Unrevised French versions of the presentations at the hearings are
available on the National Assembly website. It takes the Assembly two
to four months to produce a final French text.
The same translation block numbers (T#) are used in both the Focus and
Full Parallel Transcriptions.
|
T#
|
Caution: machine assistedbtranslation
|
(version non révisée)
|
|
Unrevised version
|
Mme Bolduc (Hélène): Alors, nous avons quelques commentaires plus spécifiques sur
les conditions, l'article 26, pour obtenir cette aide médicale à
mourir. Alors, dans le projet de loi, ces conditions, pour
obtenir l'aide médicale à mourir, s'adressent uniquement aux
patients en fin de vie. Qu'en est-il des personnes qui vivent
des souffrances physiques et/ou psychiques constantes,
importantes, mais dont la fin de vie n'est pas à brève échéance?
Nous ne devons pas fermer les yeux devant les gens emprisonnés
dans leur corps sous prétexte qu'ils ne sont pas en fin de vie.
Il n'y a qu'à penser aux maladies neurodégénératives ou aux
accidents vasculaires massifs et permanents. Il faut être à leur
écoute, comprendre ce qui est important pour eux, être sensibles
à leur détresse et à leur souffrance globale, envahissante, et
non pas seulement à leur douleur. Personne n'a le droit de
décider pour eux ce qui leur convient ou de leur refuser ce qui
leur paraît juste. Pour ces personnes dont la nature même de
leur humanité se décompose, de même que pour celles qui sont
conscientes de leur enfermement progressif dans un corps qui
leur devient étranger, notre réponse actuelle de les faire vivre
contre leur gré devrait être remise en question avec courage et
humanité.
|
011 |
So , we have some more specific comments on the conditions in
Article 26 for the medical assistance to die .
So, in the bill, these conditions, for medical assistance to die, are only available to patients at
the end of life. What about people who have physical and / or psychological
suffering suffering that is constant, significant, but the end of life is not
near?
We must not close our eyes to the people trapped in their bodies
under the pretext that they are not at the end of life.
We only have to think of neurodegenerative disease or massive and
permanent stroke.
We must listen to them, understand what is important to them,
be sensitive to their plight and their overall pervasive
sufffering,
and not just their pain.
Nobody has the right to decide for someone else what suits that
person or
deny him what he feels is right .
For these people the very nature of their humanity decays, as
well as for those who are aware of their progressive confinement
in a body that is physically estranged from them, our current response to
support them against their will should be questioned with
courage and humanity. |
Mme Bolduc (Hélène): Alors, les articles 14 et 65, c'est une. . . cette exemption, que
nous avons cru comprendre en tout cas dans l'article 65, tel que
rédigé, porte atteinte à l'accessibilité aux soins de fin de vie
en permettant l'échappatoire des maisons de soins palliatifs et
de certains établissements. Quelle sera la possibilité réelle
pour le malade d'obtenir l'aide médicale à mourir devant ce qui
nous semble être une obstruction systématique du réseau des
soins palliatifs ou à tout le moins de ses porte-parole
officiels? L'objection de conscience d'un individu est un droit
inaliénable reconnu et nous comprenons que ce débat ait perturbé
davantage le milieu des soins palliatifs. Nous savons par contre
que plusieurs soignants, dans ce milieu, sont d'accord avec
l'aide médicale à mourir, mais leur relative discrétion, dans ce
regroupement, nous inquiète et fait craindre l'échec d'une mise
en œuvre harmonieuse de la continuité des soins de fin de vie.
|
018 |
Then, sections 14
and 65, this is a
... this exemption,
we understand
in any case Article
65, as written,
affects access to care at the end of life
by allowing a
loophole for hospices
and some
institutions. What is the
real possibility that a patient will be able to obtain medical
assistance to die in the face of what seems to be
a filibuster by the palliative care network, or at
least its
official spokesperson?
Conscientious objection
of an individual is
arecognized inalienable right and
we understand that
this debate has more deeply disturbed the
palliative care community.
We know that, contrary to this, many
caregivers
in the community
agree with the medical
assistance to die, but, given their
relative obscurity in
this group, we
worry and
fear there will be a failure of
smooth implementation
of the continuity of
care at end of life. |
Mme Bolduc (Hélène): Nous croyons qu'une institution telle qu'une maison de soins
palliatifs ou un établissement de santé, qui reçoit un
financement public significatif, ne devrait pas pouvoir se
soustraire à cette nouvelle obligation d'offrir toute la gamme
de soins couverts par ce projet de loi qui. . . d'y
respecter la décision du malade. Cela inclut bien sûr l'aide
médicale à mourir qui, dans notre esprit, doit être considérée
comme un soin nécessaire, justifié, éthique et surtout
respectueux de l'humain. Nous réitérons qu'une telle obligation
institutionnelle n'inclut pas l'obligation individuelle du
professionnel qui gardera toujours son libre arbitre, ses
convictions, mais le libre arbitre de l'un ne peut et ne doit
pas occulter et encore moins sacrifier celui de l'autre,
d'autant plus qu'il est de loin le plus vulnérable.
|
019 |
We believe that an institution such as a hospice or a health
facility, which receives significant public funding should not
be able to escape this new obligation to provide the range of
services covered by the draft law . . .so as to respect the
patient's decision.
This, of course, includes
medical dying,
which in our mind,
should be considered necessary care,
justified, ethical and
very respectful of
humanity. We
reiterate that such
institutional obligation
does not include the
individual obligation of the
professional who
always keeps
his free will, his
convictions, but
a free will
cannot and should
not overshadow and even less
sacrifice
someone else, especially
since the other is by
far the most vulnerable. |
Mme Bolduc (Hélène): Nous suggérons donc que tout établissement qui reçoit un
financement public ait une obligation de moyens et de résultat,
à savoir : celle de mettre à la disposition des personnes qui en
font la demande la possibilité réelle,
pratique d'obtenir une aide médicale à mourir par un
professionnel dont l'éthique et l'empathie seront compatibles
avec ce noble but.
|
020 |
We therefore suggest that
any institution that
receives public funding
has an obligation to provide
means and results, namely
that of putting at
the disposal of those who
so request a real possibility, a convenient way to get medical
help to die from a
professional whose ethics
and empathy will be
compatible with this noble
goal.
|
Mme Hivon: . . .vous
êtes le premier groupe à venir nous demander qu'on puisse aussi aller
vers des personnes qui ont une affection grave et incurable des suites
d'un accident, donc quelqu'un, j'imagine, qui pourrait être paraplégique
. . .
|
029 |
. . . you're
the first group to come to us
we can also consider people who have
a serious and incurable
disorder resulting from an accident, so someone, I guess which
could be paraplegic . . . |
Mme Hivon: Et l'autre chose que je veux vous dire comme précision, c'est
qu'il y a eu un autre choix, toujours dans la recherche de
l'équilibre, effectivement, de faire en sorte que les
établissements soient obligés de fournir les soins de fin de
vie, mais que, pour ce qui est des maisons de soins palliatifs,
c'étaient eux qui choisissaient l'étendue des soins de fin de
vie qu'ils allaient donner. L'article 65, une petite précision,
le seul établissement qui est concerné par l'article 65, c'est
La Maison Michel Sarrazin; il n'y a pas d'autres établissements
publics qui peuvent se soustraire. En fait, c'est la clause
Michel Sarrazin pour consacrer son statut; c'est la seule maison
de soins palliatifs qui a un statut d'établissement. Pourquoi?
Parce que ça a été la première, et
elle fait de la recherche, elle est institut universitaire. Et on n'a
pas le choix. On voulait lui donner... la mettre sur le même pied que
les autres maisons de soins palliatifs. Donc, c'est pour ça qu'il y a
cette clause-là. Et ça ne peut pas s'appliquer parce que
|
030 |
And the other thing I want to tell you
exactly how there is a
choice, we are always in search of effective balance, to ensure that the
institutions are obliged to provide care
end of life, but, in the case of hospice care, they are the ones who
can
choose the range of end of life care they will give. Article 65 is a clarification.
The only institution affected by Article 65 is La Maison Michel Sarrazin; no other public
institutions can avoid [providing physician-assisted dying].
In fact, it is the Michel Sarrazin clause to that preserves its status
as the only hospice that has a status of [a public]institution. Why?
Because it was the first, and does research, it is an academic
institute. And we have no choice. We wanted to give it ... put it on the
same footing as other hospices . So this is why there is this clause
there. And [the law] cannot be applied because
|
Mme Hivon:c'est
le seul établissement qui n'offre que des soins palliatifs, donc
c'est une clause grand-père, en fait. Voici. Et je cède
maintenant la parole à mes collègues qui ont des questions.
|
032 |
it
is the only
institution that offers only
palliative care, so
it's a grandfather
clause, actually.
Here you are. And now
I'll turn it to my
colleagues who have questions. |
Mme Bolduc (Hélène): Oui, mais je comprends, là, pour
la maison Sarrazin, c'est parfait. . . .Mais il faut comprendre aussi que
la population, le malade en fin de vie, il n'a pas toujours le
choix, et, s'il s'attend à aller dans une maison de soins
palliatifs, il y a des choses qui dégénèrent vers la fin, il
voudrait avoir cette aide-là, mais disons que si déjà il y a une
entente et qu'il y a un contrat avec Sarrazin. . . mais les autres
maisons, il peut y avoir du blocage aussi.
|
036 |
Bolduc (Hélène):
Yes, but I understand
that for
Sarrazin home this is
perfect. . . .
But we must also
understand that the people,
the patient at the end of life,
he does not always have
a choice, and
if he expects to go
into a hospice,
there are things that
can degenerate to the point where he finally would
like to have this
help, but
say that if there is
already an agreement,
and there is an
agreement with Sarrazin
... but at the other
houses, there may be
obstruction too. |
Mme Bolduc (Hélène): Je pense que vous allez entendre, ce n'est pas évident, là, à
dire publiquement, mais il y a une loi du silence carrément à
l'intérieur du réseau des soins palliatifs. Ça, je peux vous le
dire. J'ai des témoignages depuis des années, ça fait six ans
cette. . .et il y a des soigneurs dans les maisons de soins
palliatifs qui ne peuvent pas dire. . . ils ne donnent pas leur opinion
personnelle, ils ne peuvent pas. . .
|
037 |
I
think you'll agree,
it is not obvious,
to say it publicly, but there is a
law of silence squarely
within the palliative care network of
palliative. That I can
tell you. I have
had accounts for years, it's been six years . . . there
are carers in
hospices who cannot
say ... they
cannot voice their personal
opinion, they cannot. . . |
Mme Vallée: . . .On codifie à l'intérieur du projet de loi la liberté de
conscience pour le médecin, liberté de conscience que, je
dirais, à mon avis, mais ça, on aura des échanges là-dessus,
devrait être applicable à l'ensemble des professionnels. On a eu
des échanges avec l'Ordre des pharmaciens qui nous a soulevé
certaines problématiques potentielles, et puis je pense que
c'est hyper important. Au même titre qu'il est hyper important
de respecter la liberté individuelle du malade, je pense qu'on
doit aussi s'assurer de respecter la liberté individuelle du
professionnel, de ce lui ou de celle qui sera appelé à
intervenir. Parce qu'on le voit dans le débat, il y a des
professionnels qui oeuvrent dans les soins de fin de vie qui,
pour des raisons bien personnelles, ne sont pas à l'aise avec le
concept d'aide médicale à mourir. Parfois, ça peut être pour des
raisons aussi strictement de compétence, c'est-à-dire ce n'est
pas un soin qu'on sait administrer ou c'est quelque chose avec
laquelle on n'est pas à l'aise.
|
056 |
. . .It codifies within the bill freedom of conscience for the
physician, freedom of conscience that I suggest, in my opinion, we
should enlarge, should be applicable to all professionals.
We had discussions with the College of Pharmacists who raised some
potential problems, and I think it's super important.
Just as it is super important to respect individual freedom of the
patient, I think we must also ensure respect for professional
individual freedom, those who will be called upon to intervene.
Because it is apparent in the debate, there are professionals working in
care at the end of life, who, for many personal reasons, are not comfortable with
the concept
of medically assisted dying.
Sometimes it may be
for reasons to do strictly
with skill, that is
to say it is not a
treatment they know
administer or is something
with which they are
uncomfortable.
|
Mme Vallée: Donc, moi, cette liberté de
conscience là, je crois qu'il est important aussi de la
transposer vers les conseils d'administration, en fait, des
maisons qui vont offrir des soins de fin de vie à la population.
Certaines maisons - moi, je le sais très bien, là, dans ma
circonscription, il y a un organisme qui offre des soins
palliatifs - je sais, qui ne voudront pas aller dans cette
orientation-là. Ils ne sont pas à l'aise avec ça. Ils vont être
là pour accompagner le malade, ils vont être là pour l'aider,
pour le soutenir, mais je sais que, si on leur impose, on
souhaite leur imposer d'offrir, à l'intérieur de leurs murs,
l'aide médicale à mourir, ils ne seront pas prêts à la faire.
|
057 |
So,
in my opinion, freedom of
conscience, I believe it is also
important to transpose
it to boards of directors, in fact,
of homes that will offer care to the
end-of-life
population. Some houses
- I
know very well there, in
my constituency,
there is an organization that provides
palliative care -
I know they do not
want to go in
that direction.
They are not comfortable with
that. They will
be there to accompany the
patient, they will be
there to help,
to support, but I know that if
it were imposed,
we want to impose
the offer of medical assistance to die
within their
walls,
they will not be ready
to do it. |
Mme Vallée: Donc, pourquoi on ne pourrait pas respecter cette liberté de
conscience là au sein des maisons qui offrent des soins
palliatifs à la clientèle certaine? . . de ce que
je comprends de votre intervention, vous dites : Il y a des médecins,
actuellement, en soins palliatifs qui ne parlent pas, qui sont en faveur
de l'aide médicale à mourir, qui ne parlent pas parce qu'ils ne
souhaitent pas avoir un combat de coqs sur la place publique entre
différents professionnels. Donc, si, à l'intérieur de ce
regroupement-là, comme vous le dites, il y a des gens qui sont disposés
à offrir ces services-là, j'imagine qu'ils vont faire des démarches
auprès de la maison où ils oeuvrent afin que la maison puisse offrir ces
services-là. . . .
|
058 |
So why could
we not respect
freedom of conscience in homes that provide palliative care to
certain customers? . . . from what I understand
from your statement, you say: There are doctors, currently,
in palliative care who do not speak in favor of medical help to die, who do
not speak because they do not wish not have a cockfight in the public square
between different professionals. So if, within this group there are, as you
say, there are people who are willing to offer these services, I
imagine they will make representations to the house where they working
so that the house can provide those services. . . . |
Mme Vallée: . . .là où on va polariser le débat,
c'est vraiment sur la question de l'aide médicale à mourir,
parce que ça interpelle chacun d'entre nous dans nos valeurs les
plus fondamentales. Et c'est pour ça... je pense que c'est pour
ça, par respect de cette interpellation très personnelle, que le
législateur a codifié la liberté de conscience des médecins.
Donc, moi, je comprenais qu'il y avait une certaine liberté de
conscience aussi de la part des maisons. Mais, de votre
intervention, vous ne semblez pas à l'aise avec ça.
|
059 |
. . . the polarization in
the debate is
really about the
issue of physician-assisted
dying, because it
resonates with all of
us in our most fundamental
values. And
that's why ...
I think that's why,
out of respect for
this very personal question,
the legislature
codified freedom of conscience for
doctors. So,
I understand
that there was a certain
freedom of conscience
also for homes.
But your
response suggestst
you do not seem
comfortable with it. |
M. Boisvert (Marcel): Je suis
d'accord avec ce que vous dites, madame. Il y a moyen, je pense, et
peut-être, peut-être obligation de la part du ministère, le cas échéant,
de rappeler que le conflit de conscience entre deux individus qui
s'opposent n'est pas égal en soi. Je pense que les moralistes... Je peux
vous en nommer plus qu'un, mais je vais m'en tenir à un seul qui est
bien connu, francophone, alors tout le monde peut le lire, Paul Ricoeur
rappelle à la profession médicale précisément sur ce sujet que, quand il
y a conflit, c'est une erreur de jugement de mettre l'autonomie du
médecin sur le même pied d'égalité avec l'autonomie du patient. Le
patient est vulnérable et affaibli. Le médecin est conscient de sa
science, conscient de sa position d'autorité . . .
|
063 |
Mr. Boisvert (
Marcel ): I agree with what you say , ma'am. There is a way, I
think, and maybe, maybe obligation on the part of the
Department, as appropriate, to remember that the conflict of
conscience between two individuals who oppose [each other] is not
the same as a conflict with it. I think the moralists ... I can name more than one, but
I'll stick to one that is well known, French, so everyone can
read it, Paul Ricoeur reminds the medical profession on this
very subject that when there is conflict, it is an error of
judgment to put physician autonomy on the same footing with the
patient's autonomy. The patient is vulnerable and weak. The
doctor is aware of his knowledge, aware of his position of
authority . . .
|
M. Boisvert (Marcel): Alors, ce
que Paul Ricoeur nous dit, c'est que ce n'est pas renier ses principes
que de reconnaître qu'il y a une différence très significative dans
l'opposition entre la position d'un médecin de patients très vulnérables
et d'un médecin qui est fondamentalement à son service. Et il dit
textuellement que le médecin doit voir se profiler une autre exception
que l'exception en ma faveur, à savoir, l'exception en faveur de
l'autre. On ne renie pas ses principes de médecin - et j'en suis un -
quand on voit qu'un patient mourant, insoulageable, pour qui tous les
soins deviennent un acharnement palliatif, y inclus la sédation continue
dans certains cas. . .
|
064 |
So
what Paul Ricoeur
says, is that one need not renounce ones principles to recognize
that there is a very
significant difference in the
contrast between the position of a
doctor of
vulnerable patients and
a doctor who basically
serves his own interests. And he said
verbatim that the doctor must
see whether there is another
category of exception
other than the exception in my
favor, namely, the exception in
favor of the other.
It does not deny the
principles of doctors
- and
I am one -
when we see a patient
dying in need of relief,
for whom all treatments becomes doggedly palliative, including
continuous sedation in some cases . . . |
M. Boisvert (Marcel): Alors, il se dégage de cela une sorte de responsabilité
morale médicale d'être au service de l'autre. Et indépendamment
de ses croyances profondes, qui n'ont pas à changer, on a
l'obligation morale de réaliser que le patient qui est mourant,
qui souffre, qu'on ne sait pas soulager, qui ne veut pas de
sédation, pour lui comme pour les siens. . . Ricoeur nous rappelle
que c'est à l'autre que je dois et que je veux être fidèle. Et
je pense qu'il y a lieu de réfléchir à cela.
|
065 |
Then
he assumes some sort of medical
moral responsibility to serve
the other. And
regardless of his underlying
beliefs, which
do not have to change, we have
a moral obligation to realize
that the patient is
dying, suffering,
we do not know how to provide relief for someone who does not want
sedation for himself . . .
Ricoeur reminds us that it
is the other to whom I must be faithful.
And I think it is appropriate
to consider that. |
M. Boisvert (Marcel): Et je rajouterais juste ceci. Si vous. . . C'est évident que vous
ne pouvez pas, en tant que gouvernement, tout régler du premier
coup, mais que ce serait une erreur importante, stratégique de
ne pas au moins mentionner, dans le projet de loi, comme étant
une commission à être établie "en vue de" pour regarder ces
questions de sorte que, dans deux ans, quatre ans, six ans, si
ces situations deviennent à être discutées au point de les
voter, que les opposants ne brandissent pas. . . ce qu'ils ont
commencé à faire déjà, hier soir, entre autres, à la télévision. . .
de la pente dangereuse. Ce n'est pas une pente dangereuse de
considérer un nouveau développement, qui est déjà prévisible
maintenant. Sauf qu'on se donne un peu plus de temps pour le
régler.
|
066 |
And I just would add
this. If you
... It's obvious that
you cannot,
as a government, resolve everything on the first try,
but it would be a
major strategic error
not to at least mention
in the bill, regarding a commission
to be established
"with a view" to
look at these issues, that in two years,
four years, six years,
if these
situations become disputed to the
point of going to the polls,
the opposition
does not brandish
... they
began to do so already
last night, among
other things, on television
... the
slippery slope.
It is not a
slippery slope to consider
a new development, which is
already predictable
now.
Unless we give ourselves
a little more time to
adjust. |
M. Boisvert (Marcel): Et si on réglait quelque chose comme ça pour l'objection de
conscience. . . La maintenir, mais réaliser qu'il y a des nuances
dans l'objection de conscience, à ce moment. . . Et la même chose
pour les démences, etc., que, dans le futur, au moment où on
commencera à étudier. . . C'est qu'on peut se donner un temps de
réflexion, mais de le reconnaître tout de suite comme étant un
problème à venir et que ça ne correspond pas du tout à une
dérive. Merci.
|
067 |
And if
we settle something like for
conscientious objection ...
Keep it, but
realize that there are
nuances in conscientious
objection when you do ... And the same thing for dementia, etc.. That in
the future, when we begin to study ... This is to give some time to
think, although you immediately recognize it as a problem to come and it
does not at all correspond to abuse.
Thank you. |
M. L'Espérance (Georges) : Oui, juste un petit mot
pour répondre à votre question, si vous le permettez. Moi,
j'entends très, très bien ce que vous dites. Dans un. . . Il n'y a
aucun problème, il n'y a personne ici qui va discuter de
l'autonomie, du choix de conscience du médecin, ou d'un conseil
d'administration. Nous sommes ici face à deux droits.
|
071 |
Mr.
L'Espérance (George):
Yes, just a quick note to
answer your question,
if you allow me.
I hear
very, very well what you say.
In a ...
It is not just one problem,
there is not just one person to discuss autonomy, the conscientious choice of
the doctor or a board. We are here dealing with two rights. |
Et je vais vous retourner un peu votre
situation. Trouvons-nous dans une région où il n'y a qu'un seul
établissement qui offre quelques soins palliatifs. Et l'ensemble du
conseil d'administration décide qu'il ne veut pas avoir d'aide médicale
à mourir, mais un patient, lui, de cette région-là voudrait l'avoir.
Alors là, il va se retrouver démuni que l'on respecte son droit, alors
qu'il n'est pas obligé de soit traverser le fleuve, si on regarde la
Gaspésie ou la Côte-Nord, soit de s'en aller très loin pour obtenir ce
droit. Ça n'empêche absolument pas, à mon sens à moi, toute objection de
conscience de la part des gens qui sont là. Tout ce que l'on dit, c'est
qu'il faudrait qu'il y ait, à l'intérieur du conseil d'administration ou
de l'établissement, une mécanique, un processus qui va permettre d'aller
aider cette personne-là, avec. . . appelons-les des médecins itinérants . .
. Mais tout au moins, d'avoir un mécanisme pour respecter la volonté de
ce patient-là, qui, sinon, va se retrouver dans un vide juridique. . .
|
072 |
And I'll go
back a little
for you. We find ourselves in a region where there is only one institution that
offers some palliative care. And the entire Board of Directors decides
it does not want to have medical help to die, but a patient, one living
in that region, wants it. In this situation, he is going to be helpless
if we
respect that right. Yet neither is he obliged to cross the river,
if you look at the Gaspésie and Côte -Nord, to go very far to get
this right. It does not absolutely prevent, I think for me, any
conscientious objection on the part of people who are there. All that is
said is that there would have to be, within the board or institution,
a mechanism, a process that will allow that person to get help,
with ... let's call them visiting physicians . . . But at least, to have
a mechanism to respect the will of patients, who otherwise will
find themselves in a legal vacuum. . . |
M. Bolduc (Jean-Talon):. . . En passant. . .puis je tiens à rassurer des gens de tous les
groupes, l'évolution, ce n'est pas toujours dans le sens qu'on
en donne plus. à un moment donné, on peut se rendre compte qu'il
y a eu des abus, puis on peut être obligés de revenir en
arrière. C'est comme ça que ça fonctionne. C'est pour ça que,
sur trois points, je dois vous avouer que je suis moins en
accord avec vous. La question des maisons de soins palliatifs,
pour moi, c'est clair : s'ils ne veulent pas l'offrir et qu'ils
le disent, si quelqu'un veut avoir l'aide médicale à mourir, il
a juste à ne pas aller là. Il faut offrir d'autres alternatives.
Ça, c'est mon premier principe.
|
101 |
. . .By the way . . . I want to reassure the people of all groups, evolution is not always in the direction that gives more.
At one point, we may realize that there has been abuse, then we may be
forced to go back. That's how it works.
This is why, on three points, I must admit that I am less in agreement
with you.
The issue of hospices, for me, it is clear they do not want to offer
[medical aid in dying] and they say, if someone wants to have medical help to die, he just
should not go there. [The law] should provide
alternatives. That
is my first principle. |
M. Bolduc (Jean-Talon):Le deuxième, on ne peut pas obliger des professionnels.
Malgré qu'on dirait : Le patient a des droits, on ne peut pas
aller dire à un professionnel : Tu vas devoir faire ça. Si on
part avec ce principe-là, là, on brise le projet de loi. La
société suit jusqu'à date, selon les sondages mais, si on
commence à obliger des gens à des choses comme ça, si vous
voulez mon avis, vous pouvez en parler parce que vous défendez
une position mais, moi, je ne vous suivrai pas jusque-là, ça,
c'est certain. Puis la plupart des professionnels ne vous
suivront pas là.
|
102 |
Second, we cannot force professionals.
Despite what it looks like: The patient has rights - you cannot go
and tell a professional: You'll have to do that.
If we start with that principle, then you will destroy the bill.
Society is in agreement to date, according to the polls, but if
you start to force people to do things like this, if you want my
opinion, you can talk because you defend a position, but I will
not follow you that far, that's for sure. Most professionals do
not follow you that far.
|
Juste pour vous dire, en passant, les
associations, pas sûr qu'ils ont fait des grands sondages dans
leurs groupes sans compter que le premier sondage qu'il y a eu,
qui a amené ce débat-là, on va se le dire franchement là, il n'y
a personne qui savait de quoi il parlait. Et, quand on parlait
d'euthanasie, pour plusieurs docteurs, les soins palliatifs,
c'était de l'euthanasie, de la façon dont ça a été posé. Et
comme ministre, je m'étais positionné rapidement, je disais : Il
n'y a personne qui sait de quoi il parle.
|
103 |
Just to tell you, by the way, it is not certain associations have
done large surveys in their groups beyond the first survey that
led to this debate, we will put it bluntly, no one knew
what he was talking about.
And when we talked to several palliative care doctors it is euthanasia,
that is how it is seen.
And as a minister, I quickly came to my position, I said to myself:
There is no one who knows what he is talking about.
|
Mme Bolduc (Hélène) : Mais, M. Bolduc, on a toujours
dit qu'on respectait la liberté du professionnel, c'est même
écrit textuellement. Ça va de soi. Doté de conscience, ça n'a
même pas été remis en question. C'était sur l'établissement
comme tel, en disant qu'il y a un malaise, là, parce qu'on sent
qu'il va y avoir une obstruction de ceux qu'on appelle "membres
du réseau des soins palliatifs". On ne fait que poser la
question qu'on est inquiets, mais il n'a jamais été question de
forcer ou d'exiger ou même, ça serait. . . d'abord, ce serait contre
la loi et ce n'est pas dans notre esprit non plus. Puis il n'y a
pas un médecin qui ferait bien ça si, en plus, il n'a pas le
goût de le faire et ce n'est pas à l'avantage de personne de
donner cette impression-là.
|
107 |
Bolduc
(Hélène): But,
Mr. Bolduc, we have always said
that we respect the freedom of professional,
it is even written
verbatim. That goes without saying.
Concerning conscience, that has
not even been questioned.
It is about the
institution as such,
saying that there is a
malaise, there, because
we feel that there will be
obstruction by the so-called "members of the palliative care network."
We only
point out that we are
concerned, but there
was never any question of
forcing or requiring
or even, it would be ...
First, it would be
against the law and
it is not our intention either.
And there is
not a doctor
who would do it well
if, in addition, it was not his inclination to do so, and
it is not to
anyone's advantage to give
this impression. |
M. Bolduc (Jean-Talon) : Je suis
très, très content de votre réponse et je suis d'accord avec
vous. C'est qu'on est dans un dossier dans lequel il va y avoir
deux grands courants de pensée et il y a des gens qui vont faire
aussi leur promotion. Comme vous avez fait la promotion de
l'idée, il y en a qui vont faire la promotion qu'ils s'opposent
à ça, même une fois le projet de loi passé.
|
108 |
Mr.
Bolduc (Jean-Talon):
I am very, very happy
with your answer and I
agree with you.
We are in
a situation in which there will
be two major schools
of thought and there are
people who will promote their positions.
As you have
been promoting the idea,
they are going
to promote their opposition
to it, even after
the bill passes. |
|
T#
|
Caution: raw machine translation
|
(version non révisée)
|
|
Unrevised version
|
(Reprise à15 h 12)
|
|
|
Le Président (M. Bergman) : à l'ordre, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux. Nous allons
poursuivre sans plus tarder les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi no. 52, Loi
concernant les soins de fin de vie.
|
001 |
The
Chairman (Mr. Bergman):
Order, please!
The committee
resumed. We will continue
without further delay special
consultations and public hearings
on Bill
52, An Act respecting
the end-of-life. |
Je souhaite la bienvenue à nos invités. Alors, c'est
l'Association québécoise pour le droit de mourir dans la
dignité. Bienvenue. Vous avez 15 minutes pour faire votre
présentation, suivies d'un échange avec les membres de la
commission pour 45 minutes. Alors, s'il vous plaît, donnez-nous
vos noms et vos titres. Et continuez avec votre présentation.
|
002 |
I
welcome our guests.
So this is the Quebec
Association for the Right to Die
with Dignity. Welcome.
You have 15 minutes to make
your presentation, followed by a
discussion with the members of the
commission for 45 minutes.
So please, give
us your names and
titles. And continue with
your presentation. |
Mme Bolduc (Hélène): Alors, bonjour, M. le Président.
Bonjour les députés, bonjour Mme la ministre. Alors, je suis
Hélène Bolduc, je suis la présidente de l'organisme,
l'Association québécoise pour le droit de mourir dans la
dignité. Et je suis accompagnée du Dr Marcel Boisvert, que la
plupart, je pense, connaissent certainement, pour avoir passé la
première fois la commission. Dr Boisvert a fait des soins
palliatifs dans les tout débuts, déjà dans les années 70. Je
pense qu'il n'a pas besoin d'autre présentation que ça... Il a
aussi participé tout au long du débat, et ça, bien avant même
que l'association commence.
|
003 |
Bolduc
(Hélène): So, hello,
Mr. President.
Hello members,
hello Madam Minister.
So I Hélène
Bolduc, I am the
president of the organization,
the Quebec Association for
the right to die with dignity.
And I'm joined by Dr.
Marcel Boisvert,
than most, I think,
certainly know,
having spent the first time
the commission. Dr.
Boisvert has made
palliative care in infancy,
already in the 70s.
I think he did not
need another presentation
that ... He also participated
throughout the debate,
and that, although even before
the association begins. |
Je présente aussi le Dr Georges L'Espérance, à ma gauche. Dr
Georges L'Espérance est neurochirurgien. C'est un des derniers
arrivés à l'association, mais il s'est embarqué corps et âme
depuis le mois d'avril. Et on est très, très heureux de l'avoir
avec nous. Il a un blogue et il participe régulièrement aux
débats.
|
004 |
I also
present Dr. George
L'Espérance, to my
left. Dr. George
L'Espérance is a neurosurgeon.
It is a relative newcomer
to the association, but
he embarked body and soul
since April.
And we're very, very happy
to have him with us.
He has a blog
and regularly participates in
debates. |
Et maintenant, il y a le docteur... mais... - c'est vrai, on
pourrait dire "docteur", hein? - Jean Mercier, qui est
professeur de philosophie des politiques publiques à
l'Université Laval. Et M. Mercier membre du conseil
d'administration de l'association depuis, justement, trois ans,
où il y a eu les premières auditions de cette commission.
|
005 |
And now
there is the Doctor ...
but ...
- This
is true, we could say
"doctor", eh? -
Jean Mercier, who
is a philosophy professor
of public policy at the
University Laval. Mr.
Mercier and
member of the board
of the association for
precisely three years, where there
was the first
hearings of the commission. |
Alors, voilà. Le projet de loi no. 52 est l'aboutissement
d'une démarche démocratique exceptionnelle des parlementaires
québécois. Le rapport du comité mourir dans la dignité est
admirable à plusieurs points de vue. Étoffé, nuancé, il est le
constat de la réflexion sociétale sur ce sujet. Et nous devons
tous en prendre acte, citoyens autant que soignants.
|
006 |
So
here it is. Bill
No. 52 is the culmination of
a unique democratic process
of MNAs.
The report of the committee
to die with dignity is
admirable in many
respects. Expanded,
nuanced, it is the finding of a
societal debate on this
subject. And we
all need to take note,
as well as citizens
caregivers. |
Le projet de loi no. 52 traite de l'ensemble des soins de fin
de vie. Quatre années d'efforts soutenus ont précédé cet
excellent projet de loi consacré aux soins de fin de vie, à la
sédation palliative terminale et à l'aide médicale à mourir.
Comme représentants de l'association québécoise, nous ne
traiterons pas ici de toutes les dimensions du projet de loi,
avec lesquelles nous sommes en accord. Nous joignons donc notre
voix à tous ceux et celles qui s'expriment en ce sens. C'est la
base même d'une approche qui respecte la dignité de la personne
humaine dans la dernière partie de sa vie.
|
007 |
Bill No. 52
deals with all
end-of-life.
Four years of
sustained efforts
up to this excellent
bill devoted to
end-of-life,
palliative terminal
sedation and
physician-assisted dying.
As representatives of
the Quebec association, we do
not deal here with
all aspects of the bill,
with which we agree.
We add our
voice to those
who speak in this
sense. This
is the basis of an
approach that respects the dignity
of the human person
in the latter part of his life.
|
Nous avons choisi de nous limiter,
dans ce mémoire, à la question de l'ajout de ce qu'il est
convenu d'appeler l'aide médicale à mourir dans l'ensemble des
soins de fin de vie offerts aux Québécois. Dans ses grandes
lignes, le projet de loi est irréprochable en ce qu'il respecte
les grands principes de la bioéthique, à savoir : le respect de
l'autonomie du patient, dans la mesure où les droits d'autrui ne
sont pas violés; l'exigence de la bienveillance à son endroit,
reconnaissant que lui seul peut juger de cette bienveillance; il
y a un élément de justice sociétal en ce que chaque individu y a
accès, mais aucun n'y est obligé par qui que ce soit.
|
008 |
We chose
to limit ourselves in
this paper,
the question of
adding what is
called medical
assistance to die in
all end-of-life
care for Quebecers.
Broadly,
the bill is
perfect in that it
respects the
principles of bioethics,
namely: respect for patient autonomy,
insofar as the rights
of others are not violated;
the requirement of
benevolence towards him,
recognizing that he alone
can judge this
benevolence there is
an element of
societal justice
that each individual
has access, but none
is required
by anyone.
|
La mission de l'association. Nous avons 500 membres bénévoles
qui regroupent des personnes de tout horizon social et
professionnel. L'association défend le droit à une mort digne
depuis 2007. C'est dans ce contexte que nous prônons une
approche active pour le respect des valeurs de liberté, de
dignité, de compassion, de justice et d'autonomie personnelle
dans un domaine particulièrement important, celui de la fin de
fin de vie et de la mort de chacun d'entre nous. Nous voulons
qu'il soit possible pour toute personne atteinte d'une maladie
en phase terminale ainsi que pour celles qui vivent des douleurs
physiques et/ou psychiques insupportables dans le cours d'une
pathologie grave et sans espoir thérapeutique raisonnable
d'obtenir, si désiré, l'aide médicale nécessaire à une fin de
vie digne et à une mort douce. Nous soulignons en particulier
que cette aide médicale à mourir a des assises très solides sur
les plans humain, philosophique, et politique, au sens où elle
correspond tout à fait à ce qui fait tout le fondement de notre
vie collective, à savoir : le respect des chartes des droits, la
liberté de choix des individus et le respect des choix que ces
individus expriment. Il s'agit en fin de compte de la
reconnaissance du droit à l'autonomie décisionnelle des
personnes.
|
009 |
The mission of the
association.
We have 500 volunteer members who include people of all social
and professional horizons .
The association defends the right to a dignified death since
2007.
It is in this context that we advocate an active approach to the
respect for the values of freedom, dignity, compassion,
justice and personal autonomy in a very important area, that of
the end of end of life and death of each of us .
We want it to be possible for any person with a terminal illness
as well as those experiencing physical and / or psychological
pain unbearable in the course of a serious disease and without
reasonable L'Espérance of obtaining treatment if
desired medical help necessary for a purpose worthy life and a
peaceful death .
We note in particular that this physician assisted dying is a
very solid foundation of human, philosophical , and political ,
in the sense that it is quite what makes the foundation of our
collective life, namely : respect
charters of rights , freedom of choice of individuals and
respect the choices these individuals express .
It is ultimately the recognition of the right to decision-making
autonomy. |
En se penchant sur cette question délicate et en s'engageant
dans une volonté de diminuer non seulement les douleurs, mais
aussi la souffrance intenable qui accompagne certaines personnes
en fin de vie, le Québec se situe dans un grand courant
humaniste qui comprend maintenant plusieurs pays européens et
plusieurs États américains, n'est donc pas exceptionnel, mais il
se situe à l'avant-garde des politiques publiques à cet égard.
Malgré d'importantes avancées, les meilleurs soins palliatifs ne
réussissent pas à contrôler toutes les douleurs des états de fin
de vie, et encore moins la souffrance des états débilitants ou
vécus comme tels par les patients aux prises avec une situation
sans espoir. De nombreux travaux scientifiques ont démontré que
la continuité et la complémentarité entre les soins palliatifs
et l'aide médicale à mourir avaient un effet positif qui réduit
l'angoisse de la mort annoncée. La certitude d'être aidé
médicalement à mourir, si tel est notre choix, nous aide à mieux
vivre nos derniers moments.
|
010 |
In addressing this sensitive issue and engaging in a desire to
not only reduce pain but also untenable suffering that
accompanies some people in later life , Quebec is in a great
humanist , which now includes several countries
Europe and several U.S. states , is not exceptional , but it is
at the forefront of public policy in this regard.
Despite significant advances, the best palliative care fail to
control all pain states end of life , much less suffering or
debilitating conditions such as experienced by patients with a
hopeless situation .
Many scientific studies have shown that the continuity and
complementarity between palliative care and medical assistance
to die had a positive effect that reduces the anxiety of death
foretold .
The certainty of being medically assisted dying, if we so choose
, we will help to better live our last moments. |
Alors, nous avons quelques commentaires plus spécifiques sur
les conditions, l'article 26, pour obtenir cette aide médicale à
mourir. Alors, dans le projet de loi, ces conditions, pour
obtenir l'aide médicale à mourir, s'adressent uniquement aux
patients en fin de vie. Qu'en est-il des personnes qui vivent
des souffrances physiques et/ou psychiques constantes,
importantes, mais dont la fin de vie n'est pas à brève échéance?
Nous ne devons pas fermer les yeux devant les gens emprisonnés
dans leur corps sous prétexte qu'ils ne sont pas en fin de vie.
Il n'y a qu'à penser aux maladies neurodégénératives ou aux
accidents vasculaires massifs et permanents. Il faut être à leur
écoute, comprendre ce qui est important pour eux, être sensibles
à leur détresse et à leur souffrance globale, envahissante, et
non pas seulement à leur douleur. Personne n'a le droit de
décider pour eux ce qui leur convient ou de leur refuser ce qui
leur paraît juste. Pour ces personnes dont la nature même de
leur humanité se décompose, de même que pour celles qui sont
conscientes de leur enfermement progressif dans un corps qui
leur devient étranger, notre réponse actuelle de les faire vivre
contre leur gré devrait être remise en question avec courage et
humanité.
|
011 |
So , we have some more specific comments on the conditions in
Article 26 for the medical assistance to die .
So, in the bill, these conditions, for medical assistance to die
, are only available to patients at end of life .
What about people who live in, physical and / or psychological
constants , important , but the end of life is not in the short
term ?
We must not close our eyes to the people trapped in their bodies
under the pretext that they are not the end of life .
There are only think of neurodegenerative disease or massive and
permanent stroke .
We must listen to them , understand what is important to them,
be sensitive to their plight and their overall pain , invasive ,
and not just their pain.
Nobody has the right to decide for themselves what suits them or
deny them what they feel is right .
For these people the very nature of their humanity decays, as
well as for those who are aware of their progressive confinement
in a body that is foreign to them , our current response to
support them against their will should be questioned with
courage and humanity. |
Alors, voici les changements qui sont demandés à l'article
26. Bien, en fait, il n'y a pas. . . dans le 1, simplement que ces
soins de fin de vie puissent être obtenus par une personne qui
aurait exprimé clairement et librement son choix en ce sens,
dans des directives médicales anticipées.
|
012 |
So, here are the
changes that are required
in Article 26.
Well, actually,
there is not
... in
... one,
just as
the end-of-life
can be obtained by a
person who clearly
and freely expressed
their choice in this
sense, in
advance medical directives
...
|
Le 2 nous apparaît
très clair.
|
013 |
2
seems to us very
clear. |
Et le 3, c'est vraiment la modification qui semble importante
parce que "maladie incurable", "phase terminale", et tout ça, ça
nous semblait un petit peu vaseux. . . comme. . . peut-être un peu
flous. Alors, la définition que vous retrouvez ici est celle du
Barreau, lors des premières auditions, de la présentation, d'il
y a trois ans, et c'est celle aussi qui ressemble le plus à
celle de la Belgique, qui était un de nos modèles. Alors, c'est
ceci : "Elle fait face à une souffrance physique ou psychique
constante et insupportable que la médecine ne permet pas de
traiter ou de soulager dans des conditions tolérables pour la
personne et qui résulte d'une affection pathologique ou
accidentelle grave et incurable." Alors, la personne doit bien
sûr. . .
|
014 |
And three,
it's really the change that
seems to be important
because "incurable
disease", "terminal", and
all that, it seemed a
bit muddy
... like ... maybe
a little fuzzy.
So the definition
that you find here is
the bar, in the first
hearings, the
presentation, there
are three years, and it is
also the
most similar to that
of Belgium, which
was one of our
models. So, is
this: "She
faces a constant and
unbearable physical or mental
suffering that
medicine does not
treat or relieve
in tolerable
conditions for the
person as a result of
a serious medical
condition or
accidental and
incurable. "So
the person must of
course ... |
L'autre ne change. . . le paragraphe suivant ne change pas. Et
simplement qu'on est d'accord aussi que, dans le cas d'une
personne inapte à consentir aux soins, les directives médicales
anticipées tiennent lieu d'un tel formulaire qu'elle aurait
exprimé auparavant.
|
015 |
The other does not
change ... the
following paragraph does not change.
And just
as we agree
that, in the case
of an incapacitated
person to consent to care,
advance medical directives
take the place of
such a form that it
would have expressed
previously. |
Et le 2, ce sont quelques ajouts aux modifications pour les
directives anticipées, mais nous avons vu aussi que d'autres
représentants, comme le Barreau, avaient fait exactement la même
réflexion. Donc : Comme le Barreau, nous souhaitons que les
directives médicales anticipées relatives aux soins médicaux, y
compris les soins de fin de vie, rédigées alors que la personne
était apte, soient respectées, si cette personne devient inapte.
à cet effet, en plus des changements suggérés à l'article 26,
nous suggérons que les 45 et 52 ici soient modifiés dans le même
sens. On demande que ça comprenne "y compris les soins de fin de
vie", quand la personne, elle est apte à consentir aux soins,
"peut déterminer, dans des directives médicales anticipées, des
soins médicaux, y compris les soins de fin de vie."
|
016 |
And 2,
these are some additions
to the changes for
advance directives, but we
have also seen that other
representatives, as Bar
had exactly
the same thought.
So: As
the bar, we hope that
medical advance
directives for
medical care, including
end-of-life, written
while the person was
fit, are met,
if the person becomes
incapacitated. To this
end, in addition to the
suggested changes to
Article 26, we suggest
that 45 and 52
is subject to change in the same
direction. We
demand that it
understands
"including end-of-life"
when the person
is able to consent
to care, "may
determine, in
advance medical directives,
medical care, including end-of-life
. " |
Alors, je pense que je n'ai pas besoin de le lire, vous avez
tout le texte devant vous, à moins que je lise encore les deux
ou trois autres paragraphes, je voudrais vous faire sauter du
temps un petit peu. Alors, les changements, c'est que simplement
qu'on voudrait que les personnes qui deviennent inaptes, on
respecte leurs directives anticipées. C'est le gros d'ailleurs
de notre travail, dans le moment, ça a été de faire des
directives anticipées, puis les gens les font justement au cas
où ils deviendraient inaptes.
|
017 |
So I think I
do not need to read
it, you have all the
text in front of you,
unless I have
read two or
three paragraphs,
I would like to jump
a little time.
So change
is that we
just want
that people who
become incapacitated, we
respect their
advance directives. It
is also
close to
our work, in
time, it
was to advance directives,
and the people
are just
in case they become
incapacitated. |
Alors, les articles 14 et 65, c'est une. . . cette exemption, que
nous avons cru comprendre en tout cas dans l'article 65, tel que
rédigé, porte atteinte à l'accessibilité aux soins de fin de vie
en permettant l'échappatoire des maisons de soins palliatifs et
de certains établissements. Quelle sera la possibilité réelle
pour le malade d'obtenir l'aide médicale à mourir devant ce qui
nous semble être une obstruction systématique du réseau des
soins palliatifs ou à tout le moins de ses porte-parole
officiels? L'objection de conscience d'un individu est un droit
inaliénable reconnu et nous comprenons que ce débat ait perturbé
davantage le milieu des soins palliatifs. Nous savons par contre
que plusieurs soignants, dans ce milieu, sont d'accord avec
l'aide médicale à mourir, mais leur relative discrétion, dans ce
regroupement, nous inquiète et fait craindre l'échec d'une mise
en œuvre harmonieuse de la continuité des soins de fin de vie.
|
018 |
Then, sections 14
and 65, this is a
... this exemption,
we understand
in any case Article
65, as written,
affect access to care
for end of life
by allowing the
loophole hospices
and some
institutions. What is the
real possibility for
the patient to obtain medical
assistance to die at
what seems to be
a filibuster network
palliative care or at
least its
official spokesperson?
Conscientious objection
of an individual is
an inalienable right recognized and
we understand that
this debate is more
disturbed the
palliative care community.
We know that many
against caregivers
in the community,
agree with the medical
assistance to die, but their
relative obscurity in
this group, we
worry and
fears failure of a
smooth implementation
of the continuity of
care at end of life. |
Nous croyons qu'une institution telle qu'une maison de soins
palliatifs ou un établissement de santé, qui reçoit un
financement public significatif, ne devrait pas pouvoir se
soustraire à cette nouvelle obligation d'offrir toute la gamme
de soins couverts par ce projet de loi qui, dans son énoncé, d'y
respecter la décision du malade. Cela inclut bien sûr l'aide
médicale à mourir qui, dans notre esprit, doit être considérée
comme un soin nécessaire, justifié, éthique et surtout
respectueux de l'humain. Nous réitérons qu'une telle obligation
institutionnelle n'inclut pas l'obligation individuelle du
professionnel qui gardera toujours son libre arbitre, ses
convictions, mais le libre arbitre de l'un ne peut et ne doit
pas occulter et encore moins sacrifier celui de l'autre,
d'autant plus qu'il est de loin le plus vulnérable.
|
019 |
We believe that an
institution such as a hospice
or a health facility,
which receives significant public
funding should not be
able to escape
this new obligation to
provide the range of
services covered by
the draft law that,
in its statement,
as to meet the
patient's decision.
This course includes
medical die,
which in our mind,
should be considered
a necessary care,
justified, ethical and
very respectful of
human help. We
reiterate that such
institutional obligation
does not include the
individual obligation of
professional who
always keeps
his free will, his
convictions, but
a free will
can not and should
not overshadow and even less
that of sacrifice
another, especially
since it is by
far the most vulnerable. |
Nous suggérons donc que tout établissement qui reçoit un
financement public ait une obligation de moyens et de résultat,
à savoir : celle de mettre à la disposition des personnes qui en
font la demande la possibilité réelle,
pratique d'obtenir une aide médicale à mourir par un
professionnel dont l'éthique et l'empathie seront compatibles
avec ce noble but.
|
020 |
We therefore suggest that
any institution that
receives public funding
is an obligation of
means and results, namely
that of putting at
the disposal of those who
so request a real possibility,
convenient way to get medical
help to die by a
professional whose ethics
and empathy will be
compatible with this noble
goal.
|
Alors, la... pour conclure, alors, pour nous, l'article 65,
on dit que les soins de fin de vie devraient être offerts
partout, et on enlèverait le reste, bien sûr.
|
021 |
Then
the ... To conclude,
then, for us,
Article 65,
it is said that the
end of life care
should be available
everywhere, and the rest,
of course, we
take away. |
Alors, en conclusion, un effort d'éducation et d'information,
autant pour les professionnels de la santé que pour la
population, en général, sera nécessaire, car ce long débat a eu
des détracteurs qui ont véhiculé de fausses informations en
insufflant des craintes non fondées et malheureusement souvent
basées sur une démagogie malicieuse. Par ce discours alarmiste,
non fondé, répétons-le, ces personnes ont laissé une certaine
crainte envahir les groupes de défense des personnes âgées, des
personnes plus vulnérables. Il est de notre devoir, comme
regroupement, mais aussi comme citoyens raisonnables, d'appuyer
les élus pour faire en sorte que le projet de loi les rassure à
tous niveaux. Nier les droits à la liberté, à la dignité et à
l'autonomie décisionnelle de la personne n'est certainement pas
un moyen de rassurer sur la dignité de la fin de vie.
|
022 |
So,
in conclusion, an educational
effort and information
for both health professionals
and the population in general
is necessary, because
this long debate
has ahd detractors who
have often conveyed
false information and
instilled unfounded fears, sadly based
on a malicious
demagogy. By
this repeating this alarmist, unfounded discourse, these
people have sowed fear that invades
groups of the elderly,
the most vulnerable people.
It is our duty,
as a group,
but as reasonable
citizens to support
elected to ensure
that the bill
reassurance at all levels.
Denying the rights to freedom,
dignity and
decision-making autonomy of the individual
is certainly not a way to
reassure the dignity of the
end of life. |
Mettre en opposition des concepts aussi humains que les soins
palliatifs d'un côté et l'aide médicale à mourir de l'autre est
une voie sans issue : l'un n'empêche pas l'autre et la
reconnaissance de cette deuxième voie ne signifie aucunement la
disparition de la première.
|
023 |
As
opposed to
the human
concepts of palliative care
on one side and medical
assistance to die the
other is a dead end:
one does not preclude the
other, and recognition of
this second approach is
no means
the disappearance of the
first. |
Les membres de notre association pensent que le projet de loi
no. 52, incluant l'aide médicale à mourir, est un progrès
appréciable sur le statu quo devenu impraticable.
|
024 |
The members of the
association believe that
Bill No. 52,
including medical
assistance to die is
a significant
progress in the status quo
become impassable. |
Nous espérons contribuer à la bonification de ce projet de
loi en participant à cette commission parlementaire.
L'Association pour le droit de mourir dans la dignité sera en
première ligne pour participer à cet effort pédagogique
nécessaire et essentiel. Merci.
|
025 |
We
hope to contribute to the
improvement of this
bill by participating in this
committee. The
Association for the right to die
with dignity is
first in line to participate
in this educational effort
necessary and essential.
Thank you. |
Le Président (M. Bergman) : Alors, Mme Bolduc,
merci pour votre présentation. On commence avec le gouvernement.
Le premier bloc, Mme la ministre.
|
026 |
|
Mme Hivon: Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, j'ai un filet de voix. Donc, ce matin, je n'ai
pas été sage, j'ai dit que j'allais laisser la parole aux autres
puis je ne l'ai pas fait autant que j'aurais dû.
|
027 |
Ms. Hivon:
Thank you, Mr.
President. So, I have a
thin voice.
So this morning,
I have not been good,
I thought I'd
give the floor to the other
and I
have not done as much
as I should have. |
Je veux juste dire deux commentaires avant de laisser la
parole. Il y a deux... Merci. Merci beaucoup de votre présence.
Il y a vraiment deux éléments qui nous ont guidés dans
l'élaboration du projet, c'est la logique d'un continuum de
soins en fin de vie et une recherche d'équilibre. Et, dans cette
recherche-là, et compte tenu de cette position qui avait été
amenée par le Collège des médecins sur une logique de soins de
fin de vie, on est vraiment dans un contexte de fin de vie. On
ne met pas un moment, on ne met pas une durée parce que tous les
médecins sont venus nous dire que c'est impossible de mettre une
durée, et ça peut se compter différemment, la fin de vie, selon
que vous avez un cancer ou une affection neurodégénérative.
Donc, c'est des logiques qui sont différentes.
|
028 |
I
just want to say two comments
before leaving the floor.
There are two ...
Thank you. Thank
you very much for coming.
There are really two
things that have guided us in
the development of the
project, it is the logic
of a continuum of care
at end of life and
a search for balance.
And, in this
research there,
and given that
this position
had been brought by the
College of Physicians of
logic end-of-life,
it is really in the
context of end of life.
We do not put a time,
we do not put a
time because all the
doctors have told us
that it is impossible to put
a time,
and it can be counted
differently, the end of life,
whether you have cancer
or a neurodegenerative
disorder. So it's
logical that are different. |
Donc, ces deux logiques là sont présentes, mais vous êtes le
premier groupe à venir nous demander qu'on puisse aussi aller
vers des personnes qui ont une affection grave et incurable des
suites d'un accident, donc quelqu'un, j'imagine, qui pourrait
être paraplégique ou... Donc, ça, c'est certain que... je vous
dirais qu'on n'est pas allés là parce que, dans notre esprit, on
s'éloigne d'une logique, d'un continuum de soins si on va vers
cette réalité-là. Donc, j'aimerais vous entendre là-dessus.
|
029 |
So
these two logics are present
here, but you're
the first group to come to us
we can also go
to people who have
a serious and incurable
disease of the consequences of an accident,
so someone, I guess which could be
paraplegic or
... So it
is clear that
... I
would say that we did not go
there because,
in our minds, we move away
from a logic, a
continuum of care if you go
to this reality.
So I'd like to hear
it. |
Et l'autre chose que je veux vous dire comme précision, c'est
qu'il y a eu un autre choix, toujours dans la recherche de
l'équilibre, effectivement, de faire en sorte que les
établissements soient obligés de fournir les soins de fin de
vie, mais que, pour ce qui est des maisons de soins palliatifs,
c'étaient eux qui choisissaient l'étendue des soins de fin de
vie qu'ils allaient donner. L'article 65, une petite précision,
le seul établissement qui est concerné par l'article 65, c'est
La Maison Michel Sarrazin; il n'y a pas d'autres établissements
publics qui peuvent se soustraire. En fait, c'est la clause
Michel Sarrazin pour consacrer son statut; c'est la seule maison
de soins palliatifs qui a un statut d'établissement. Pourquoi?
Parce que ça a été la première, et
elle fait de la recherche, elle est institut universitaire. Et on n'a
pas le choix. On voulait lui donner... la mettre sur le même pied que
les autres maisons de soins palliatifs. Donc, c'est pour ça qu'il y a
cette clause-là. Et ça ne peut pas s'appliquer parce que
|
030 |
And the other thing I want to tell you how accurate is that there was a
choice , always in search of balance, effectively , to ensure that the
institutions are obliged to provide care
end of life , but for what is in hospice care , they were the ones who
chose the range of end of life care they would give .
Article 65, a clarification, the only institution that is concerned with
Article 65 , it is La Maison Michel Sarrazin , there is no other public
institutions can avoid .
In fact, it is the Michel Sarrazin clause to devote his status and is
the only hospice that has a status of establishment. Why ?
Because it was the first, and doing research , it is an academic
institute. And we have no choice. We wanted to give him ... put on the
same footing as other hospices . So this is why there is this clause
there. And it can not be applied because
|
15 h 30 (version non révisée)
|
031 |
Unrevised version
|
c'est
le seul établissement qui n'offre que des soins palliatifs, donc
c'est une clause grand-père, en fait. Voici. Et je cède
maintenant la parole à mes collègues qui ont des questions.
|
032 |
it
is the only
institution that offers only
palliative care, so
it's a grandfather
clause, actually.
Here you are. And now
I'll turn it to my
colleagues who have questions. |
Le Président (M. Bergman) : Alors, voulez-vous
répondre à ce commentaire ou. . . Mme Bolduc.
|
033 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Pardon?
|
034 |
|
Le Président (M. Bergman) : Voulez-vous faire
un commentaire sur le commentaire de Mme la ministre?
|
035 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Oui, mais je comprends, là, pour
la maison Sarrazin, c'est parfait. Je veux dire, de toute façon,
nous, on ne changera pas, on faisait simplement apporter nos
commentaires, ça se comprend. Mais il faut comprendre aussi que
la population, le malade en fin de vie, il n'a pas toujours le
choix, et, s'il s'attend à aller dans une maison de soins
palliatifs, il y a des choses qui dégénèrent vers la fin, il
voudrait avoir cette aide-là, mais disons que si déjà il y a une
entente et qu'il y a un contrat avec Sarrazin. . . mais les autres
maisons, il peut y avoir du blocage aussi.
|
036 |
Bolduc (Hélène):
Yes, but I understand
there for
Sarrazin home is
perfect. I mean,
anyway, we
are not going to
change, it was simply
to make our comments,
that's understandable.
But we must also
understand that the people,
the patient end of life,
it does not always have
a choice, and
if he expects to go
into a hospice,
there are things that
escalate to
Finally, he would
like to have this
help there, but
say that if there is
already an agreement
and there is an
agreement with Sarrazin
... but the other
houses, there may be
blocking too. |
Je pense que vous allez entendre, ce n'est pas évident, là, à
dire publiquement, mais il y a une loi du silence carrément à
l'intérieur du réseau des soins palliatifs. Ça, je peux vous le
dire. J'ai des témoignages depuis des années, ça fait six ans
cette. . . mois de septembre, là, que je suis présidente de
l'association, et il y a des soigneurs dans les maisons de soins
palliatifs qui ne peuvent pas dire. . . ils ne donnent pas leur
opinion personnelle, ils ne peuvent pas. Alors, c'est pour ça
aussi qu'on n'a pas eu beaucoup de monde.
|
037 |
I
think you'll agree,
it is not obvious,
then, to say
publicly, but there is a
law of silence squarely
within the network of
palliative care. That I can
tell you. I have
evidence for years,
it's been six years
... this
September, then
I'm the president
of the association, and there
are healers in
hospices who can not
say ... they
not give their personal
opinion, they can not.
So this is also why we
did not have many. |
Alors, quand la loi sera en vigueur, comment ça va se passer
vraiment sur le terrain? Ce n'est pas autant. . . ce n'est pas au
malade à se battre en fin de vie, qui ne sont pas dans la
situation. . . Tu as beau avoir des directives écrites, j'essaye
d'imaginer. . . Déjà, même dans les hôpitaux on a des droits, on a
droit au consentement, il y a tout ça, ça existe déjà, puis
c'est difficile pour le malade de se faire entendre. Si en plus
il y a toute cette discussion autour de la continuité des soins,
on est très conscients que le réseau des soins palliatifs, pour
le moment, c'est un non, hein? Je veux dire, on peut quand même
l'admettre, ce n'est pas grave, c'est leur droit, c'est même
dans leur philosophie, ne pas prolonger, ne pas accélérer la
mort. On ne peut pas la changer, cette façon de voir. On fait
simplement exprimer une inquiétude sur comment ça va se passer
dans les maisons de soins palliatifs.
|
038 |
So when the law
comes into force, how
it will really
go on the
field? This is not
the same ... it's not
the patient to fight
the end of life,
which are not in the
situation ... You
may well have written
instructions, I try to
imagine ...
Already, even in hospitals
we have rights, we
have the right to
consent, there is
all that, it already
exists, then
it is difficult for the patient
to be heard.
If in addition there
is all this
discussion about the continuity of
care, we are well aware
that the network of
palliative care at the moment,
it is not, right?
I mean, we can still
admit, it does not
matter, it is their right,
it is even in their philosophy
does not extend,
do not hasten death.
You can not change
it, this view.
It is
simply expressing a
concern about how it
will happen in the
hospices. |
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée des
Îles-de-la-Madeleine.
|
039 |
|
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) :
Oui. Merci. Bonjour, merci d'être présents en cette commission.
Tous les avis sont très, très importants. On a reçu des gens qui
avaient justement des avis différents, et tout le monde est
bienvenu évidemment, et on est heureux d'entendre tous les
points de vue.
|
040 |
Mrs. Richard (Îles-de-la-Madeleine):
Yes. Thank you.
Hello, thank you
for being here in
this committee.
All reviews are very,
very important. We
had people who were
just different opinions,
and everyone is welcome
of course, and we are happy
to hear all points of
view. |
J'aimerais sauter déjà à la conclusion de votre mémoire,
quand vous parlez d'information. Parce qu'on en a discuté
beaucoup depuis hier, au niveau de l'information et de
l'éducation à faire dans la population. Je pense que vous êtes
partie prenante de ça et vous souhaitez que chacun des termes
soit bien expliqué au niveau de la population. Et j'aimerais
vous entendre un peu plus longuement sur ça, comment vous voyez
justement cette information qui doit être dispensée par le
ministère, bien sûr, mais. . . ou si vous êtes d'accord à faire
partie de cette information et de dispenser de plus
d'informations auprès des personnes malades mais aussi dans la
vie.
|
041 |
I'd
already jump to the
conclusion of your presentation,
when you talk about
information. Because we
talked a lot
yesterday, in terms of
information and education
to the population.
I think you are part
of it
and you want
each term is well
explained in terms of
population. And I'd
like to hear a bit more
about that, you
see exactly how
this information
should be provided by the
department, of course, but
... or if you agree
to be part of this
information and provide
more information from
people who are sick but also
in life. |
Mme Bolduc (Hélène) : Bien, là. . .
|
042 |
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Bolduc.
|
043 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Je vais répondre pour
l'association. Dans le moment, on a un rôle très modeste pour
faire de l'information, là, je veux dire, il faut quand même
être réaliste. Je pense que ce serait l'affaire de. . . d'abord, le
ministère, les établissements de santé, on a tout un réseau
public bien organisé, il y a des CLSC, il y a des travailleurs
sociaux. Donc, cette information-là, elle ne se fait pas
nécessairement. . . Si vous voulez des conseils, là, pas juste par
Internet, puis pas des dépliants, parce qu'il y a 40 % ou 50 %
des gens qui ne les lisent pas. Puis il y en a aussi que, quand
ils sont malades, puis qu'ils ont besoin de l'information -
c'est ce que j'entends, moi, dans les conférences - ils
viennent. . . avoir de. . . ils veulent qu'on leur explique clairement.
|
044 |
Bolduc
(Helen): I'll answer
for the association. At the
moment, we have a
very small role in
the information
there, I mean,
you have to be realistic.
I think this would be the
case ...
First, the ministry,
health facilities, everything was
well organized public
network, there CLSC,
there social workers.
So with that information,
it does not necessarily
happen ... If you want
advice, then,
not just
the Internet, and
not folders,
because there is 40%
or 50% of people who do
not read
. Then
there is also
that when they are sick
and they need
the information -
that's what I hear
me in the
conference -
they just
... have
... they want to be
clearly explained to them. |
Alors, moi, je dirais qu'à travers le réseau déjà des
travailleurs de la santé, une fois que le projet de loi serait
voté, il faudra aller vite par exemple pour ne pas. . . parce que
les gens peuvent être inquiets. Puis ce n'est pas tout le monde
qui est inquiet, hein? Je veux dire, on parle de personnes
vulnérables, vous connaissez des groupes. Les personnes âgées,
je pense qu'il va falloir les rassurer le plus vite possible,
c'est sûr, parce que déjà on dit qu'on va euthanasier des
personnes âgées parce qu'on manque d'argent. C'est comme, il n'y
a pas de rapport entre la dépense des heures de couches ou de
services dans un CHSLD puis d'obtenir un droit pour les
personnes qui le demandent. Mais il faut clarifier les choses.
|
045 |
So,
I would say that
through the existing network
of health workers,
once the bill is
passed, it will
go fast for example
... not because people
are worried.
Then it is not
everyone who is worried,
huh? I mean, we're
talking about vulnerable people,
you know of any groups.
Seniors, I
think we will have the
reassurance as soon as
possible, that's for sure,
because we
already said we
will euthanize
the elderly because they
lack money.
It's like, there is
no relationship between
spending hours of
layers or services in a
nursing home and then
get right
to those
who request it. But we must
clarify. |
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée des
Îles-de-la-Madeleine.
|
046 |
|
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) :
Oui, justement il y a certains groupes qui nous ont parlé de
possibilité de dérives, et de. . . justement, qu'il y ait de l'exagération ou bien
que les personnes soient forcées de donner un consentement ou,
en tout cas, tous les genres de dérives qui pourraient arriver,
justement. Peut-être, vous pouvez continuer dans les. . . Oui?
|
047 |
Mrs. Richard (Îles-de-la-Madeleine):
Yes, in fact there are
some groups who have
told us about possible
abuses, and
indeed, there is
an exaggeration or
that people are forced to
give consent or,
in any case, all kinds of
deviations that could happen,
exactly. Perhaps, you
can continue in the
... Yes?
|
Mme Bolduc (Hélène) : J'aimerais ça, à cet effet, que
monsieur. . . que Jean Mercier vous réponde parce qu'il est allé en
Belgique, en Hollande, il a fait une sabbatique là-bas. Alors,
je lui laisse la parole, il va pouvoir vous rassurer.
|
048 |
Bolduc (Helen):
I'd like that, to this end, that
... Mr.
Jean Mercier
answer you because
he went to Belgium,
Holland, he was on
sabbatical there.
So I let
him speak, he can
reassure you. |
Le Président (M. Bergman) : Pr Mercier.
|
049 |
|
M. Mercier (Jean) : Oui. Alors, je vais me présenter
brièvement même si j'ai déjà été présenté. Je suis professeur de
sciences politiques. J'ai été en année sabbatique il y a deux
ans et je suis allé en Belgique parce qu'un de mes projets
sabbatiques, c'était de voir cette question d'application de
l'aide médicale à mourir dans d'autres pays qu'on prend comme
modèles, donc la Belgique, les Pays-Bas. Et dois vous dire que
j'arrive avec pas grand-chose d'original puisque j'arrive avec
la même conclusion que la commission sur la question du droit de
mourir dans la dignité, la même conclusion que la Société royale
du Canada qui a fait les mêmes études, est allée sur place
aussi.
|
050 |
Mr. Mercier (John ): Yes.
Then I'll briefly introduce myself even though I 've been
presented . I am a
professor of political science.
I was on sabbatical there two years and I went to Belgium
because one of my sabbatical project was to see the issue of
application of physician assisted dying in other countries that
is taken as models, so Belgium, the Netherlands.
And I must tell you that arrives with not much original as I
come up with the same conclusion as the Commission on the
question of the right to die with dignity , the same conclusion
as the Royal Society of Canada has the
same studies , went on site too.
|
Le juge Baudoin, avant moi - et moi, c'est juste une
personne lors d'une sabbatique - est allé voir. Et je suis resté
là plusieurs mois, j'étais dans un centre de soins de fin de
vie, le End-of-life Care Research Center à Bruxelles, dans la
partie flamande, et j'ai fait de nombreuses entrevues et puis
j'ai. . . les dérives dont on parle ici, de l'autre côté de
l'Atlantique, ce n'est pas ça qui se passe là-bas. Et je pense,
c'est un peu exagéré, de l'autre côté de l'Atlantique,
d'analyser la situation alors que les gens qui vivent ces
situations-là depuis une dizaine d'années maintenant, dans le
cas de la Belgique et puis des Pays-Bas, ne voient pas les
problèmes qui sont identifiés ici, à plusieurs milliers de
kilomètres. Le système de santé belge obtient un taux
d'approbation de 92 % 10 ans après l'instauration. Évidemment,
il n'y a pas seulement l'aide médicale à mourir, il y a d'autres
facteurs qui amènent cette satisfaction, mais l'aide médicale à
mourir n'a en rien diminué la satisfaction des Belges par
rapport à leur propre système de santé qui est un système comme
le nôtre, public, obligatoire pour tout le monde.
|
051 |
The Baudoin judge before me - and me , it's just one person at a
sabbatical - went to see .
And I stayed there for several months , I was in a care center
end of life, the End -of- Life Care Research Center in Brussels,
the Flemish part , and I have done many interviews and then I '
I ... the excesses spoken of here , on the other side of the
Atlantic , this is not what is happening there.
And I think it's a bit exaggerated, on the other side of the
Atlantic, to analyze the situation as people who live these
situations for ten years now, in the case of Belgium
and then the Netherlands , do not see the problems that are
identified here , several thousand kilometers .
The Belgian health system gets an approval rate of 92 % 10 years
after the introduction .
Obviously, there are not only medical assistance to die , there
are other factors that cause this satisfaction, but medical
assistance to die has not diminished the satisfaction of the
Belgians from their own
health system is a system such as ours , public, mandatory for
everyone. |
Et donc je n'ai pas vu de ces dérives. Alors, j'ai vu des
équipes qui prenaient la mort au sérieux, parce que ce n'est pas
parce qu'il y a eu une ouverture vers l'aide médicale à mourir
que la mort n'est pas sérieuse, ça demeure un sujet sérieux. Les
statistiques ne démontrent pas qu'il y a une dérive sur le plan
des normes, on reste en dedans de 3 %, à peu près, du total des
décès. On n'a pas dans ce pays-là, je parle de la Belgique,
surtout, où j'étais, il n'y a pas de conflit entre les soins
palliatifs puis l'aide médicale à mourir, c'est des soins qui se
complètent. La moitié. . . statistiquement, la moitié des personnes
qui demandent l'aide médicale à mourir et qui l'obtiennent
passent par les soins. . . sont d'abord passés par les soins
palliatifs et puis sont allés à l'aide médicale à mourir,
l'autre moitié sont allés directement à l'aide médicale à
mourir.
|
052 |
And
so I have not seen
these abuses.
So I've seen
teams that took death
seriously, because it
is not because there
was an opening to the
medical to die
that death is not
serious help, it
remains a serious matter.
The statistics do not show
that there is a drift
in terms of standards,
it is within
3% or less,
of the total deaths.
We do not in this country,
I speak of Belgium,
especially where I
was, there is no
conflict between palliative care
and physician-assisted
dying, is care that
complement. Half
... statistically,
half of those who seek
medical help to die
and get it going
through the treatments ...
are first passed through
palliative care and then
went to medical help
to die, the
other half went directly
to medical assistance
to die. |
Donc. . . Et je vous dirais qu'il y a des arguments. . . C'est le
législateur qui décide de sa loi, bien entendu, mais il y a des
arguments qui ne tiennent pas la route. Comme j'ai dit tout à
l'heure, décider d'ici de crises qui ne sont pas vécues là-bas,
c'est un peu. . . c'est un mauvais fondement pour diminuer la force
de la loi qui, d'après moi, devrait aller dans le sens du
respect de la volonté du malade.
|
053 |
And
so ... I would say
that there are arguments
... It is the legislator
who decides the law,
of course, but there are
arguments that do not
hold water. As I said
earlier, decide
by crises that are not
lived there,
it's a bit ...
this is a bad foundation
to reduce the force of
law, according to
I should
go in the direction of
respecting the patient's wishes. |
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
premier bloc du gouvernement. Maintenant, pour le bloc de
l'opposition officielle, Mme la députée de Gatineau.
|
054 |
|
Mme Vallée: Merci, M. le Président. Alors, Mme
Bolduc, messieurs, bonjour. Merci d'être avec nous et de venir
partager votre perception du projet de loi no. 52 et puis vos
commentaires, vos suggestions de bonifications. Je ne peux pas
m'empêcher, lorsque j'entends l'argument voulant qu'on oblige
les maisons de soins palliatifs ou les organismes qui reçoivent
un financement de l'État à offrir l'ensemble des soins. . . Je vous
dis pourquoi, puis peut-être que vous saurez me convaincre parce
que vous avez une expertise dans le domaine qui dépasse
largement celle que je peux avoir.
|
055 |
Ms. Vallée:
Thank you, Mr.
President. So
Ms. Bolduc,
gentlemen. Thank you
for being with us and
come and share your
perception of Bill
No. 52 and
then your comments,
suggestions bonuses.
I can not help
me when I hear
the argument that
requires hospices
or organizations that
receive funding from the
state to provide
comprehensive care ... I tell
you why, then
maybe you'll
convince me because
you have expertise
that far exceeds that
which I have. |
On a. . . On codifie à l'intérieur du projet de loi la liberté de
conscience pour le médecin, liberté de conscience que, je
dirais, à mon avis, mais ça, on aura des échanges là-dessus,
devrait être applicable à l'ensemble des professionnels. On a eu
des échanges avec l'Ordre des pharmaciens qui nous a soulevé
certaines problématiques potentielles, et puis je pense que
c'est hyper important. Au même titre qu'il est hyper important
de respecter la liberté individuelle du malade, je pense qu'on
doit aussi s'assurer de respecter la liberté individuelle du
professionnel, de ce lui ou de celle qui sera appelé à
intervenir. Parce qu'on le voit dans le débat, il y a des
professionnels qui oeuvrent dans les soins de fin de vie qui,
pour des raisons bien personnelles, ne sont pas à l'aise avec le
concept d'aide médicale à mourir. Parfois, ça peut être pour des
raisons aussi strictement de compétence, c'est-à-dire ce n'est
pas un soin qu'on sait administrer ou c'est quelque chose avec
laquelle on n'est pas à l'aise.
|
056 |
It was ... It codifies within the bill freedom of conscience for the
physician , freedom of conscience that I would , in my opinion , but
that we will exchange it, should be applicable to the all professionals .
We had discussions with the College of Pharmacists who raised us some
potential problems , and then I think it's super important .
Just as it is super important to respect individual freedom of the
patient , I think we must also ensure compliance with the professional
individual freedom , that he or she shall be called upon to intervene .
Because it is seen in the debate , there has professionals working in
care at the end of life , for many personal reasons, are not comfortable with
the concept
of medically assisted dying.
Sometimes it may be
for reasons as strictly
skill, that is
to say it is not a
treatment we know
administer or is something
with which we are
uncomfortable.
|
Donc, moi, cette liberté de
conscience là, je crois qu'il est important aussi de la
transposer vers les conseils d'administration, en fait, des
maisons qui vont offrir des soins de fin de vie à la population.
Certaines maisons - moi, je le sais très bien, là, dans ma
circonscription, il y a un organisme qui offre des soins
palliatifs - je sais, qui ne voudront pas aller dans cette
orientation-là. Ils ne sont pas à l'aise avec ça. Ils vont être
là pour accompagner le malade, ils vont être là pour l'aider,
pour le soutenir, mais je sais que, si on leur impose, on
souhaite leur imposer d'offrir, à l'intérieur de leurs murs,
l'aide médicale à mourir, ils ne seront pas prêts à la faire.
|
057 |
So me, the freedom of
conscience, I believe it is also
important to transpose
to the board, in fact,
homes that will offer
end-of-life
population. Some houses
- I
know very well there, in
my constituency,
there is an organization that provides
palliative care -
I know that does not
want to go in
that direction then.
They are not comfortable with
that. They will
be there to accompany the
patient, they will be
there to help,
to support, but I know that if
they are needed,
they want to impose
their offer
within their
walls, the
medical assistance to die,
they will not be ready
to do it. |
Donc, pourquoi on ne pourrait pas respecter cette liberté de
conscience là au sein des maisons qui offrent des soins
palliatifs à la clientèle certaine? Moi, j'ai l'impression que,
si... de ce que je comprends de votre intervention, vous dites :
Il y a des médecins, actuellement, en soins palliatifs qui ne
parlent pas, qui sont en faveur de l'aide médicale à mourir, qui
ne parlent pas parce qu'ils ne souhaitent pas avoir un combat de
coqs sur la place publique entre différents professionnels.
Donc, si, à l'intérieur de ce regroupement-là, comme vous le
dites, il y a des gens qui sont disposés à offrir ces
services-là, j'imagine qu'ils vont faire des démarches auprès de
la maison où ils oeuvrent afin que la maison puisse offrir ces
services-là. Mais, est ce qu'on peut... est-ce qu'on ne doit
pas, compte tenu de l'enjeu hyper délicat qu'est la question des
soins de fin de vie, de l'aide médicale à mourir, et surtout de
l'aide médicale à mourir, je pense que de tout... à l'intérieur
du projet de loi no. 52, la bonification des soins palliatifs,
c'est un peu ce que j'appelle la clause "tarte aux pommes", dans
le sens qu'il n'y a personne qui est contre, il n'y a personne
qui va être contre la bonification des soins palliatifs sur le
territoire du Québec, personne. La sédation palliative, est-ce
qu'elle est terminale ou est-ce qu'elle est continue, bon, ça,
ça sera à vérifier, mais la sédation palliative semble quand
même faire l'objet d'un certain consensus.
|
058 |
So why could not respect
freedom of conscience there in homes that provide palliative care to
certain customers? I have a feeling that if ... from what I understand
from your statement , you say : There are doctors, currently ,
palliative care does not speak in favor of medical help to die , who do
not speak because they wish not have a cockfight in the public square
between different professionals. So if, within this group there, as you
say , there are people who are willing to offer these services , I
imagine they will make representations to the house where they working
so that the house can provide those services . But is what we can ... is
that we should not , given the hyper sensitive issue that is the subject
of end of life care , medical assisted dying , especially medical
assistance to die , I think that all ... within Bill 52, the improvement
of palliative care, it's a bit what I call the clause " apple pie " , in
the sense that there is someone who is against there is nobody who is
going to be against the bonus of palliative care in the territory of
Quebec person . Palliative sedation , is what it is terminal or is it
that it is continuous , well, it , it will check, but palliative
sedation still seems to be a consensus. |
Là, où on va se positionner, là où on va polariser le débat,
c'est vraiment sur la question de l'aide médicale à mourir,
parce que ça interpelle chacun d'entre nous dans nos valeurs les
plus fondamentales. Et c'est pour ça... je pense que c'est pour
ça, par respect de cette interpellation très personnelle, que le
législateur a codifié la liberté de conscience des médecins.
Donc, moi, je comprenais qu'il y avait une certaine liberté de
conscience aussi de la part des maisons. Mais, de votre
intervention, vous ne semblez pas à l'aise avec ça.
|
059 |
There, where we will
be positioned where
it will polarize
the debate is
really about the
issue of physician-assisted
dying, because it
resonates with all of
us in our most fundamental
values. And
that's why ...
I think that's why,
out of respect for
this very personal arrest,
the legislature
codified the freedom of conscience of
doctors. So,
I understand
that there was a certain
freedom of conscience
also from homes.
But your
response,
you do not seem
comfortable with it. |
Le Président (M. Bergman) : Mme Bolduc.
|
060 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Bien, peut-être que Dr Boisvert
aimerait ça répondre. Marcel?
|
061 |
Bolduc
(Hélène):
Well, maybe it
would meet
Dr. Boisvert.
Marcel? |
Le Président (M. Bergman) : Dr Boisvert.
|
062 |
|
M. Boisvert (Marcel) : Je suis d'accord avec ce que
vous dites, madame. Il y a moyen, je pense, et peut-être,
peut-être obligation de la part du ministère, le cas échéant, de
rappeler que le conflit de conscience entre deux individus qui
s'opposent n'est pas égal en soi. Je pense que les moralistes...
Je peux vous en nommer plus qu'un, mais je vais m'en tenir à un
seul qui est bien connu, francophone, alors tout le monde peut
le lire, Paul Ricoeur rappelle à la profession médicale
précisément sur ce sujet que, quand il y a conflit, c'est une
erreur de jugement de mettre l'autonomie du médecin sur le même
pied d'égalité avec l'autonomie du patient. Le patient est
vulnérable et affaibli. Le médecin est conscient de sa science,
conscient de sa position d'autorité, et il y a d'autres exemples
dans la vie où ce genre de situation se présente. Je vous cite
John. F. Kennedy, quand il... le premier président américain
catholique. Et, quand le groupe "pro-life" s'est adressé à lui pour
vouloir s'attaquer à la loi qui permettait l'avortement, il lui
a dit : Ce n'est pas mes croyances qui comptent, c'est. . . Je suis
le président de tous les Américains, et il faut répondre au
principe.
|
063 |
Mr. Boisvert (
Marcel ): I agree with what you say , ma'am. There are means , I
think, and maybe , maybe obligation on the part of the
Department , as appropriate , to remember that the conflict of
conscience between two individuals who oppose is not equal to
itself. I think the moralists ... I can name more than one, but
I'll stick to one that is well known , French , so everyone can
read it, Paul Ricoeur reminds the medical profession on this
very subject that when he there is conflict, it is an error of
judgment to physician autonomy on the same footing with the
patient's autonomy . The patient is vulnerable and weak. The
doctor is aware of his knowledge , aware of his position of
authority , and there are other examples in life where this kind
of situation arises. I quote John . F. Kennedy , when ... the
first Catholic U.S. president. And when the "pro -life " group
spoke to him
for wanting to tackle the
law permitting abortion,
he said, It is not
my belief
that matter is ...
I am the President of
all Americans, and we must
comply with the principle.
|
Alors, ce que Paul Ricoeur nous dit, c'est que ce n'est pas
renier ses principes que de reconnaître qu'il y a une différence
très significative dans l'opposition entre la position d'un
médecin de patients très vulnérables et d'un médecin qui est
fondamentalement à son service. Et il dit textuellement que le
médecin doit voir se profiler une autre exception que
l'exception en ma faveur, à savoir, l'exception en faveur de
l'autre. On ne renie pas ses principes de médecin - et j'en suis
un - quand on voit qu'un patient mourant, insoulageable, pour
qui tous les soins deviennent un acharnement palliatif, y inclus
la sédation continue dans certains cas. . . Je ne suis pas, en
principe, contre la sédation, mais on reconnaît que, dans
certaines situations et pour certains patients, ce n'est pas, et
de loin, la solution la plus humaine.
|
064 |
So
what Paul Ricoeur
says, is that it
is not renouncing
its principles to recognize
that there is a very
significant difference in the
contrast between the position of a
doctor of
high risk patients and
a doctor who is basically
his service. And he said
verbatim that the doctor must
see if another
profile exception
than the exception in my
favor, namely, the exception in
favor of the other.
It does not deny its
principles doctor
- and
I am one -
when we see a patient
dying insoulageable,
who all become
a palliative care
determination, including the
continuous sedation in some
cases ... I'm not
in principle against
sedation, but
it is recognized that in some
situations and for some patients,
it is not, by far,
the most humane solution. |
Alors, il se dégage de cela une sorte de responsabilité
morale médicale d'être au service de l'autre. Et indépendamment
de ses croyances profondes, qui n'ont pas à changer, on a
l'obligation morale de réaliser que le patient qui est mourant,
qui souffre, qu'on ne sait pas soulager, qui ne veut pas de
sédation, pour lui comme pour les siens. . . Ricoeur nous rappelle
que c'est à l'autre que je dois et que je veux être fidèle. Et
je pense qu'il y a lieu de réfléchir à cela.
|
065 |
Then
he assumes that
some sort of medical
moral responsibility to serve
the other. And
regardless of its underlying
beliefs, which
do not have to change, we have
a moral obligation to realize
that the patient is
dying, suffering,
we do not know relief,
which does not want
sedation for him like
hers ...
Ricoeur reminds us that it
is the other that I
have and
I want to be faithful.
And I think it is appropriate
to consider that. |
Et je rajouterais juste ceci. Si vous. . . C'est évident que vous
ne pouvez pas, en tant que gouvernement, tout régler du premier
coup, mais que ce serait une erreur importante, stratégique de
ne pas au moins mentionner, dans le projet de loi, comme étant
une commission à être établie "en vue de" pour regarder ces
questions de sorte que, dans deux ans, quatre ans, six ans, si
ces situations deviennent à être discutées au point de les
voter, que les opposants ne brandissent pas. . . ce qu'ils ont
commencé à faire déjà, hier soir, entre autres, à la télévision. . .
de la pente dangereuse. Ce n'est pas une pente dangereuse de
considérer un nouveau développement, qui est déjà prévisible
maintenant. Sauf qu'on se donne un peu plus de temps pour le
régler.
|
066 |
And I just would add
this. If you
... It's obvious that
you can not,
as a government, all
set on the first try,
but it would be a
major mistake,
not strategic
at least mention
in the bill
as a commission
to be established
"for" to
look at these issues
so that in two years,
four years, six years,
if these
situations become to
be discussed to the
point of voting,
the opposition
did not brandish
... they
began to already
last night, among
other things, on television
... the
slippery slope.
This is not a
slippery slope to consider
a new development, which is
already predictable
now.
Unless we give ourselves
a little more time to
adjust. |
Et si on réglait quelque chose comme ça pour l'objection de
conscience. . . La maintenir, mais réaliser qu'il y a des nuances
dans l'objection de conscience, à ce moment. . . Et la même chose
pour les démences, etc., que, dans le futur, au moment où on
commencera à étudier. . . C'est qu'on peut se donner un temps de
réflexion, mais de le reconnaître tout de suite comme étant un
problème à venir et que ça ne correspond pas du tout à une
dérive. Merci.
|
067 |
And if
something like that is
regulated to
conscientious objection ...
Keep it, but
realize that there are
nuances in conscientious
objection at that time
... And the same thing
for dementia, etc..
That in the future,
when we begin
to study ... It
is that you can give
some time to think,
but to recognize it
immediately as a problem
to come and it does
not at all correspond to
a drift.
Thank you. |
Le Président (M. Bergman) : Ceci met...
|
068 |
|
M. L'Espérance (Georges) : L'Espérance.
|
069 |
|
Le Président (M. Bergman) : Dr L'Espérance.
|
070 |
|
M. L'Espérance (Georges) : Oui, juste un petit mot
pour répondre à votre question, si vous le permettez. Moi,
j'entends très, très bien ce que vous dites. Dans un. . . Il n'y a
aucun problème, il n'y a personne ici qui va discuter de
l'autonomie, du choix de conscience du médecin, ou d'un conseil
d'administration. Nous sommes ici face à deux droits.
|
071 |
Mr.
L'Espérance (George):
Yes, just a quick note to
answer your question,
if you let it.
I mean
very, very well what you say.
In a ...
There is no problem,
there is one here who
will discuss autonomy,
conscious choice of
doctor or a
board. We are here
dealing with two rights.
. |
Et je vais vous retourner un peu votre situation.
Trouvons-nous dans une région où il n'y a qu'un seul
établissement qui offre quelques soins palliatifs. Et l'ensemble
du conseil d'administration décide qu'il ne veut pas avoir
d'aide médicale à mourir, mais un patient, lui, de cette
région-là voudrait l'avoir. Alors là, il va se retrouver démuni
que l'on respecte son droit, alors qu'il n'est pas obligé de
soit traverser le fleuve, si on regarde la Gaspésie ou la
Côte-Nord, soit de s'en aller très loin pour obtenir ce droit.
Ça n'empêche absolument pas, à mon sens à moi, toute objection
de conscience de la part des gens qui sont là. Tout ce que l'on
dit, c'est qu'il faudrait qu'il y ait, à l'intérieur du conseil
d'administration ou de l'établissement, une mécanique, un
processus qui va permettre d'aller aider cette personne-là,
avec. . . appelons-les des médecins itinérants, on peut trouver tous
les termes que l'on veut, là. Mais tout au moins, d'avoir un
mécanisme pour respecter la volonté de ce patient-là, qui,
sinon, va se retrouver dans un vide juridique, ou même, vital,
si je peux dire.
|
072 |
And I'll go a little
you. Find ourselves in a region where there is only one institution that
offers some palliative care. And the entire Board of Directors decides
he does not want to have medical help to die , but a patient , he of
that region would have . While there, he finds himself helpless that we
respect his right , then he is not obliged to either cross the river ,
if you look at the Gaspésie and Côte -Nord, is to go very far to get
this right . It does not absolutely prevent , I think for me, any
conscientious objection on the part of people who are there . All that
is said is that it would have to be , within the board or institution ,
mechanical , a process that will allow that person to get help then,
with ... let's call them visiting physicians , we can find all the words
you want there. But at least, to have a mechanism to respect the will of
the patient there, which otherwise will find themselves in a legal
vacuum , or even vital , if I may say. |
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
premier bloc de l'opposition officielle. Maintenant, pour le
gouvernement, Mme la députée de Masson.
|
073 |
|
Mme Gadoury-Hamelin : Alors, merci.
Merci d'être présents et de nous apporter votre éclairage. Comme
ma collègue l'a dit tout à l'heure, c'est sûr qu'on entend
différents points de vue, et ces différents points de vue là
visent à éclairer notre réflexion. Alors, Mme Bolduc, dans votre
présentation tout à l'heure, vous avez dit : Les meilleurs soins
palliatifs n'arrivent pas à soulager les patients dans certains
cas, dans certaines situations. On a entendu d'autres tenants
qui nous parlaient plus tôt que tout ça était très, très
contrôlé et qu'on arrivait à soulager tous les patients, donc
ils ne voyaient pas la pertinence d'avoir la continuité avec
l'aide médicale à mourir. Alors, j'aimerais vous entendre sur ce
sujet-là, en nous parlant plus spécifiquement, là, des
situations où est-ce que vous êtes conscients, là, que ça arrive
et ça se produit.
|
074 |
Ms.
Gadoury-Hamelin: So,
thank you. Thank
you for being here and
give us your lighting.
As my colleague said
earlier, we
certainly hear
different points of view, and
these views
here are intended to inform
our thinking. So
Bolduc in your presentation
just now, you said: The best
palliative care fail to
relieve patients in some
cases, in certain situations.
We heard other proponents
who spoke earlier that
it was all very, very
controlled and we
came to
relieve all patients,
so they do not see the
relevance of having continuity with
the physician assisted dying
. So I'd like to
hear you on this one,
talking to us more
specifically, there
are situations where it
is that you are aware,
then it happens
and it happens. |
Le Président (M. Bergman) : Mme Bolduc.
|
075 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Je ne sais pas si je peux
répondre...
|
076 |
Bolduc (Helen):
I do not know if I can
answer ... |
Le Président (M. Bergman) : Dr Boisvert.
|
077 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : ...mais les études sont
probantes là-dessus.
|
078 |
Bolduc (Hélène)
... but the studies
are conclusive that. |
M. Boisvert (Marcel) : C'est très étonnant, très
étonnant pour nous de voir que les gens qui s'opposent à l'aide
médicale à mourir persistent à voir dans la littérature qu'on
peut contrôler toutes les souffrances et toutes les situations.
Tout ce qui a été publié, lu à esprit ouvert dit le contraire.
|
079 |
Mr.
Boisvert (Marcel): This is
very surprising,
very surprising for us to see
that people who oppose
physician-assisted dying
continue to see
in the literature that you
can control all the suffering
and all situations.
Everything that has been
published, read
open mind says otherwise. |
J'ai un article ici, de ... qui démontre l'écart de clientèle
et l'écart de comportement. On rapporte toute une référence qui
relève des études qui démontrent... qui chiffrent l'incidence
des sédations terminales. Ça va de 2 % à 80 %. Des études qui
démontrent 80 % de sédation terminale. Est-ce que les clientèles
sont aussi différentes que ça? La grande probabilité, c'est non.
C'est une différence de perception, c'est une différence de
pratique.
|
080 |
I have an article
here, and ...
demonstrating the
difference and
customer misbehavior.
It is reported that
a benchmark notes
that studies show ...
which quantify the
effect of terminal
sedation.
It is from 2%
to 80%. Studies
show that
80% of
terminal sedation.
Does the
client are also
different than that?
The likelihood
is not.
This is a difference
of perception is
a difference in
practice. |
Et, à La Maison Michel Sarrazin, il y a trois ans, on
rapportait 5 % de sédation terminale... sédation palliative,
pour n'insulter personne. 5 % de patients qu'on ne sait pas
soulager. Dans l'étude de Wilson, publiée en 2007, 5,8 % de
patients qu'on ne savait pas soulager. Et, si on leur demandait
: Quelle est votre opinion, dans le moment, face à votre
situation - la phase terminale - 5,8 % auraient demandé de
remplir leur formulaire pour une demande d'aide à mourir la
journée même, 5,8 %. Il y a deux, trois autres études... C'est
étonnant... Autour des mêmes... c'est autour de 5 % et 6 %.
Alors, de prétendre qu'on contrôle tout, c'est... ça ne
correspond pas à la réalité.
|
081 |
And
La Maison Michel
Sarrazin, there are three
years, it was reported
5% terminal sedation
... palliative sedation,
to insult anyone.
5% of patients
it is not clear relief.
In the study by Wilson,
published in 2007, 5.8%
of patients did not know
that relief.
And, if asked:
What is your opinion,
in the moment, facing your
situation - terminal
- 5.8%
have asked to
fill out their form to
request help to die
the same day,
5.8 %.
There are two, three other studies
... It's amazing
... Around the same
... it is around
5% and 6%. So
to claim that controls
everything is ... it
does not correspond to reality. |
Il y a des gens qui sont au chevet des malades depuis
longtemps, je peux vous en citer juste quelques-uns, des gens du
Québec, provient du Québec, le sociologue, théologien Jacques
Grand'Maison, il a écrit... son texte est ici, 50 ans au chevet
des grands malades en fin de vie. Et, ce qu'il dit, c'est que
les situations sont tellement diverses et tellement complexes
qu'on ne peut pas s'en tenir à une vision univoque. Et il
conclut, pour ça, qu'il "refuse de s'enfermer totalement dans
une position totalement pour ou totalement contre l'euthanasie -
le mot qu'il emploie." Alors, de prétendre qu'on peut régler
tout, c'est un biais inacceptable. Hubert Doucet, bien connu au
Québec, qui a passé nombre d'années et d'heures au chevet des
mourants dit la même chose, que c'est une fausse représentation
que de prétendre qu'on peut soulager toutes les souffrances,
surtout existentielles. Et ce sont surtout les souffrances
existentielles qui amènent les demandes d'aide médicale à
mourir. Alors, quand on dit qu'on n'a pas besoin de l'aide
médicale à mourir parce que les soins palliatifs peuvent tout
soulager, c'est une bonne exagération.
|
082 |
There are people who are at the bedside long , I can cite just a
few, the people of Quebec , from Quebec , sociologist ,
theologian Jacques Grand'Maison , he wrote ...
the text is here , 50 years at the bedside of critically ill
patients at end of life .
And , he says , is that the situations are so diverse and so
complex that we can not stick to a single vision .
And he concludes , for that, he " refuses to completely enclose
in a position to fully or totally against euthanasia - . He uses
the word " So , to claim that we can fix everything, c ' is an unacceptable
bias.
Hubert Doucet, well known in Quebec , who has spent many years
and hours at the bedside of the dying said the same thing , it
is a misrepresentation to claim that we can relieve all
suffering, especially existential .
And it is mainly existential suffering that cause requests for
medical assistance to die .
So when we say we do not need medical help to die because
palliative care can relieve all, it is a good exaggeration. |
M. L'Espérance (Georges) : Mais je pense que, sans
faire de la sémantique, il faut vraiment toujours repréciser la
différence entre la douleur - c'est vrai que les soins
palliatifs peuvent la traiter de façon relativement bonne dans
la très grande majorité - il faut différencier la douleur ou les
douleurs de la souffrance essentiellement qui est un phénomène
psychique conscient. Si on veut soulager la souffrance d'un
individu, qu'elle soit existentielle ou simplement en fin de
vie, qui se pose toutes les questions qu'il veut, à ce moment-là
il y a une seule façon de faire, c'est de l'endormir
complètement. Quelle est la différence entre l'endormir pour un
mois, deux mois, trois mois ou je ne sais combien de temps ou
simplement l'amener à une aide médicale à mourir? Sinon, on joue
sur les mots de façon incroyable.
|
083 |
Mr.
L'Espérance (George):
But I think,
without the semantics, you really
always redefine
the difference between pain
- it is true that
palliative care can be
treated in a relatively
good in high
majority -
it is necessary to
differentiate the pain
or the pain
of suffering which is
essentially a conscious
psychic phenomenon.
If you want to
relieve the suffering of
individuals, whether
existential or simply
the end of life, which
asks all the questions he
wants, this time
there is only one way
to do it 'is
the completely
asleep. What is
the difference between
sleep for a month, two months,
three months or I do not know
how long or simply
bring medical help
to die?
Otherwise, play on words
so amazing. |
Le patient qui est souffrant dans son être profondément, qui
se demande pourquoi il vit encore, et la médecine moderne a
amené beaucoup de gens à ce niveau-là, ce qui n'existait pas
dans les 500 000 années auparavant, les gens qui sont dans cette
attitude-là d'une souffrance ou dans cette situation d'une
souffrance morale, mentale existentielle profonde, ces gens-là,
il n'y a rien qui va les soulager, sauf s'ils ont décidé d'avoir
une aide médicale à mourir.
|
084 |
The
patient who is
suffering deeply in
his being, which is why
he still
lives, and
modern medicine has brought
many people to this
level, which did not exist
in 500 000
years ago, people who
are in
that attitude of suffering
in this situation or
a mental emotional suffering,
profound existential,
these people,
there is nothing that
will relieve them, unless they
have decided to get
help medical die. |
Et, encore là, les États américains qui l'acceptent et les
pays qui le font aussi, c'est toujours dans. . . c'est des chiffres
minimes. Ce sont des chiffres minimes, ça correspond. . . En
Belgique, le dernier rapport, ça ne correspond pas à plus de 2 %
de tous les décès. Donc, on parle vraiment d'une strate de gens
choisis, si je peux employer ce terme, c'est un mauvais terme,
mais qui ont une souffrance, et c'est à ces gens-là
essentiellement que l'aide médicale à mourir doit s'adresser à
mon avis. Et c'est ce qui va contre aussi l'affirmation
paternaliste - j'utilise le mot - à des gens de soins palliatifs
qui disent qu'ils peuvent tout guérir et tout traiter, et ça, ce
n'est pas vrai.
|
085 |
And,
again, the U.S. states that
accept and countries
do too, it's
always ...
it's small numbers.
These are small
numbers, it is
... In Belgium,
the latest report, it does not
correspond to
more than 2% of all deaths.
So we are really
talking about a
stratum chosen
people,
if I can use that term,
it is a bad term, but
that suffering,
and it is these
people essentially
as medical assistance
to die should contact
me. And
this is what also
goes against the
paternalistic assertion
- I use the word
- to people
palliative care who
say they can cure
everything and treat
everything and that
it is not true. |
Mme Bolduc (Hélène) : Moi, j'aurais à ajouter aussi
parce que j'ai. . . que les soins palliatifs, là, il n'y a pas juste
les médecins qui font de la médecine palliative dans un contexte
où il y a des lits palliatifs comme on s'entend, là, à
développer. D'ailleurs, j'avais le goût de dire : Je ne pense
pas que le Dr Barrette a besoin que je le défende, mais ça reste
que ce n'était pas comme radiologiste qu'il parlait l'autre
soir, il parlait comme responsable des médecins spécialistes.
Puis, les médecins spécialistes, il y a des cardiologues, des
pneumologues, des néphrologues, des. . . toutes les spécialités et
tous m'ont dit, à un moment où l'autre, en entrevue, dans des
rencontres, qu'on a toujours l'impression qu'on va limiter les
soins palliatifs aux cancéreux parce que, là, on le sait qu'ils
vont mourir quand, puis on leur fait un petit nid douillet, puis
on leur passe le poulet barbecue jusqu'à la dernière minute.
|
086 |
Bolduc (Helen):
I would have to
add because I
have ...
that palliative care,
then there is
not just
doctors who make
palliative medicine
in a context where there
has hospice
beds as
means, then,
to develop.
Besides, I
like to say: I do not
think Dr. Barrette
needs me to defend
him, but it remains that
it was not as
a radiologist he spoke
the other night, he
spoke as responsible for
medical specialists.
Then, medical specialists, there
cardiologists,
pulmonologists,
nephrologists, and ...
all specialties and
all told me,
at a time when
another interview,
in meetings,
we always the
impression that we will limit
palliative care for
cancer patients because
there we know
when they will die,
and then gave them a
little nest,
then they
pass the
barbecue chicken
until the last minute
. |
Mais ce n'est pas ça la réalité dans les hôpitaux. Il y a
plein de lits où il y a des malades qui vont mourir : on arrête
la dialyse, on. . . ils arrivent à l'urgence. Alors, ces fins de
vies là ne sont pas planifiables dans les règles qu'on voudrait
faire ici, là. Mais, déjà, je pense qu'on en a assez dit, ça.
Les autres médecins aussi, il y a de la médecine palliative.
Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire soulager les symptômes.
Puis, le reste, quant à ce que j'ai appris, moi, là, sans être
du tout une spécialiste, c'est que l'approche globale de
l'idéologie des soins palliatifs, c'est une chose, c'est bien,
mais il ne faut pas en faire mythe non plus, il y a encore bien
des souffrances à régler dans la société.
|
087 |
But it
is not that the reality
in hospitals. There are
plenty of beds
where there are patients who
will die: is
stopped dialysis, ...
they get to the emergency.
So the
purpose of life
there are not
schedulable in the rules
that would
be here, there.
But already, I think
enough has been said,
that. Other
doctors also
there of palliative medicine.
What does that mean?
It means relieve symptoms.
Then the rest,
as to what I learned,
I, there, without
being at all an expert,
is that the overall approach
to the ideology of
palliative care is one
thing, well,
but do not do
either myth,
there is much
suffering to adjust
in society. |
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée des
Îles-de-la-Madeleine, il vous reste 1 min 30 s.
|
088 |
|
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) : Oh!
on va faire ça court. J'aimerais peut-être entendre brièvement
ce que vous voulez. . . ce que vous entendez par "étendre les
directives médicales anticipées à l'aide médicale à mourir"? Ce
qui n'est pas prévu dans le projet de loi. Mais vous voudriez
étendre les directives pour la personne qui devient inapte en
fin de vie.
|
089 |
Mrs. Richard (Îles-de-la-Madeleine):
Oh! we'll make it
short. I would
perhaps briefly
hear what you want ...
what you mean by "extend
advance medical directives
to physician-assisted
dying"? Which is not
provided for in the bill.
But you want to
extend the guidelines
for the person who becomes
incapacitated at the end of
life. |
Mme Bolduc (Hélène) : Oui.
|
090 |
|
Le Président (M. Bergman) : Mme Bolduc.
|
091 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Bien, je pense que, si la
personne. . . Quand on rédige nos directives anticipées, c'est
entendu qu'on est lucide à ce moment-là et qu'il y a des
témoins, et tout, mais on le fait en prévision souvent d'une
inaptitude. C'est justement pour ça qu'on les écrit, sinon on va
discuter avec le médecin. Donc, il faudrait que les directives
médicales anticipées ne s'appliquent pas seulement à l'arrêt de
traitement comme c'est le cas maintenant ou à l'interruption.
Mais que, si cette personne-là qui est inapte est souffrante. . . Il
faut qu'il y ait toutes les autres conditions : qu'elle soit en
fin de vie, qu'elle soit très souffrante. On peut avoir une
démence, puis s'étouffer avec de la nourriture, puis faire une
pneumonie, puis être très souffrante pendant trois, quatre
jours, pendant une semaine et plus. Alors, on peut avoir un
cancer aussi puis être. . . devenir inapte. Moi, je ne parle pas des
autres cas où il va y avoir des études là-dessus, le collège a
ouvert une porte, puis ça, c'est d'autres choses.
|
092 |
Bolduc ( Hélène) : Well, I think if the person ... When we wrote
our advance directives , it is understood that is lucid that
time and that there are witnesses, and all but
it is often done in anticipation of incapacity.
This is precisely why we wrote them , otherwise we will discuss
with the doctor.
So should that medical advance directives do not apply only to
discontinuation as is the case now or interruption .
But what if that person is unfit is suffering ... There must
have all other conditions: it is the end of life , it is very
ill.
You can have dementia, then choke on food, then do pneumonia and
be very ill for three or four days , for a week or more.
So we can get cancer also can be ... become incapacitated.
I 'm not talking about other cases where there will be studies
on this, the college has opened a door , then it is other
things. |
Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il
vous plaît.
|
093 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Moi, je parle des personnes qui
auraient fait leurs directives de fin de vie alors qu'elles
étaient aptes. Un jour, elles deviennent inaptes : un anévrisme,
je ne sais pas quoi, quelque chose d'imprévu, et là, on respecte
leurs directives de fin de vie.
|
094 |
Bolduc (Helen):
I am speaking of
those who have done
their end of life
directives when they
were able.
One day they become
incapacitated: aneurysm,
I do not know what,
something unexpected,
and there is
respect their end of
life directives. |
16 h (version non révisée)
|
095 |
|
Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au
bloc du gouvernement. L'opposition officielle, M. le député de
Jean-Talon.
|
096 |
|
M. Bolduc (Jean-Talon): M. le
Président, merci de votre présentation. Merci d'être présent
également. Et puis, comme vous avez pu voir, la commission
entend des points de vue, là, diamétralement opposés. Il y a
beaucoup également une question de philosophie de vie, une
question de défense, de défendre l'état de détermination de la
personne. Par contre, il y en a qui disent aussi : Il faut
protéger des gens peut-être contre des décisions qui pourraient
être faites à leur encontre.
|
097 |
Mr. Bolduc (Jean-Talon):
Mr. President,
thank you for
your presentation.
Thank you for this
as well. And then, as
you could see, the board
hears views,
there are
diametrically opposed.
There is also
a question a lot
of philosophy of
life, a matter of
defense,
to defend the state of
determination of the person.
By cons,
there are those who
also say:
We must protect
people may be
against decisions
that might be made
against them. |
Je ne réviserai pas tout ce qui s'est dit, mais je vais vous
dire un peu comment moi, personnellement, je me situe parce que,
quand on vient ici là, on s'assoit avec une équipe, et chacun le
vit personnellement. Puis vous savez que notre parti a décidé
que ce sera un vote libre. Donc, on va certainement avoir des
gens qui vont voter pour, des gens qui vont voter contre, puis
ça, on respecte ça.
|
098 |
I will not be revising everything that is said, but I 'll tell you a bit
about me personally, I stand because when you come here then we sit with
a team , and everyone lives personally .
Then you know that our party has decided that it will be a free vote.
So we will definitely be people who will vote for , people who will vote
against , then that, we respect that.
|
D'ailleurs, le principe, c'est de respecter
l'opinion des autres. Là, ce qu'on se rend compte, c'est qu'il y
a des groupes qui viennent et puis qui disent que leur position
est assez ferme, puis on a ça des deux bords. Là, il faut
trouver un équilibre. Puis c'est ça, le mot important, il faut
trouver un équilibre entre ce que les gens qui exigent au niveau
de l'autonomie de dire : Je veux défendre l'autonomie presque à
tout prix versus les autres qui vont dire : Il faut protéger les
gens quasiment contre eux autres mêmes. C'est ça qu'on retrouve
beaucoup comme discussion ici. Et c'est pour ça que le projet de
loi, de la façon dont il est rédigé, puis on va devoir le
travailler ensemble, il faut être capable d'accorder une
certaine autonomie.
|
099 |
Moreover, the principle is to respect the opinions of others.
There, that we realize is that there are groups that come and then say
that their position is strong enough , then it has two edges. There must be a balance
.
Then that's the important word, we must find a balance between what
people require at autonomy to say I want to defend the autonomy almost
any cost versus others who will say : It is
protect them against other people almost same .
That's what we found as many discussions here .
And that is why the bill the way it is written , and then we're gonna
have to work together, we must be able to grant a degree of autonomy .
|
Mais on ne sait pas comment ça va être dans
six mois, puis 12 mois. Puis les gens nous parlent de la
Belgique mais c'est drôle, là, vous n'avez certainement pas tous
fait le même voyage ensemble, là, parce qu'on en a que c'est
terrible, ce qui se passe là-bas, puis il y en a d'autres que
c'est bien balisé. Ça fait penser quand on veut visiter un
système de santé, tu peux revenir emballé tout dépendant de qui
tu vas voir, et puis tu peux être découragé, tout dépendamment
si tu vas voir un autre groupe. Ça dépend de ta perception de
ton système de santé. C'est pour ça que notre projet de loi doit
être équilibré.
|
100 |
But we do not know how it will be in six months , and 12 months.
Then people speak to us of Belgium, but it's funny, then you certainly have
not all made the same journey together here, because [some say] it's
terrible, what happens there, then
there are others [who think] it is well signposted.
It makes one think when one wants to visit a health care system, you
can come back informed depending on who you'll see, and then you can be
discouraged, but it depends if you're going to see another group.
It
depends on your perception of your health system.
This is why our bill must be balanced.
|
Et puis, si on se rend jusqu'au bout,
c'est-à-dire avec une adoption, on présuppose toujours que ça
peut ne pas se rendre jusqu'au bout ou ça peut se rendre
jusqu'au bout. Il faut qu'on soit capable de travailler ça, puis
de voir que la société est rendue à un niveau et que, peut-être,
que, plus tard, il va y avoir d'autres décisions. En passant,
plus tard, là, puis je tiens à rassurer des gens de tous les
groupes, l'évolution, ce n'est pas toujours dans le sens qu'on
en donne plus. à un moment donné, on peut se rendre compte qu'il
y a eu des abus, puis on peut être obligés de revenir en
arrière. C'est comme ça que ça fonctionne. C'est pour ça que,
sur trois points, je dois vous avouer que je suis moins en
accord avec vous. La question des maisons de soins palliatifs,
pour moi, c'est clair : s'ils ne veulent pas l'offrir et qu'ils
le disent, si quelqu'un veut avoir l'aide médicale à mourir, il
a juste à ne pas aller là. Il faut offrir d'autres alternatives.
Ça, c'est mon premier principe.
|
101 |
And if one went through, that is to say with an adoption, one always
assumes that it cannot get through or it can go through.
We must be able to work it , and then see if the society moves to a
level so that later there will be other decisions. By the way,
more later, I want to reassure the people of all groups, evolution, does always
go in the direction [of liberalization].
At one point, we may realize that there has been abuse, then we may be
forced to go back. That's how it works.
This is why, on three points, I must admit that I am less in agreement
with you.
The issue of hospices, for me, it is clear they do not want the offer
and they say, if someone wants to have medical help to die, he just
does not go there. Alternatives should be offered. That
is my first principle. |
Le deuxième, on ne peut pas obliger des professionnels.
Malgré qu'on dirait : Le patient a des droits, on ne peut pas
aller dire à un professionnel : Tu vas devoir faire ça. Si on
part avec ce principe-là, là, on brise le projet de loi. La
société suit jusqu'à date, selon les sondages mais, si on
commence à obliger des gens à des choses comme ça, si vous
voulez mon avis, vous pouvez en parler parce que vous défendez
une position mais, moi, je ne vous suivrai pas jusque-là, ça,
c'est certain. Puis la plupart des professionnels ne vous
suivront pas là.
|
102 |
Second , we can not force professionals.
Despite it looks like : The patient has rights, you can not go
and tell a professional: You'll have to do that.
If we start with that principle , then you break the bill.
The company follows to date , according to the polls , but if
you start to get people to things like this, if you want my
opinion, you can talk because you defend a position , but I will
follow you not until then,
that's for sure.
Then most professionals do not follow you there.
|
Juste pour vous dire, en passant, les
associations, pas sûr qu'ils ont fait des grands sondages dans
leurs groupes sans compter que le premier sondage qu'il y a eu,
qui a amené ce débat-là, on va se le dire franchement là, il n'y
a personne qui savait de quoi il parlait. Et, quand on parlait
d'euthanasie, pour plusieurs docteurs, les soins palliatifs,
c'était de l'euthanasie, de la façon dont ça a été posé. Et
comme ministre, je m'étais positionné rapidement, je disais : Il
n'y a personne qui sait de quoi il parle.
|
103 |
Just to tell you , by the way, associations , not sure they have
done sweeps in their groups besides the first survey that there
was , that brought that debate , we will say
frankly , he is no one who knew whereof he spoke .
And when palliative care euthanasia we talked to several doctors
, it was euthanasia , how it was made.
And as a minister, I was positioned quickly , I said to myself :
There is no one who knows whereof he speaks .
|
La question qui a été
posée, c'est une question qui était large, ce qui fait que des
gens pouvaient dire : Oui, je suis d'accord. Je ne veux pas. . . On
veut tous mourir dignement, ça, on est tous d'accord avec ça. En
passant, je peux rajouter, on veut, ceux qui sont des croyants,
on veut tous aller au ciel, hein, ça, c'est beau de dire ça.
Mais une fois qu'on a dit ça, ce qui est bien important de
comprendre, c'est les gens ne savaient pas vraiment, quand la
question a été posée, c'était quoi, la définition d'aide
médicale à mourir qui n'existait pas à l'époque mais de
l'euthanasie. Parce que, pour plusieurs, les soins palliatifs,
avec la sédation, c'était de l'euthanasie. Et ce qu'on ne
voulait pas surtout, je pense, la question était surtout
orientée : Est-ce que vous aimeriez qu'on fasse de l'acharnement
thérapeutique contre vous, et, à ça, je pense qu'il n'y a pas
grand monde qui va répondre oui.
|
104 |
The question was asked, this is an issue that was wide, so that
people could say : Yes, I agree .
I do not want ... We all want to die with dignity , that we all
agree with that.
By the way, I can add , we want those who are believers , we all
want to go to heaven , huh , that's nice to say that.
But once you said it , which is very important to understand is
people do not really know when the question was asked , what was
the definition of medical assistance in dying that n '
did not exist at the time but euthanasia.
Because for many, palliative care, with sedation, it was
euthanasia.
And we especially do not want , I think the question was
directed mostly : Is what you would like us to do aggressive
therapy against you, and that, I think there not many
people who will say yes. |
Une fois qu'on a dit ça, on est rendus ici. La deuxième chose
que je voyais, c'est, puis vous avez touché le point, c'est la
question de l'accessibilité. Dans ce dossier-ci, si vous êtes. . .
on avait l'exemple hier des Îles-de-la-Madeleine, et vous êtes
quelqu'un qui croyez que vous devriez avoir le droit à l'aide
médicale à mourir et vous répondez aux critères, ça se peut que
vous n'ayez personne qui veuille le faire, de vous offrir ce
service-là. Ça, je vous dirais, faisons le meilleur projet de
loi, comme dit ma collègue, là, possible, et il va y avoir des
choses comme ça qu'on va devoir régler après. Et ce n'est pas
vrai qu'on va régler toutes les problématiques en six à 12 mois.
|
105 |
Once
they said that, it
is made
here. The
second thing I saw is,
then you've hit the
point is the issue of
accessibility. In this
latter case, if
you are ... we had an
example yesterday of
Îles-de-la-Madeleine,
and you are someone who
think you should have the
right to medical assistance
to die and you meet
the criteria, it
may be that you have
someone who wants to do,
to offer that service.
That, I tell you,
do the best
bill, as
my colleague said, there
can be, and
there will be things like
that we will have to
adjust after.
And it is not true
that we will solve all the
problems in six to 12
months. |
Par contre, tout dépendant de l'orientation, ce qu'on veut
aujourd'hui avec ce projet de loi là, en tout cas l'orientation
qui se prend, c'est qu'il y a une demande de plusieurs personnes
dans la société, il y a un courant qui nous dit qu'on devrait
ouvrir mais, d'un autre côté, on n'ouvrira pas à tout, et c'est
ça qui va être la limite qu'on va faire. Si on. . . Supposons qu'on
ne répondait pas à vos critères, ça va être ma question, si on
ne répondait par rapport à ce que vous nous disiez par rapport
aux maisons de soins palliatifs, la question de laisser libre
choix aux professionnels, de ce que j'ai compris, vous seriez quand même en accord avec ce qu'on est en train de faire.
|
106 |
By cons,
depending on the
orientation, what you
want today with this
bill there
anyway orientation
that takes is
that there is a
demand for many people in the
society, there is
a current that said
we should open
but, on the other hand,
it is not open at all, and that's what
will be
the limit we will do.
If you ...
Suppose we did not meet
your criteria, it will be
my question, if
not met in relation to
what you tell us
in relation to hospice
care, the
question of allowing free
choice to
professionals, what I
understood, you would still
agree with what we are
doing.
|
Mme Bolduc (Hélène) : Mais, M. Bolduc, on a toujours
dit qu'on respectait la liberté du professionnel, c'est même
écrit textuellement. Ça va de soi. Doté de conscience, ça n'a
même pas été remis en question. C'était sur l'établissement
comme tel, en disant qu'il y a un malaise, là, parce qu'on sent
qu'il va y avoir une obstruction de ceux qu'on appelle "membres
du réseau des soins palliatifs". On ne fait que poser la
question qu'on est inquiets, mais il n'a jamais été question de
forcer ou d'exiger ou même, ça serait. . . d'abord, ce serait contre
la loi et ce n'est pas dans notre esprit non plus. Puis il n'y a
pas un médecin qui ferait bien ça si, en plus, il n'a pas le
goût de le faire et ce n'est pas à l'avantage de personne de
donner cette impression-là.
|
107 |
Bolduc
(Hélène): But,
Mr. Bolduc
was always told
that respected
the freedom of professional,
it is even written
verbatim. That goes without saying.
A conscience, it does
not even been questioned.
It was the
institution as such,
saying that there is a
malaise, there, because
we feel that there will be
an obstruction of
the so-called "members of the
network of palliative care."
We only
ask that we are
concerned, but there
was never any question of
forcing or requiring
or even, it would be ...
First, it would be
against the law and
it is not in our
mind either.
Then there is
not a doctor
that would do well
if, in addition, it does
not taste to do so and
it is not to
anyone's advantage to give
this impression. |
M. Bolduc (Jean-Talon) : Je suis
très, très content de votre réponse et je suis d'accord avec
vous. C'est qu'on est dans un dossier dans lequel il va y avoir
deux grands courants de pensée et il y a des gens qui vont faire
aussi leur promotion. Comme vous avez fait la promotion de
l'idée, il y en a qui vont faire la promotion qu'ils s'opposent
à ça, même une fois le projet de loi passé.
|
108 |
Mr.
Bolduc (Jean-Talon):
I am very, very happy
with your answer and I
agree with you.
Is that we are in
a folder in which there will
be two major schools
of thought and there are
people who will do as
their promotion.
As you have
been promoting the idea,
there are going
to promote their opposition
to it, even after
the bill passed. |
Juste pour vous donner, aux États-Unis, il y avait le dossier
sur l'avortement, hein, puis il y a des groupes que c'était
pour, des groupes, c'était contre et ce n'est pas parce que le
projet de loi va être passé que demain, les gens vont changer
d'idée. Une fois qu'on a dit ça, je pense qu'on va régler des
choses, mais, tout dépendant comment le projet de loi va être
adopté puis avec les modifications qui vont être apportées au
niveau du projet de loi, il y a des éléments qui vont devoir
être réglés après, qu'on ne peut pas régler avant. Il va y avoir
un grand mécanisme de précaution, sauf que, comme on dit
souvent, quand on prend des décisions comme ça, ça n'existe pas
le zéro risque. Il y a toujours un risque, mais on va le gérer
de façon responsable.
|
109 |
Just
to give you, the United States,
there was the issue
of abortion,
right, then there are
groups that are for it, groups against; just because the Bill
is passed
tomorrow, does not mean people
will change their minds. Once
we said that, I
think we'll resolve
things, but, depending on
how the bill is passed and
with the
changes that will be made
in the bill,
there are elements
that will need to be
adjusted after that
which cannot be addressed before.
There will be a lot
of precaution,
except that, as is often said,
when decisions are taken
like that, there is no such thing as
zero risk. There
is always a risk, but
we will handle it
responsibly. |
Le Président (M. Bergman) : Malheureusement, il
reste moins d'une minute pour un commentaire. Mme Bolduc ou Dr
L'espérance.
|
110 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Alors, qu'est-ce que. . . Parce que
j'ai de la difficulté à vous. . .
|
111 |
Bolduc
(Hélène): So
what ... Because I
trouble you
... |
Le Président (M. Bergman) : Si vous voulez un
commentaire sur le. . .
|
112 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Un commentaire final. Bien, on
vous remercie, évidemment, de nous avoir donné la chance de nous
exprimer et est-ce qu'il y a quelqu'un qui. . . Non? Bon.
|
113 |
Bolduc (Hélène):
A final comment.
Well, we thank you,
of course, for giving us
the chance to express
ourselves and that there
is someone who
has ... No?
Good. |
Le Président (M. Bergman) : Alors, maintenant,
le deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Groulx.
|
114 |
|
Mme Daneault : Merci, M. le Président.
Oubliez-moi pas, j'ai mon gros cinq minutes.
|
115 |
Ms.
Daneault: Thank you,
Mr. President.
Forget me not, I have
my big five minutes. |
Écoutez, j'aimerais vous entendre, Dr. L'espérance, parce que
quand on regarde. . . Puis vous avez mentionné tout à l'heure, là,
bon, l'aide médicale à mourir tel qu'on le définit ici, dans les
critères de sélection dans la loi, au quatrième alinéa, on
demande : "Elle éprouve des souffrances physiques ou psychiques
constantes insupportables, qui ne peuvent être apaisées dans des
conditions qu'elle juge tolérables." Et je vais vous avouer que
moi, je n'ai pas participé longuement à la commission avant, là,
dans les trois dernières années, la ministre est au courant de
ça, et je vous dirais que, bon, comparativement à ce qui de
passe en Belgique, nous, dans le fond, on exige que ces soins-là
d'aide médicale à mourir soient donnés en fin de vie. Par
contre, quand on regarde les critères de sédation en phase
terminale, ou qu'on les appelle sédation continue, dans les
critères de sédation en phase terminale, et là, je réfère à une
étude de Cherny et Portnoy qui nous disent que l'indication de
sédation en phase terminale, si les symptômes réfractaires
constituent une indication de sédation, c'est le caractère
réfractaire et la pénibilité du symptôme pour la personne malade
qui justifie la sédation.
|
116 |
Listen, I want to hear you , Dr. L'Espérance, because when you look ...
Then you mentioned just now , there good medical help to die as
it is defined here in the
selection criteria in the law, in the fourth paragraph , asked :
"She has physical or mental suffering unbearable constant ,
which can not be reconciled in terms it considers acceptable . "
and I 'll admit I n
' have not participated extensively in the commission before ,
there in the last three years, the Minister is aware of that ,
and I would say , well, compared to what password in Belgium ,
we in the background , we
requires that care then medical assistance to die are given at
the end of life.
By cons , when you look at the criteria for terminal sedation ,
or sedation continues to be called , in the criteria for
sedation terminally ill, and here I refer to a study by Cherny
and Portnoy who tell us that the
indication of terminal sedation , if refractory symptoms are an
indication of sedation , the refractory nature and difficulty of
the symptom to the patient justifies the sedation. |
Alors, vous, est-ce que vous voyez une distinction claire,
nette et précise dans le projet de loi tel qu'il est rédigé
entre la sédation terminale et l'aide médicale à mourir? Parce
que, quand on regarde dans certains endroits, c'est sensiblement
la même définition. Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
penser qu'il pouvait avoir une confusion chez certains médecins
ou chez les gens qui pratique, entre autres, en soins palliatifs
à cet égard-là?
|
117 |
So
you do
you see a clear and
precise distinction
clear in the
bill as drafted
between terminal
sedation and medical
assistance to die?
Because, when you
look in some places,
this is essentially
the same definition.
So, is
that there would be no reason to think
he might have some
confusion among
doctors and among people who
practice, among others,
palliative care for this
one? |
Le Président (M. Bergman) : Mme Bolduc.
|
118 |
|
Mme Bolduc (Hélène) : Bon. Bien alors, la
|
119 |
|
Mme Daneault : . . .Dr L'Espérance. Je
m'excuse, mais je voulais juste avoir le point de vue médical.
|
120 |
Ms.
Daneault ...
Dr. L'Espérance.
I'm sorry, but I
just wanted to get
the medical point of view. |
Une voix : . . .Boisvert. . .
|
121 |
|
Mme Daneault : Excusez.
|
122 |
|
M. L'Espérance (Georges) : La notion de sédation en
soi, c'est dormir, entre guillemets, perte de conscience. Et on
laisse la vie s'éteindre. Alors, que l'aide médicale à mourir,
c'est rapide. C'est. . . Qui correspond au besoin. On n'a rien
contre à sédation. Il y a des situations où la sédation n'est
pas la solution la plus humaine. Encore, je reviens à Jacques
Grand'Maison, mais c'est lui qui l'a mieux dit. Il y a des
situations de sédation palliative continue qui deviennent
terminales, mais qui vont s'étirer sur. . . On l'a mentionné, ça
peut aller, on ne le sait pas, ça peut aller jusqu'à 10 jours,
deux semaines. Et. . .
|
123 |
Mr.
L'Espérance (George):
The concept of
sedation itself
is sleep,
quotes, loss of consciousness.
And life is allowed
to extinguish.
So what medical
assistance to die
is fast.
This is ... Who
is necessary.
We have nothing
against sedated.
There are situations
where sedation is not
the most humane
solution. Again,
I go back to Jacques
Grand'Maison,
but he who
said it better.
There are situations
that become
continuous palliative sedation
terminal,
but will stretch
out ...
It has been
mentioned, it can go, we
do not know,
it can go up to 10
days, two weeks.
And ... |
M. Boisvert (Marcel) : . . .les situations de sédation
palliative continues qui deviennent terminales, mais qui vont
s'étirer sur. . . on l'a mentionné. Ça peut aller. . . on ne le sait
pas. Ça peut aller jusqu'à 10 jours, deux semaines et ce que
Jacques Grand'Maison dit, c'est de nous mettre en garde contre
l'absolutilisation du caractère sacré de la vie, ne pas vouloir
l'écourter d'une seconde ou d'un jour et il dit : Ça peut mener
à des postures inhumaines et il a utilisé la même image devant
la commission il y a deux, trois ans, en disant que ça peut
mener à des. . . faire des choses cruelles. Alors, il faut accepter,
reconnaître que la sédation, dans certains cas, c'est correct.
Dans d'autres cas, ça ne correspond pas à la situation la plus
humaine. Il faut rechercher la situation la plus humaine et la
situation la plus humaine, parfois, c'est l'aide médicale à
mourir rapide. D'autres fois, c'est la sédation continue et
laisser la vie s'éteindre au bout.
|
124 |
Mr.
Boisvert (Marcel)
... situations
that become
continuous palliative sedation
terminal,
but will stretch
out ...
mentioned.
Okay ... we do
not know. It can go
up to 10 days,
two weeks and that
Jacques Grand'Maison
said, is to
warn us against
the absolutilisation
the sanctity of life,
not wanting to
shorten a second
or one day and
he said: It can
lead to inhuman
postures and he used
the same image to
the board there are
two, three years, saying
it can lead to
... do cruel
things. So
we have to accept,
recognize that
sedation in some cases,
this is correct.
In other cases,
it does not correspond
to the most human
situation. We must seek
the most human
situation and the most
human situation,
sometimes it is
medical assistance to
die fast.
Other times, it is
still and let life
go out after
sedation. |
Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de
Groulx.
|
125 |
|
Une voix : Il n'y a pas de confusion, là.
|
126 |
A voice: There is
no confusion there. |
M. L'Espérance (Georges) : Une petite précision.
|
127 |
Mr. L'Espérance
(George):
A clarification. |
Le Président (M. Bergman) : Dr. L'Espérance.
|
128 |
|
M. L'Espérance (Georges) : La sédation terminale à
mourir, effectivement, peut s'étirer longtemps, mais appelons
les choses telles qu'elles sont. Un patient que l'on laisse
s'éteindre tout doucement pendant autant de temps, il meurt de
faim, il meurt de soif, il meurt dans des conditions,
qualifions-les d'exécrables et certainement d'inhumaines, en
tout cas. L'aide médicale à mourir, c'est de faire un geste
volontaire, immédiat, avec l'assentiment du patient, bien sûr,
avec l'assentiment du médecin, bien sûr, mais qui évite tout cet
espèce de processus, et je n'hésite pas à employer le terme,
hypocrite que l'on fait depuis fort longtemps. Et laisser des
gens mourir de faim et de soif dans le fond d'un lit, en leur
donnant des doses filées de morphine, il n'y a rien
d'intelligent là-dedans et il n'y a rien d'humain dans ça.
|
129 |
Mr.
L'Espérance (George):
The terminal sedation
to die,
actually, can stretch
long,
but let's call things as they
are. A
patient is allowed to
go out quietly
for so long,
he died of hunger, he dies
of thirst, he died
in circumstances
qualify them
execrable and
certainly inhumane
anyway. The medical
assistance to die
is to be
a voluntary act,
immediately, with the consent
of the patient, of
course, with the consent
of the doctor, of course, but
that prevents
this kind of
process, and I n
do not hesitate to
use the term
hypocrite you are doing
for a long time.
And let people
die of hunger and
thirst in the bottom
of a bed,
giving them spun
doses of morphine,
there is nothing
intelligent in there
and there is
nothing human in
that. |
Le Président (M. Bergman) : Malheureusement, le
temps s'est écoulé. Alors, Mme Bolduc, Dr. Boisvert, Dr
L'Espérance, professeur Mercier, merci d'être avec nous
aujourd'hui et merci de partager votre expertise avec nous et je
demande aux gens du collectif Mourir digne et libre de prendre
place à la table et je suspends pour quelques instants
seulement.
|
130 |
The Chairman
(Mr. Bergman):
Unfortunately, the time has elapsed.
So Ms.
Bolduc, Dr.
Boisvert, Dr.
L'Espérance, Professor
Mercier, thank you
for being with us
today and thank you
for sharing your
expertise with us and
I ask people die
of collective
dignity and freedom
to place the
table and I suspend
for just a few
moments. |
(Suspension de la séance à 16 h 12)
|
|
|
|
|
|