonstrating
that we are able to discuss
the subject without
necessarily share the same
conclusions. I think it's
important that we listen to all
points of view.
And our society is a
society that is
respectful, regardless of our
opinions. Thank you
very much.
|
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée
d'Arthabaska, pour le deuxième groupe d'opposition. Un bloc de
cinq minutes.
|
105 |
|
Mme Roy (Arthabaska) : Vous parliez de
bioéthique. Je me souvenais aussi de mes cours de droit en
maîtrise sur l'éthique. Puis, ce que je me souviens, c'est qu'à
chaque semaine on avait le cours, puis ils nous expliquaient où
la science était rendue, puis, à chaque fois, je me disais : Mon
doux, on n'a pas pensé à ça. La science devance souvent nos
réflexions. Puis la population aussi, des fois, va aller plus
loin que la loi. Je vais vous donner un exemple très facile à
comprendre, l'affaire Morgentaler. C'était criminellement...
légiféré, l'avortement était criminel, puis il y a un jury qui
l'a acquitté. Donc, la population avait fait avancer le droit.
Souvent, c'est les lois qui font avancer la population : la
violence conjugale, la conduite en état d'ébriété. Puis d'autres
fois, c'est la société qui a avancé puis qui force le droit à
évoluer.
|
106 |
Mrs. Roy (Arthabaska): You were
talking about bioethics.
I also remembered
my law course
on ethics in
management.
Then, what I remember
is that every week
we had the course,
and they
explained to us that
science was made,
and each time,
I thought, my sweet,
we did not think that.
Science often
outstrips our thoughts.
Then the people
also, sometimes,
will go further than
the law. I'll give you
an easy example to
understand Morgentaler.
It was criminally
... legislated
abortion was criminal,
then there is a
jury acquitted him.
So the people
had the right
move. Often, it
is the laws that
advance population:
domestic violence, driving
while intoxicated.
Then other times,
it is society that has
advanced and that
forces the right to
evolve.
|
Puis moi, ce qui était mes inquiétudes, au tout départ, c'est
que les gens s'en aillent vers cette aide à mourir là pour les
mauvaises raisons. Comme par exemple, ils ne voulaient pas être
un fardeau pour leur famille, ils ne voulaient pas souffrir, ils
ne voulaient pas aller en CHSLD, ils n'aimaient pas les
conditions de vie dans lesquelles on les aurait mis en fin de
vie. Puis, par contre, les balises qu'on a mises m'ont rassurée
que... Mais des dérives... Puis, ne pas voter une loi, ou ne pas en
parler, ou ne pas essayer d'en faire... Des dérives, il doit y en
avoir à l'heure actuelle. Personne ne va venir s'en vanter ici.
Et puis il y en aura. Parce qu'on ne peut pas s'empê
cher de
légiférer parce qu'il pourrait y avoir des dérives, sinon, on va
tous s'en retourner chez nous parce que c'est impensable à
légiférer. On ne peut pas légiférer pour rendre les gens bien
intentionnés.
|
107 |
Then
me, which was my concern
at the very beginning
is that people
go in
to this assistance to die
there for the wrong reasons.
As such, they do
not want to be a burden to
their family, they
would not suffer, they do
not want to go to a nursing
home, they did not like
the conditions in
which they would have
been the end of life.
Then, by
cons, tags we
have put
reassured me that
... But drifts
... Then, do not
pass a law, or
not to talk, or
do not try to do ...
drifts, it must
are having at present.
Nobody will come
to brag about here.
And then there will be.
Because we can not
prevent expensive
to legislate because there
could be abuses,
otherwise we'll all
get to go home because
it is unthinkable to
legislate. You can not
legislate to make the
well-intentioned people.
|
Mais moi, ce qui me rassure là-dedans, c'est que la force de
vouloir vivre chez l'humain est beaucoup plus grande que le
contraire, donc je pense que ça rebalance ces personnes-là mal
intentionnées. Vous avez dû en voir, des gens se battre pour
continuer de vivre, probablement plus que d'autres qui veulent
mourir, là. Donc, c'est ça qui me sécurisait. Vous, ça ne vous
fait pas... ce n'est pas assez pour vous?
|
108 |
But
me, it reassures me
there, is that
the strength of wanting to
live in humans is much
larger than the other, so I
think that these people
rebalance malicious.
You had to see
people fight
to continue living, probably
more than others who want to
die there. So
that's what I
was securing.
You, it does not make you
... it's not
enough for you?
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Morissette.
|
109 |
|
M. Morissette (Pierre) : Bien, c'est pour ça qu'on
insiste tant sur les soins palliatifs parce que les soins
palliatifs, comme l'a expliqué Mgr Simard, ont cette capacité de
susciter davantage encore le désir de vivre chez les gens.
|
110 |
Mr.
Morissette (Pierre): Well, that's why
we insist so much on
palliative care because
palliative care, as explained
Bishop Simard,
have the ability to
create even more
desire to live in
people.
|
Mme Roy (Arthabaska) : Je suis certaine que la
clé, c'est les soins palliatifs parce que, si les conditions
sont meilleures pour les soins palliatifs, il va y avoir moins
de demandes. Ça, je suis certaine que la solution passe par là.
Mais comme chez nous, à Victoriaville, c'est l'endroit où il y a
beaucoup, beaucoup de personnes qui meurent à domicile,
conformément à leur souhait, chez nous puis à Sherbrooke, je
suis fortement convaincue que, malgré la bonne équipe en soins
palliatifs - M. le Dr Bolduc, oui... mon collègue de Jean-Talon
pourrait probablement affirmer la même chose, puis M. le
ministre de la Santé affirme la même chose - je suis persuadée
qu'il y aurait quand même des personnes qui auraient besoin de
se prémunir de cette loi-là.
|
111 |
Mrs. Roy (Arthabaska): I am sure
that the key is
palliative care because if
the conditions are better for
palliative care, there will
be less demand.
That, I'm sure
the solution is there.
But at home,
in Victoriaville, this
is where there are many,
many people who die at home,
according to their wish,
and then home
in Sherbrooke, I
am strongly convinced that,
despite the good team
palliative Care - Dr.
Bolduc, yes ...
my colleague Jean-Talon
could probably say
the same thing, then
the minister of Health
says the same
thing - I'm sure
there would still be
people who would need
to guard against that law.
|
Le Président (M. Bergman) : Mgr Simard.
|
112 |
|
M. Simard (Noël) : Mais il reste... Oui, en tout
cas, je pense que, comme Mme la ministre le disait, les soins
palliatifs ne se limitent pas aux maisons et à l'hôpital... Puis,
ensuite, à domicile, et c'est pourquoi il faut aider les aidants
naturels, qui font preuve souvent d'essoufflement, et il y a là
aussi un gros travail. Pas étonnant qu'à un moment donné ils
sont tentés de laisser tomber les bras parce que c'est beaucoup.
Et il faut vraiment prévoir un accompagnement à ce niveau-là
aussi, pas uniquement aux soins des maisons, mais aussi, les
aidants naturels, et... Parce que très souvent, les personnes
veulent mourir à domicile. Elles ne veulent pas mourir à
l'hôpital. C'est chez moi, dans ma maison, alors... De moins en
moins, mais il y en a encore. Il faut accompagner et soutenir
ces personnes.
|
113 |
Mr.
Simard (Noël)
But it is
... Yes,
certainly, I think, as
the Foreign Minister said,
palliative care is not
limited to homes and
hospital ... Then,
then, at home, and that is why
we must help caregivers,
who often show
shortness of breath, and
there again a big job.
No wonder that at some point
they are tempted to give up
arms because it
is a lot. And you really
provide coaching
at this level, too,
not only to
care homes but also,
caregivers, and ...
Because very often, people
want to die at home.
They do not want to die in
hospital. This
is my home, in
my house, so ... less and
less, but still
there. Must
accompany and support these
people.
|
Le Président (M. Bergman) : Alors, ceci met fin
au bloc du deuxième groupe d'opposition. Mgr Morissette, Mgr
Simard, merci pour votre présentation. Moi, j'ai reçu beaucoup
d'inspiration par vos mots aujourd'hui et, vraiment, je suis
très, très ému et je vous remercie pour votre présentation à
nous aujourd'hui, et partager vos connaissances avec nous.
J'apprécie beaucoup.
|
114 |
The
Chairman (Mr. Bergman):
So this ends the
block of the second
opposition group. Bishop
Morissette, Bishop Simard,
thank you for your
presentation. I got a
lot of inspiration through
your words today, and
really, I'm very, very
excited and thank you for
your presentation today,
and share your knowledge with
us. I really appreciate.
|
Collègues, la commission ajourne ses travaux jusqu'à mardi le
24 septembre 2013, à 10 heures, afin de poursuivre les
consultations particulières et les auditions publiques sur le
projet de loi no. 52. Merci, collègues.
|
115 |
Gentlemen, the Committee adjourned to
Tuesday, September 24, 2013, at 10 am, to
continue the special consultations
and public hearings on
Bill 52.
Thank you,
colleagues.
|
(Fin de la séance à 17 h 10)
|
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